MACKY SALL VA AMNISTIER LES CRIMES DE 2021 ET 2023
Le président lève la suspension de Walf TV dans l'espoir d'apaiser les esprits. Autres actions à venir : le projet d'amnistie à présenter prochainement en Conseil des ministres et la poursuite du dialogue national pour sortir de l'impasse politique
La reprise du signal de la télévision Walfadjri rentre dans un plan général de réconciliation préparé par Macky Sall. Le gouvernement va présenter mercredi un projet d’amnistie couvrant les émeutes de 2021 et de 2023. Cela, afin de préparer la voie au dialogue souhaité par le Président.
La reprise du signal de Walf Tv se veut être le premier signe de la décrispation de l’espace social et politique que souhaite lancer le président Macky Sall. Le chef de l’Etat souhaiterait convaincre le plus de monde possible à venir au dialogue qu’il a appelé, dans l’idée de sortir de l’impasse politique où se trouve le pays, et qui conduit à des affrontements mortels, opposant les Forces de défense et de sécurité (Fds) à des citoyens dans plusieurs localités du pays, en particulier les grandes agglomérations.
Pour preuve de sa bonne foi, le chef de l’Etat a demandé au gouvernement de préparer un projet de loi d’amnistie pour les évènements ayant conduit aux émeutes de mars 2021 et de juin 2023. Ce sera l’occasion sans doute de permettre aux nombreuses personnes détenues dans les prisons du pays de recouvrer la liberté.
S’agissant de ce point, Le Quotidien a appris par ailleurs que le chef de l’Etat avait d’ailleurs présenté l’idée en Conseil des ministres le mercredi dernier 7 février. Néanmoins, plusieurs ministres avaient eu besoin de plus de clarifications, ce qui a conduit à repousser le projet, pour prendre le temps de bien en expliquer les motivations à tous les acteurs. Cela s’est tout de même reflété d’une certaine manière dans le communiqué de ce dernier Conseil des ministres, qui indique ceci : «Le président de la République a particulièrement réitéré sa détermination à poursuivre le dialogue avec tous les acteurs politiques et les forces vives de la Nation, en vue de renforcer, d’une part, notre démocratie à travers un processus électoral transparent, libre et inclusif et, d’autre part, la crédibilité de nos institutions. Dans ce contexte, le chef de l’Etat a décidé d’engager les voies et moyens de mettre en œuvre un processus pragmatique d’apaisement et de réconciliation pour préserver la paix et consolider la stabilité de la Nation. Dans cette dynamique, le président de la République, garant de l’unité nationale et du fonctionnement régulier des institutions, a demandé au gouvernement, notamment à la Garde des sceaux, ministre de la Justice, de prendre les dispositions nécessaires pour matérialiser sa volonté de pacifier l’espace public dans la perspective du dialogue national et de l’organisation de la prochaine élection présidentielle.»
L’idée derrière ce texte est, comme dit plus haut, de faire montre «d’esprit de pardon et de réconciliation», pour dépasser les clivages actuels, afin de reprendre le plus rapidement possible le processus électoral.
Le chef de l’Etat a dû penser que les explications fournies aux uns et aux autres ont sans doute permis de lever les obstacles liés à la compréhension de certains membres du Conseil des ministres, et que le prochain pourra donc être présenté dès le mercredi prochain 14 février pour être adopté avant son envoi devant les députés