SONKO DÉFEND SA VISION D'UNE AFRIQUE PORTÉE PAR SA JEUNESSE
Ému par la récente tragédie ayant coûté la vie à près de 90 candidats à l'émigration, le chef du gouvernement n'a pas mâché ses mots devant les étudiants de Saint-Louis
(SenePlus) - Quelques jours après le naufrage meurtrier d'un bateau de migrants au large de la Mauritanie, qui a coûté la vie à près de 90 personnes, le Premier ministre Ousmane Sonko a prononcé un discours engagé devant l'Université Gaston Berger de Saint-Louis pour faire entendre sa vision sur la question migratoire.
"Un énième naufrage s'est produit au large de nos côtes et qui aurait coûté, en attendant d'avoir les chiffres exacts, la vie à beaucoup de jeunes", a déclaré M. Sonko d'entrée de jeu, faisant référence au naufrage rapporté par RFI dont le bilan humain reste encore incertain selon la radio. Le Premier ministre a exprimé sa tristesse face à cette tragédie qui vient s'ajouter aux nombreuses autres ayant coûté la vie à de nombreux jeunes Africains tentant de rejoindre l'Europe par la mer, comme l'a rapporté RFI.
Mais M. Sonko n'est pas venu seulement présenter ses condoléances. Dans une intervention retransmise en direct sur sa page Facebook et rapportée par RFI, il a adressé un appel enflammé à la jeunesse africaine: "Je lance encore un appel à cette jeunesse, votre solution ne se trouve pas dans les bureaux, les pays que certains jeunes veulent aller rejoindre, je peux vous assurer qu'ils sont eux-mêmes sont en crise, soit en début de crise!", a-t-il martelé selon RFI.
Pour le Premier ministre, l'avenir se situe bel et bien en Afrique. "L'avenir du monde se trouve en Afrique et vous devez en être conscient, vous les jeunes. Le seul continent qui a encore une marge de progression et de croissance importante, le seul continent qui devrait porter la croissance du monde dans les 50 prochaines années", a-t-il déclaré dans un plaidoyer passionné en faveur du continent, comme l'a rapporté RFI.
Dans sa vision, le développement de l'Afrique ne doit plus se faire par et pour les autres, mais bien par les Africains eux-mêmes. "La réponse que nous avons apportée, nous, est très claire, personne ne fera notre développement à notre place. Nous n'accepterons plus que nos ressources naturelles soient pillées pour nous laisser la pauvreté et le chômage qui va vous pousser à partir, vous les jeunes...", a-t-il martelé selon les propos relayés par RFI.
Un message fort et engagé qui fait écho aux revendications exprimées dans un communiqué conjoint signé par trois ONG sénégalaises après le naufrage, comme l'a rapporté RFI. Dans leur texte, elles exigent du gouvernement qu'il agisse pour empêcher les départs de jeunes en leur offrant de meilleures opportunités sur place. Car la route migratoire de l'Atlantique, encore empruntée dernièrement par plus de 170 personnes à bord d'une embarcation partie de Niodior, reste particulièrement périlleuse et meurtrière selon les informations de RFI.
Avec ce discours, Ousmane Sonko témoigne d'une vision souverainiste de l'avenir du continent africain, appelant la jeunesse à croire en ses potentialités et à en être les acteurs principaux, plutôt que de risquer leur vie dans des tentatives désespérées de rejoindre l'Europe par la mer, comme l'analyse RFI.