LE REELS FACE A LA REALITE
Le nouveau régime n’avait pas reconnu l’Ams qu’il a invitée aux Assises de la Justice, zappant le Réseau des élus locaux du Sénégal (Reels) dont le Premier ministre est le président. Le Reels aussi peine à survivre à la réalité du pouvoir.
Le nouveau régime n’avait pas reconnu l’Ams qu’il a invitée aux Assises de la Justice, zappant le Réseau des élus locaux du Sénégal (Reels) dont le Premier ministre est le président. Le Reels aussi peine à survivre à la réalité du pouvoir. Même si son porte-parole, Dr Abdoul Aziz Mbodj affirme que la structure fonctionne.
Sur la liste des participants aux Assises de la Justice, le week-end, il y a aussi le Représentant de l’Association des maires du Sénégal (Ams) et celui de l’Association des élus locaux. Deux des organisations intervenant dans les collectivités territoriales que la coalition Yewwi askan wi, sortie dopée par ses excellents résultats dans les grandes villes aux Locales de 2022, avait refusé de reconnaître. Ousmane Sonko et Cie avaient d’ailleurs fini par créer une structure parallèle réunissant les élus locaux de Yewwi dénommée Réseau des élus locaux du Sénégal (Reels). Ce qui n’avait pas eu l’heur de plaire au Président Macky Sall. Qui ne l’avait pas caché lors de la Journée nationale des collectivités territoriales, le 11 décembre 2022 dernier. «Les collectivités territoriales ne sauraient être des électrons libres qui agissent sans aucune cohérence par rapport à la politique de l’État. Il faudrait que ça soit très clair. Il n’y a qu’une seule association de maires qui peut exister dans ce pays. J’ai dit au ministre d’être extrêmement ferme sur cette question-là. Parce que c’est une question de stabilité du pays», avait dit le prédécesseur de Diomaye Faye.
Le Reels zappé du Dialogue national, l’Ams et l’Ael invitées
Alors ce Reels est-il mort ? «Non», répond Dr Abdoul Aziz Mbodji, porte-parole de Reels. En réalité, cette organisée dirigée par Sonko (l’on ignore s’il en a démissionné, après son départ de la mairie de Ziguinchor) n’est que l’ombre d’elle-même. Dr Mbodji, maire de Ndiédieng, dans le département de Kaolack, affirme que les instances de Reels se réunissent. Mieux, poursuit Mamadou Kany Bèye, maire de Ndoulo dans le département de Diourbel et secrétaire aux relations extérieures, «Le Reels fonctionne très bien. Nous avons tenu tout récemment une réunion et nous devons être reçus tout prochainement par le président de la République et le Premier ministre» Toujours est-il que les tenants du pouvoir semblent être rattrapés par les réalités. Et pour cause, alors que l’Ams est invitée aux assisses de la justice, le Reels a été zappée. Et cela au grand dam de son porte-parole. Interpellé sur les raisons de cette absence, Dr Abdoul Aziz Mbodji répond : «On ne sait pas. Le Pm est le président du Reels».
A la question de savoir si le chef de l’Etat ou le Pm seront saisis pour correction, Abdoul Aziz Mbodji est catégorique : «Absolument !» Et de toute façon, Ousmane Sonko ne peut plus diriger le Reels ni en être membre, puisqu’il n’est plus maire. L’autre interrogation reste la dissolution ou non de l’Ams.
Grève dans les collectivités territoriales : La position du Réels
Interpellé sur la grève des agents des collectivités territoriales, le docteur Abdoul Aziz Mbodji renvoie au communiqué n°3 du Reels en date du 19 octobre 2023. Donc avant le changement de régime. Dans ce texte, le Reels militait en faveur d’une «revalorisation des salaires des agents des collectivités territoriales et encourageait toute action tendant à améliorer leur situation à la hauteur du sacrifice consenti quotidiennement par un personnel dévoué, mais dans le respect du dialogue, de la concertation, des principes phares de la gouvernance, également en conformité avec les règles établies par le Code général des Collectivités territoriales». Cette augmentation des salaires des agents serait-elle encore une option pour le président du Reels, Ousmane Sonko.
Lors du Conseil interministériel du 18 mai dernier sur la préparation des examens et concours, le Premier ministre a relevé la nécessité de respecter les «équilibres liés à des grades et à des fonctions». «Comment pouvez-vous inscrire dans un texte qu’à chaque augmentation accordée aux agents de la fonction publique, cela doit profiter aux agents des collectivités locales alors que l’Etat ne transfère pas aux mairies les moyens qui doivent aller avec. Quelle est la mairie au Sénégal qui peut suivre le rythme ? Il n’y en a pas», avait-il dit.