SAINT-LOUIS FACE AU DILEMME DU GAZ
Pétrole et gaz : eldorado économique ou malédiction environnementale pour la ville ? À l'aube de l'exploitation des réserves offshore, la population oscille entre attentes et défiance vis-à-vis d'un secteur aux impacts controversés

À Saint-Louis, grande ville du nord du Sénégal, l'exploitation des ressources gazières annoncée pour 2024 fait naître à la fois des espoirs économiques et des inquiétudes sociales et environnementales, selon plusieurs habitants interrogés par RFI.
"Les installations gazières brillent désormais à l'horizon, le soir, quand on porte le regard vers l'océan" observe le média français. L'activité gazière pourrait redynamiser l'économie de cette localité frappée par le chômage et la crise du tourisme liée à la pandémie. "Le gaz va apporter beaucoup plus d'économie et créera de la richesse" assure le maire et ministre des Infrastructures Mansour Faye, cité par l'Agence de presse sénégalaise.
Cependant, certains riverains craignent que les retombées ne profitent qu'aux entreprises étrangères impliquées, à savoir BP et Kosmos Energy. Par ailleurs, la communauté des pêcheurs se plaint d'une baisse d'activité depuis l'installation de la plateforme gazière au large. "On ne peut pas tuer la pêche pour le gaz" déplore Moustapha Dieng du Syndicat national autonome des pêcheurs du Sénégal, également cité par RFI.
Autre problématique soulevée : l'érosion côtière qui menace la Langue de Barbarie, étroite bande de terre où résident des milliers de personnes. Si une digue a été construite, certains doutent de la durabilité de telles mesures face à la montée des eaux.
Avec ces enjeux économiques, sociaux et environnementaux, l'issue du scrutin présidentiel du 25 février à Saint-Louis reste incertaine, malgré la mainmise jusqu'ici de la majorité présidentielle sur cette circonscription.