LA COMMUNALISATION DU BFEM A RAMENE COMPLETEMENT EN ARRIERE NOTRE SYSTEME
Entre supervision locale sujette aux pressions et enseignants juge et partie, le modèle actuel du BFEM fragilise sa crédibilité selon un expert. Il plaide pour un retour à l'évaluation régionale et plus d'indépendance dans la correction
Interpellé sur le sujet, chef du bureau des formations et enseignements scientifiques à la Direction de l’Enseignement moyen secondaire, Sada Diallo pense que les autorités doivent revoir le système de communalisation du Bfem
«Ce système risque vraiment d’éliminer le diplôme certificatif. Donc, c’est plus qu’un recul, la communalisation du Bfem a ramené complètement en arrière notre système. C’est pourquoi on ne parle plus de la crédibilité de l’examen, car beaucoup constate qu’il n’y a un manque de transparence dans l’évaluation», souligne Sada Diallo.
Ainsi pour rendre beaucoup crédible l’examen, il souhaite le retour au système de correction au niveau régional. «Ceux qui sont dans un département ou dans l’IEF dans une circonscription de l’éducation et de la formation, qu’ils ne corrigent pas dans cette même circonscription. Il faut qu’on les fasse sortir qu’ils aillent dans d’autres inspections d’académie», indique-t-il.
Le Chef du bureau des formations et enseignements scientifiques demande également à ce qu’il y ait des réformes au niveau du système de correction et d’apporter plus de transparence dans la surveillance. «C’est un examen crédible d’autant que ce sont des commissions nationales disciplinaires qui proposent les épreuves qui ne sortent que le jour de l’examen. Maintenant, il peut y avoir des manquements pendant la correction et au niveau de la surveillance», affirme Sada Diallo. Il invite ainsi les enseignants à plus de professionnalisme. «Il faut aussi qu’il y ait une prise en charge sérieuse des enseignants», indique le chef du bureau des formations et enseignements scientifiques.
« C’est pourquoi dans certaines academies, le taux de reussite au bfem est tres eleve contre un taux tres faible au baccalaureat »
Il estime aussi que la supervision des examens par les IEF pose un véritable problème. «L'IEF qui organise le Bfem dans sa circonscription où il est sup[1]posé rendre compte sur son résultat. Si ce sont ses éléments qui sont dans sa circonscription avec les mêmes correcteurs et les mêmes élèves, il y aura certainement un parti pris. C’est pourquoi dans certaines académies, le taux de réussite au Bfem est très élevé contre un taux très faible au baccalauréat», indique Sada Diallo. Il propose à l’Etat de remplacer les IEF par d’autres corps et surtout revoir le choix des présidents du jury des examens. «On choisit souvent les chefs d’établissement et des col[1]lèges qui sont avec leurs propres élèves et leurs enseignants. Cela pourrait pousser les gens à re[1]mettre en cause la crédibilité de l’examen du Bfem», affirme Sada Diallo.