DIOMAYE AU CURSEUR DES URGENCES POPULAIRES
L’espoir est grand, les attentes nombreuses pour le tout nouveau et jeune président de la République du Sénégal.
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Le tout nouveau président de la République s’est adressé à son peuple et au monde entier le lundi passé pour féliciter le peuple sénégalais et décliner ce qui va constituer les grands axes de sa gouvernance. Dans le vaste projet proposé par son parti Pastef figurent dix points prioritaires qui s’imposent en urgence.
L’espoir est grand, les attentes nombreuses pour le tout nouveau et jeune président de la République du Sénégal. Mais son engagement à travailler pour son pays et traduire en actes les promesses faites peut laisser croire que lui et son entourage, conscients des urgences de l’heure, ne vont pas décevoir le peuple. D’ailleurs dans leur programme, le mot engagement est répété à chaque point comme pour montrer leur détermination à apporter des changements profonds pour satisfaire les besoins des populations.
La rationalisation des dépenses, l’hyper présidentialisme, l’indépendance de la justice, la protection des femmes, l’éducation, l’économie... comme priorités
Sur cette liste d’une dizaine de priorités il y a d’abord la suppression des fonds politiques alloués au chef de l’État ainsi que des institutions que sont le HCCT, le CESE, le HCDS longtemps considérées comme budgétivores et moyen de recasement de la clientèle politique. Concernant les charges du président de la République, il ne lui sera plus possible de cumuler son poste de chef d’État avec celui de président de parti et du Conseil supérieur de la magistrature. Dans le souci d’accorder une indépendance totale aux organismes de contrôle afin de mener en toute liberté leurs tâches l’IGE, l’OFNAC, la CENTIF ainsi que la Cour des comptes seront détachées de la Présidence. Ce pour qu’ils puissent non seulement disposer du pouvoir de définir et mettre en œuvre leur programme de manière autonome mais également saisir directement le procureur et le juge d’instruction. Le recrutement aux postes civils et militaires par le biais de concours ainsi qu’un appel à candidatures pour les postes de directeurs généraux seront également institués pour favoriser le mérite et mettre un terme à la politisation à outrance de l’administration.
La protection des femmes sera au cœur des urgences. Sur cet aspect, elles bénéficieront de l’accès au foncier et de financements pour leur autonomisation économique, de l’allongement du congé de maternité à 6 mois
Dans ce programme, il est aussi question de la renégociation de tous les contrats, conventions ou accords défavorables pour le Sénégal de même qu’un plan de sortie du CFA pour rendre effective notre souveraineté monétaire. L’institutionnalisation des rapports entre l’État et la religion fait également partie des points essentiels de ce programme. Une institutionnalisation qui se fera par un financement transparent du culte.
Au plan économique, il sera procédé à la création de six grands pôles régionaux dotés de Zones Industrielles par Domaine d’Activité, d’Unités de Recherche et de Formation ainsi que de ranchs modernes équipés d’unités de transformation.
Le volet éducatif fait partie des priorités de Pastef figurant dans le programme du président Bassirou Diomaye Faye. Les innovations dans ce domaine devraient se traduire concrètement par la promotion du bilinguisme avec l’introduction de l’enseignement de l’anglais à l’école primaire, la remédiation aux inégalités dans le système de rémunération, le lancement d’une concertation nationale sur l’intégration de l’enseignement religieux et la scolarisation dans nos langues nationales sans compter la création d’un ministère du numérique. Toujours dans ce secteur, il sera développé un Plan de Résilience Climatique (PRC) pour une gestion efficace des risques de catastrophes. Le recensement et l’intégration des enfants de la rue dans des daaras modernes publics avec apprentissage de métier sera appliqué tout comme l’enseignement religieux au niveau du secondaire
Dans leur volonté de travailler dans la transparence et l’équité concernant l’attribution des marchés publics, en plus d’accorder un pourcentage aux start-ups sénégalaises et aux artisans, la participation des sénégalais dans le capital des entreprises soumissionnant pour des marchés publics sera obligatoire.
L’État de droit, panier de la ménagère, gouvernance sobre... comme urgences
Parmi les urgences qui s’imposent aux nouvelles autorités et auxquelles elles doivent s’attaquer sans délai, il y a en premier lieu l’instauration de l’État de droit. En effet durant les douze années du magistère du président Macky Sall, plusieurs reproches lui ont été faits allant de la promotion de l’impunité au refus d’appliquer des décisions de justice. Ceci a beaucoup contribué à la fragilisation de nos institutions qui ont été critiquées sans ménagement par l’opposition et la majorité des Sénégalais. Sur ce volet la séparation des pouvoirs a subi un sacré coup avec la main mise du président de la République sur le fonctionnement normal de ces institutions. Un empiètement intempestif qui remet sur la table la question de l’hyper présidentialisme auquel presque tous les candidats à l’élection présidentielle se sont engagés à mettre un terme. Autre point qui s’inscrit en urgence parmi les attentes des populations, la sobriété de la gouvernance qui doit commencer par la mise en place d’une équipe dirigeante très réduite. Ce pour réduire les dépenses de l’État et éviter de se lancer dans la politisation de l’administration, un des grands échecs du régime sortant. Le panier de la ménagère qui a beaucoup souffert ces derniers temps devrait également être une des priorités du nouveau chef de l’État. Il s’agira donc de s’attaquer au coût jugé trop élevé par les populations des prix denrées de première nécessité, du loyer et de l’électricité. jugés trop chers par les populations. Encire une fois, les mesures nécessaires doivent être prises pour réduire les dépenses de l’État jugées trop élevées sans pour autant constituer un intérêt particulier pour les Sénégalais. C’est pourquoi il urge d’éliminer les institutions budgétivores et revoir à la baisse les grosses sommes d’argent allouées aux ministres, directeurs généraux, PCA ainsi qu’aux agences qui servent plus à caser une clientèle politique qu’à autre chose.