16 ANS APRES, DES IMPACTES «OUBLIES» RECLAMENT TOUJOURS LEURS INDEMNISATIONS
La construction de l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD) a causé d’énormes dommages collatéraux dont ont été victimes en particulier les retraités Djibril Camara, feu Mansour Diop et Assane Makha Diouf.

La construction de l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD) a causé d’énormes dommages collatéraux dont ont été victimes en particulier les retraités Djibril Camara, feu Mansour Diop et Assane Makha Diouf. Ces pères de famille ont vu, en 2008, leurs biens totalement démolis. Vergers, bâtiments, forages, puits profonds, cuves d’eau, poulailler, etc... tout a été détruit. Des destructions sans préavis ni sommation de la part des autorités en charge du projet alors qu’ils possédaient leur assiette située dans la zone nécessaire à la réalisation du projet Aibd depuis 2002. Des documents à l’appui prouvent clairement que les victimes malheureuses étaient bel et bien propriétaires des sites détruits sans aucune indemnisation. Les terrains des retraités Djibril Camara, Assane Makha Diouf et feu Mansour Diop font partie des premières surfaces utilisées pour le démarrage des travaux de l’Aidb. Écartés des 350 ha attribués aux impactés du projet de construction de cet aéroport, ils crient à l’injustice. La valeur de leurs biens perdus dans ces opérations de démolition est estimée à hauteur de 100 millions. Djibril Camara, une des victimes, réclame justice pur lui et ses compagnons d’infortune.
Il y a 16 ans, Djibril Camara, Assane Makha Diouf et feu Mansour Diop voyaient les autorités en charge de la construction de l’Aéroport international Blaise Diagne mettre la main sur leurs biens fonciers et les déguerpir de force après avoir démoli tout ce qui y avait été édifié. Depuis lors, les deux victimes et la famille du regretté Mansour Diop continuent de réclamer ce qui leur revient de droit. Restés de nombreuses années sans voir leurs doléances satisfaites, ils exigent à présent une réévaluation du barème d’indemnisation alors en vigueur dans le cadre de la construction de l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass. Ces trois propriétaires, impactées parle projet de construction de l’AIDB, réclament toujours leurs droits. C’est-à-dire, la réévaluation du barème d’indemnisation appliqué dans le cadre du projet de construction !
Djibril Camara et ses collègues avaient entamé toutes les démarches nécessaires pour être rétablis dans leurs droits et avaient même commis à cet effet des avocats. Posant sur la table une masse épaisse de papiers, il explique : « Tous ces documents montrent que nous avons droit à ce nous réclamons. On a tapé à toutes les portes. On a même demandé à rencontrer l’ancien chef de l’État Macky Sall bien que la spoliation dont nous avons été victimes date d’avant son arrivée au pouvoir. Nous lui avons même adressé une lettre à laquelle il n’a jamais répondu. Dans ce courrier, nous lui demandions d’intervenir pour qu’on nous paye des montants qui sont conformes aux taux appliqués par liés par la Banque africaine de développement (Bad). Il n’y a eu jamais de réponse. Le plus révoltant c’est qu’une quatrième personne qui était dans la même situation que nous et appartenant à une famille maraboutique, plus précisément un Mbacké-Mbacké, a été payée alors qu’elle se trouvait exactement dans la même situation que nous! Rien que pour les dommages et intérêts, le dernier avocat qu’on avait pris a estimé qu’on devait nous dédommager à hauteur de 100 millions de francs. Car on a beaucoup perdu avec la démolition de nos biens. Moi, en ce qui me concerne, j’étais à la maison au moment de la démolition. Mon gardien m’a informé que les autorités de l’aéroport sont passées démolir une partie du mur de clôture, le bâtiment, le poulailler, les bassins, la toilette sans préavis ni sommation. Le mur de clôture sur une longueur d’environ 130 mètres linéaires a été démoli ainsi que l’appartement constitué de trois (3) chambres, de toilettes, d’un magasin et d’un petit poulailler. Tout a été démoli et les débris sont visibles» éructe Djibril Camara.
La BAD, en complicité avec AIBD, s’est jouée de pères de familles vulnérables !
Les mis en cause ont saisi la Banque africaine de Développement (Bad), partenaire de l’AIBD au moment de la construction qui leur a proposé de régler le contentieux à l’amiable en les exhortant à arrêter les poursuites judiciaires. S’agissant de leur éligibilité au dossier d’indemnisation, la Bad, après un accord avec toutes les parties prenantes, a décidé de choisir un expert pour trancher la question de l’éligibilité mais aussi examiner le bienfondé de toutes les autres réclamations. Le colonel Seydina Issa Sylla a été ainsi choisi pour faire l’expertise. Il a conclu au bien-fondé des demandes. C’est-à-dire l’éligibilité de Djibril Camara et ses camarades dans le processus d’indemnisation. L’expert aurait recommandé à la Bad, partenaire de l’AIBD, de donner une suite favorable aux revendications de Djibril Camara, Assane Makha Diouf et Mansour Diop, ce dernier étant décédé entretemps. Une recommandation que la banque a refusé de suivre. Djibril Camara soutient que la banque panafricaine les a trahis. «Dans son rapport final, l’expert Sylla a indiqué que les requérants sont éligibles et que le PRR (Plan de réinstallation révisé) prévoit l’application du barème du PRR. Il a demandé le respect des engagements de l’AIDB vis-à-vis de toutes les personnes affectées par le projet. Selon lui, toute personne qui réside dans la zone ou qui détient un bien dont la propriété est reconnue coutumièrement est éligible au plan de réinstallation. Et aussi que le principe de l’éligibilité ne pose aucun souci du moment qu’il a été mis depuis le décret ayant créé l’AIDB et ayant abouti au déplacement des populations indemnisées selon le barème « note Djibril Camara.