L'OEIL DU TEMOIN DE CE MERCREDI 5 JUIN 2024

KEEMTAAN GI - AMI, ENTENDS-TU CE CHŒUR DE PLEUREUSES ?
Vous vous souvenez du poète errant Thierno Seydou Sall ? Un sacré numéro qui savait nous tirer de la grisaille par ses vérités toutes crues ! Un délirant recueil de poèmes intitulé « Kër Dof » (la maison du fou) l’avait fait découvrir au Dakar de la culture. Il y mettait en exergue quelques joyeusetés sur nos dérèglements sociaux et comportementaux. Un joli tableau qui nous avait valu quelques déboires. Un doyen de la presse, qui s’était senti visé par une de nos bulles irrévérencieuses d’alors commentant justement le recueil « Keur Dof », avait débarqué dans nos locaux pour cribler de balles le bureau de notre Directeur de Publication en son absence. Paix à l’âme du pistolero qui a tiré sa révérence. Quant au poète errant, il était revenu quelques années plus tard avec un autre opus, « Puukare», une somme de nos vilaines tares dans une société d’exhibitionnisme et de voyeurisme. Une société, aussi, en délitement moral et intellectuel où l’on fait du «m’as-tu vu » à outrance. Des pratiques qui ont, hélas, la peau dure et perdurent jusque dans le secteur de la presse. Où on affiche sa puissance et sa richesse sans retenue, histoire de montrer qu’on est un grand groupe qui ne boxe pas dans la catégorie des minus. Des animateurs souvent sans talent sont recrutés avec de faramineux émoluments qui donnent des complexes aux journalistes. On débauche chez le concurrent en triplant les salaires de ses employés rien que pour le tuer. Alors pourtant que la trésorerie d’une entreprise de presse normale, surtout dans un pays pauvre comme le nôtre, ne permet pas de s’offrir de telles libéralités ou ce genre de surenchères. On pratique à tout-va le mercato des journalistes et des animateurs. Bref, à voir certaines pratiques en cours dans la presse de ce charmant pays à l’économie au bord de la cessation de paiement, on pourrait penser que le secteur roule sur l’or. Quand on se trouve choyé par la République qui vous sert sans retenue de la publicité à crever l’écran pendant que d’autres, jugés critiques envers le pouvoir, en sont sevrés, on peut se permettre quelques libéralités en recrutant et débauchant à tour de bras. Montrer sa toute-puissance financière, sa bonne santé économique et venir ensuite pleurnicher quand le fisc frappe à votre porte, avouez que ce n’est pas trop logique. Tout cela peut paraitre paradoxal dès lors que c’est nous-mêmes qui remettons à ces fonctionnaires des Impôts le fouet avec lequel ils nous flagellent. La question fiscale a pendant longtemps empesté l’environnement des médias. Et apparemment, nous sommes le corps de métier qui a le plus bénéficié d’amnisties fiscales. Et nous sommes aussi ceux qui pleurnichent le plus et les champions de la mendicité fiscale, des abonnés aux amnisties ou aux effacements de dettes fiscales. Peut-on crier sur tous les toits sa richesse et venir implorer clémence dès que les agents du fisc se pointent ? Ou se bousculer avec les entreprises de presse pauvres lors de la distribution de l’ « aide » à la presse ? Faudrait savoir si l’on est riche (auquel cas on devrait renoncer à toute aide !) ou pauvre (et là on est parfaitement fondé à faire le mastata fi sabililahi y compris sur le plan fiscal). ! Dans tous les cas, on ne peut pas continuer à faire le «bling-bling », vivre au-dessus de ses moyens et venir ensuite crier au règlement de comptes ou faire dans la victimisation politique. Mendier à n’en plus finir des effacements de dettes fiscales. En réalité, toutes les entreprises de tous les secteurs d’activités font l’objet aujourd’hui d’un matraquage fiscal. Pourquoi faut-il donc que seuls les grands groupes de presse crient à la persécution ? Il est temps en tout cas que les acteurs de la presse se comportent en majeurs et cessent ce chœur de pleureuses qui n’a que trop duré ! Et qui ne nous honore guère.
KACCOOR BI - LE TEMOIN
ATTEINTE A L’HONNEUR LA PLAINTE DU COLONEL (ER) KEBE CONTRE BAHDIAKHATE
Dans son édition d’hier, le quotidien « Le Témoin » a révélé la plainte de Me Ousseynou Fall contre l’activiste Bah Diakhaté déjà condamné à une peine de trois mois ferme pour diffusion de fausses nouvelles. C’était dans l’affaire l’opposant au Premier ministre Ousmane Sonko à la suite d’une auto-saisine du procureur de la République. Cette fois-ci, le ciel de Rebeuss risque de s’effondrer sur la tête de l’insulteur public Bakh Diakhaté. Au dehors de la plainte de Me Ousseynou Fall, membre du collectif des avocats de Pastef, une autre nouvelle requête vient d’être déposée à la Division des investigations criminelles (Dic) après celle d’Ababacar Mboup de l’Association « Aar Samm Djikko ». Il s’agit de la plainte du colonel (Er) Abdourahim Kébé que son avocat Me Cheikh Koureyssi Ba a réactivée contre le même Bah Diakhaté. Une plainte pour diffamation et fausses nouvelles déposée depuis plus d’un an et qui n’avait jamais été diligentée ou instruite du fait que le mis en cause bénéficiait d’une « immunité » de juridiction sous le régime du président Macky Sall. C’est du déjà connu, l’activiste du net s’est fait une spécialité très crasseuse de taxer tout le monde d’homosexuel, en particulier d’honorables personnalités politiques et religieuses. Dans le lot, Dr Abdourahim Kébé ancien officier de carrière et professeur d’université. En tout cas, Bah Diakhaté doit s’estimer heureux d’être trainé en vie devant les tribunaux. Car les proches et parents du Colonel Kébé s’étaient donnés les moyens « illégaux » pour tenter de régler cette affaire autrement. Donc pour laver l’honneur et la dignité de son client, Me Cheikh Kouressy Ba a décidé de faire confiance à la « nouvelle » Justice de notre pays.
ASCENSEURS EN PANNE L’ENFER DES RESIDENTS DE LA CITE ADDOHA
Construite par des promoteurs marocains dans l’ancienne gare routière « Pompiers », la cité Addoha est devenue un enfer pour les résidents. Pour cause, les ascenseurs des immeubles sont hors d’usage depuis plusieurs mois nous informe-t-on. Etant donné qu’il s’agit d’immeubles de plus de 10 étages, les personnes âgées ou handicapées habitant les derniers niveaux sont obligées d’affronter les escaliers, marche après marche. Et de façon épouvantable ! Joint par « Le Témoin » quotidien, un résident s’explique : « Les bailleurs et promoteurs marocains de la cité Addoha ne respectent pas les résidents sénégalais que nous sommes. Après avoir récolté des milliards cfa sur ce site qui s’étend sur plus de 2 hectares, ils ne sont pas même capables de réparer les ascenseurs en panne récurrente. Nous allons faire circuler une pétition avant de programmer un sit-in sur l’autoroute avec les jeunes de la cité. Ce sera une occasion d’attirer l’attention du ministre de l’Intérieur et du gouverneur de Dakar sur le calvaire que nous subissons » alerte notre interlocuteur.
REFORME DE LA JUSTICELES FEMMES EN GROSSESSE OU ALLAITANTES NE SERONT PLUS POURSUIVIES
Si la proposition de la Commission modernisation du système judiciaire des Assises de la Justice présidée par l’ancienne procureure Dior Fall Sow passe, les femmes en état de grossesse et allaitantes ne seront plus poursuivies. La commission a préconisé « la suspension des poursuites initiées contre des femmes enceintes jusqu’à leur délivrance. Dans la même foulée, elle propose l’érection de « crèches dans les prisons pour femmes ». S’agissant de la protection des mineurs, la commission propose la criminalisation de la location de voiture et d’appartements meublés de même que la vente d’alcool à cette couche de la population qui n’a pas encore atteint la majorité civile et/ou légale. La commission a proposé également la mise en place d’unités de vie familiale (Uvf) pour les longues détentions, afin de permettre aux détenus qui ont une bonne conduite de bénéficier de quelques jours avec leur famille. D’ici à ce que le femmes qui veulent commettre des crimes ou des délits graves aillent se faire engrosser vite fait avant de passer à l’acte !
SURPOPULATION EXPONENTIELLE
La situation carcérale marquée par une surpopulation exponentielle est restée une préoccupation des participants aux Assises. La commission modernisation a demandé « des mesures immédiates » pour un véritable désengorgement des lieux de privation de liberté. Dans le même sillage, il est recommandé de prévoir des peines d’amende (à la place de la détention) pour les ‘’simples fumeurs de chanvre indien’’ qui participent à la surpopulation carcérale. « Nous pensons que la place d’un simple fumeur de chanvre indien n’est pas en prison », dixit le rapporteur. La commission a aussi préconisé le renforcement des sanctions contre les auteurs d’accidents de la circulation et le durcissement des conditions de délivrance du permis de conduire.
DIVISION SUR LE DELIT D’OFFENSE AU CHEF DE L’ETAT
Au chapitre de la lutte contre la délinquance foncière, il a été retenu de criminaliser l’escroquerie foncière qui fait des ravages avec près de 3 000 cas de contentieux. Mais surtout de légiférer sur le foncier rural afin « d’éviter le titrage (titre foncier) du domaine foncier agricole ». Si, sur ces points, un consensus a été trouvé, des points d’achoppement subsistent, notamment concernant la suppression du délit d’offense au chef de l’État. Pour ses pourfendeurs, c’est une survivance du vieux crime de lèse-majesté. À en croire le rapporteur, les avis étaient partagés entre ceux qui demandent l’encadrement de ce délit, ceux qui souhaitent son maintien dans le corpus et les autres qui plaident pour sa suppression pure et simple.
DELIT D’OUTRAGE A MAGISTRAT
Les mêmes divergences ont été notées concernant le délit d’outrage à magistrat. Certains participants ont demandé son encadrement, pour permettre aux Sénégalais d’exercer leur droit de critiquer leur justice. Cependant, d’autres membres de la commission - des juristes pour la plupart - ont estimé que la loi est assez claire à ce propos, puisqu’elle ne prend en compte que le magistrat dans l’exercice de ses fonctions.
POSTE DE RECTEUR DE L’UCAD LESAES DEPLORE LE RETARD «INACCEPTABLE» DE L’APPEL A CANDIDATURES
A la date du 20 juillet, le Recteur de l’Université de Dakar Aly Mbaye aura terminé son mandat. Seulement les autorités tardent à lancer l’appel à candidatures. Une situation jugée « inacceptable » par le SUDES-ESR section UCAD. Le syndicat, à travers un communiqué de presse, a exprimé « sa profonde préoccupation concernant le retard important dans le lancement de l’appel à candidatures pour le poste de recteur de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD), dont le mandat arrive à échéance le 20 juillet 2024 ». Selon les syndicalistes du SAES, ce retard constitue une violation flagrante du décret n° 2021-846 du 24 juin 2021 relatif aux modalités de nomination du Recteur dans les Universités publiques.
PRESERVONS LES ARMEES DE NOS BETISES !
Parmi les enseignements livresques que j’ai l’habitude de transcrire dans mes cahiers, j’en retiens particulièrement celui du général Charles de Gaulle qui disait ceci : « Les armées sont la colonne vertébrale de la nation » Il nous faut donc les préserver de nos bêtises politiques ou politiciennes. Au sortir d’un régime controversé, le Sénégal n’a pas besoin d’en rajouter avec des manœuvres qui frisent la sédition. En effet, nous avons dit naguère que les tenants du pouvoir doivent tenir les subversifs en respect, si tant est qu’ils veulent gouverner le pays en paix. Le bien-fondé de cette invite à la vigilance est aujourd’hui démontré par la convergence des conspirateurs qui cherchent manifestement à saper le moral des armées. Soutenus en cela par certains organes de presse qu’ils ont créés, ils rivalisent dans le mensonge et les propos haineux. Et pour davantage embrouiller les citoyens, ils n’ont pas hésité à faire état d’une prétendue rébellion du général de brigade Souleymane Kandé, désormais ex-chef d’état-major de l’Armée de Terre. Au motif qu’il serait opposé à une mesure d’affectation en Inde, ils ont servi à l’opinion des commentaires brodés et insidieusement montés en épingle. Que nenni! Car vu son parcours et son tempérament, cet officier général, comme tant d’autres de sa trempe, n’est pas du genre à s’épancher sur la place publique, encore moins défier l’autorité pour se donner vilement en spectacle. En dépit des rudes épreuves professionnelles et de la vie, les militaires savent raison garder et font naturellement la part des choses. Ils ont fort à faire dans l’accomplissement de leur mission et n’ont guère besoin d’être divertis et divisés. C’est à cette manœuvre que s’attèle la cinquième colonne dont le commandant en chef sait d’expérience que l’expédition échouera. Pour la stabilité du Sénégal, il est nécessaire de soumettre aux rigueurs de la loi ceux-là qui se targuent de porter le Sénégal au cœur tout en conspirant pour l’embraser. Eux qui ont commis tant de scandales économiques et financiers. Quant aux forces de défense et sécurité, les citoyens gagneraient à respecter leur honneur et leur manifester sincèrement l’amour qui sous-tend le concept Armée-Nation.