LE BLUES MAN PEUL !
Il est parti avec ses cordes. Bah Moody, ambassadeur de la culture peule, avait le don de faire parler la guitare presque toutes les langues. Avec le Blues man peul, point de blues !
Il est parti avec ses cordes. Bah Moody, ambassadeur de la culture peule, avait le don de faire parler la guitare presque toutes les langues. Avec le Blues man peul, point de blues !
L’artiste international sénégalais Bah Moody est décédé brutalement, dimanche, à Thilé Boubacar, dans le département de Podor, suite à un malaise. Le décès de ce musicien-chanteur de renom laisse un vide immense dans l’univers musical africain. Originaire de Mauritanie, Bah Moody avait élu domicile au Sénégal où il a construit une carrière musicale marquée par des épreuves et des triomphes.
Son parcours a été interrompu en 1989 par le conflit entre la Mauritanie et le Sénégal, le forçant à s’exiler au Burkina Faso, puis au Niger pendant plusieurs années. Malgré ces obstacles, Bah Moody a su rebondir et reprendre sa carrière avec une détermination admirable. Son retour au Sénégal a marqué un nouveau départ dans sa carrière. En 2007, il a signé la moitié des titres de l’album de Youssou Ndour, «Rokku mi rokka», affirmant son talent et son influence sur la scène musicale.
Bah Moody, surnommé «le Blues man peul», puisait son inspiration dans les sonorités du Sénégal et de la Mauritanie. Il incarnait à la fois le blues africain et les musiques maures, mariant avec finesse le raffinement et la simplicité des pasteurs peuls.
La contribution de Bah Moody à la musique africaine ne se limite pas à ses propres créations. Il a collaboré avec des géants de la musique comme Baaba Maal et Youssou Ndour, enrichissant ainsi le patrimoine musical de tout un continent. La dernière performance mémorable de «Bah Moody le nomade», remonte à l’année dernière, lors du festival international Dialawaly de Dagana, où il avait une fois de plus envoûté le public avec sa voix et son charisme.