PROCÈS EN APPEL AFFAIRE FERDINAND COLY- SALIOU SAMB, BEAUCOUP DE ZONES D'OMBRE LEVÉES
Le feuilleton judiciaire entre trois citoyens sénégalais qui sont Mamadou Niang, Ferdinand Coly et Saliou Samb a été jugé ce lundi 8 juillet à la cour d’appel de Thiès. Ça a été l’occasion pour les parties de s’expliquer sur beaucoup de zones d’ombre.
iGFM - (Dakar) Le feuilleton judiciaire entre trois citoyens sénégalais qui sont Mamadou Niang, Ferdinand Coly et Saliou Samb a été jugé ce lundi 8 juillet à la cour d’appel de Thiès. Ça a été l’occasion pour les parties de s’expliquer sur beaucoup de zones d’ombre.
La première chose qui a été éclairée par les avocats de Saliou Samb est le fait que Monsieur Saliou Samb n’est pas poursuivi pour escroquerie, mais pour abus de biens sociaux et banqueroute frauduleuse.
Les avocats de Ferdinand Coly ont maintenu leurs accusations en première instance à l’encontre de Saliou Samb, l’accusant d’avoir utilisé l’argent viré par Mamadou Niang (324 millions de francs) à des fins personnelles, mais aussi d’avoir vendu une machine à glace qui avait été donnée en gage. Les conseillers de Ferdinand Coly réclament la somme de 1 milliard 200 millions à Saliou SAMB.
L’avocat général a demandé la confirmation du jugement de première instance qui condamne Saliou SAMB.
Quant aux avocats de Saliou SAMB, ils ont rappelé à la cour, preuves à l’appui, que Saliou SAMB avait offert des parts gratuitement à monsieur Ferdinand COLY, car il n’avait pas de liquidités pour acheter des parts comme Mamadou Niang. Saliou SAMB a rappelé qu’il n’a pas connu le Ferdinand Coly footballeur, mais le Ferdinand Coly courtier immobilier. En effet, c’est lors de la vente de sa villa aux Almadies que Ferdinand Coly a servi d’intermédiaire à Mamadou Niang pour l’achat de cette villa. Saliou Samb a donné une commission de plus de 14 millions à Ferdinand Coly.
Dans le business qui les lie, Ferdinand Coly avait donné son immeuble à Ecobank en hypothèque au profit de la société Blue Trade pour le fond de roulement et des investissements à hauteur de 494 000 000 FCFA, répartis comme suit : un credit spot de 100 millions, une ligne de crédit de 194 000 000 FCFA, une ligne d’escompte de 200 millions. Après des mois d’exploitation, la société Blue Trade a vu ses containers de poissons envoyés à Abidjan être saisis par les services vétérinaires ivoiriens pour le motif de produits impropres à la consommation dus à une panne de chambre froide où étaient stockés les produits.
Dès lors, vu que la perte a occasionné l’arrêt de l’exploitation, Blue Trade n’était plus en mesure de payer les échéances bancaires. Le 25 juin 2014, Ecobank envoie une mise en demeure à Blue Trade pour réclamer 451 millions, équivalent selon elle à la totalité de sa dette. 2 jours plus tard, alors que monsieur Saliou Samb contestait le montant de la dette, la banque a procédé de connivence avec Ferdinand Coly, à l’insu de Saliou Samb et de Mamadou Niang, à une dation en paiement avec une compensation financière à hauteur de 1 milliard 220 millions au profit de Ferdinand Coly. Pour des termes plus simples, monsieur Ferdinand Coly a vendu son immeuble à Ecobank à la somme de 1 milliard 220 millions et cette dernière l’a revendu à un certain Maodo Sarr qui est décédé (paix à son âme) à 1 milliard 800 millions.
Quelques mois plus tard, Maodo Sarr donna en garantie l’immeuble à la SGBS pour un prêt de 2 milliards 400 millions. Pourtant, Ferdinand Coly a crié sous tous les toits que la Banque avait saisi son immeuble. Ce qui est faux. Ferdinand Coly a menti aux Sénégalais, au Tribunal et à ses associés.
Pour ce qui est de l’argent viré par Mamadou Niang, ce dernier a affirmé devant un huissier que les 324 millions n’étaient pas un apport, mais bien un ticket d’entrée et que cet argent appartenait à Saliou Samb. Mamadou Niang a dit que Saliou Samb avait le droit d’en faire ce qu’il veut.
Mais aussi, tout le monde sait qu’en matière de droit des sociétés, un apport doit être notarié, et ici, il n’y a aucun acte notarié qui confirme que cet argent donné par Mamadou Niang est un apport. Donc, Monsieur Saliou Samb avait belle et bonne raison.
Pour ce qui est de la machine à glace, le procureur a dit que Saliou Samb a acheté cette machine avec le crédit de Blue Trade garanti par Ferdinand Coly par un cheque Ecobank. Saliou Samb a démontré le contraire. En effet, la machine à glace a été achetée en Turquie, donc impossible de payer la transaction avec un cheque Ecobank du Sénégal. Première chose qui démontre que le procureur est à côté de la plaque :
Deuxième point : Saliou Samb a produit le Swift du virement qui a payé la machine à glace. Cette machine a été payée par Sangomar Fishing sur son compte UBA, donc différent de Blue Trade.
Troisième point : la machine a été achetée avant la mise en place du crédit octroyé par Ecobank. Donc, ce qui fait que c’est impossible qu’une machine à glace puisse être achetée par un crédit qui n’était pas encore octroyé au moment de l’achat. Le crédit a été positionné des mois après l’achat de la machine et du virement.
Les affirmations de Saliou Samb ont été confirmées par le comptable de la société, Monsieur Oumar Niass. Il a confirmé tout ce qu’a dit Saliou Samb.
En définitive, il revient au juge de dire le droit et de rétablir la vérité, en se fondant sur les preuves écrites et matérielles ramenées par les parties.
Le tribunal a renvoyé les parties le 29 juillet pour le délibéré.