CETTE DATTE AUSSI EST CHERE !
Très riches en sucre naturel, en fibres et en potassium, les dattes occupent une place bien particulière chez les fidèles musulmans surtout en période de ramadan.
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Très riches en sucre naturel, en fibres et en potassium, les dattes occupent une place bien particulière chez les fidèles musulmans surtout en période de ramadan. Premier aliment qu’aurait dégusté le prophète Mohamed (Psl) en rompant son jeûne. A quelques jours ou heures du démarrage du ramadan, dans les marchés de la capitale, le prix de la datte a connu une hausse. Chose que déplorent les commerçants. Reportage.
A l’entrée du populeux Garage Petersen, un jeune vendeur de dattes très connu par les usagers occupe une bonne partie de la chaussée. Amicalement surnommé «Khadim Tandarma», le commerçant au teint noir, debout sur ses 1, 80 m, est un spécialiste de la vente de cet aliment bien prisé, car les clients attendent le début du ramadan pour s’approvisionner en dattes. De gros cartons de variété de dattes sont étalés sur la charrette métallique. Muni de son parasol, Khadim tient un petit sachet en plastique qu’il remplit de 5 dattes pour la vente au détail à 100 francs l’unité. «Les prix ont augmenté, les grossistes ont la fâcheusement manière d’augmenter les prix à chaque évènement ou fête», déplore t-il avec son T-shirt blanc au col large qui déborde jusqu’aux épaules. La cure dent bien pincée entre les dents jaunâtres, le jeune vendeur de dattes s’offusque de cette hausse. «Les prix ont augmenté à 100%. L’année passée, nous achetions la caisse de dattes à 8 000 francs. Cette année, elle revient à 14 000. La différence est énorme», s’indigne-t-il au milieu des vrombissements et klaxons des véhicules qui assurent l’ambiance. Le vent qui souffle sur les couloirs, et ruelles de l’avenue qui mène vers le centre-ville soulève la poussière qui s’installe sur les cartons de Khadim. Le jeune commerçant porte un masque et tente de dépoussiérer ses cartons de dattes qui ont perdu leur couleur initiale. Revenant à la charge, il détaille les prix. Pour la datte «Al Yékhi», la caisse qui coûtait 7 500 francs est à 9500, soit une hausse de 2000 Cfa. «L’année dernière, je mettais 9 dattes sur un petit sachet que je vendais à 100 Cfa. Cette année, ce sera juste 6 sinon nous nous en sortions pas», regrette «Khadim Tandarma».
La datte algérienne est passée de 150 000 à 175 000 francs le sac
Le cinquantenaire à la chevelure blanchâtre est un vendeur évènementiel de datte. Dethié Niang, capitalise une dizaine d’années d’expérience dans la vente de cet aliment. Trouvé au marché Kermel, assis sur un tablier en bois, il attache ainsi des sachets de dattes qu’il n’hésite pas à déguster par moments. La bouche en mouvement, les lèvres sèches et gercées, le vieux à la peau lézardée déplore la hausse des prix. «Mes commandes viennent d’Alger car leurs dattes sont plus succulentes et charnues. Le sac de 50 kg coûtait 150 000 mais cette année, il me revient à 175 000, soit une hausse de 25 000. C’est quand même excessif», s’indigne-t-il. Avant d’ajouter : «Il faut que nos autorités revoient les taxes et dédouanements car nous n’arrivons plus à tirer notre épingle du jeu.»