LE NGOR ET LE JOM DEVAIENT INTERDIRE À L’APR DE PRENDRE LA PAROLE
Le ministre porte-parole de lapPrésidence, Ousseynou Ly, a tenu à apporter une réplique salée et de très haute facture à l’Alliance pour la République suite à sa sortie
Le ministre porte-parole de la Présidence, Ousseynou Ly, a tenu à apporter une réplique salée et de très haute facture à l’Alliance pour la République (APR) suite à sa sortie d’hier. Surfant sur sa casquette de membre du Gouvernement, Ousseynou Ly a déconstruit totalement toutes les accusations des responsables de l’APR qui, selon lui, ne devraient même pas prendre la parole s’ils incarnaient les valeurs de « jom » et de « ngor » pour avoir assassiné plus de 60 personnes, blessé plus de 500 personnes et exilé des milliers de jeunes. Entretien exclusif.
Le Témoin - L’Apr reproche au gouvernement une absence de cap, une absence d’orientation sur les politiques publiques, l’inexistence du Projet, des reniements en cascades, des menaces, des perquisitions fiscales, des pertes d’emplois. Quelles réponses apportez-vous à ces griefs ?
Ousseynou LY - La Constitution du Sénégal consacre la liberté de parole à chaque citoyen, mais les valeurs de « jom » et de « ngor » devraient interdire à certains, plus particulièrement aux membres de l’ancien régime, de prendre la parole. Quand, sous son magistère, on a assassiné plus de 60 personnes, blessé plus de 500 personnes et poussé à l’exil des milliers de jeunes, ce qui a accentué le phénomène du Nicaragua, on doit se faire tout petit et ne pas remuer le couteau dans la plaie. En trois mois, malgré la situation très alarmante des finances du pays, le Président de la République Bassirou Diomaye et son gouvernement sont parvenus à des résultats que le régime sortant n’a jamais pu réaliser en 12 ans. En trois mois, nous avons pu annuler la signature du contrat qui allait augmenter le prix de l’eau, rembourser 41 milliards de dettes(2021, 2022, et 2023) aux agriculteurs et opérateurs, réduire les prix des denrées de consommation courante pour 53 milliards, annuler des marchés surfacturés concernant le secteur de la santé, augmenter à 120 milliards l’enveloppe de la campagne agricole, rembourser 10 milliards aux hôpitaux dans le cadre de la CMU, arrêter la spoliation foncière à Mbour 4 et sur le Littoral pour ne citer que ces actions… Si on parvient à ces actions salutaires malgré la tension financière héritée de l’ancien régime, c’est parce qu’on a une parfaite maitrise des finances du pays et le sens des priorités.
Sur les fonds politiques qui sont transformés en fonds secrets, l’Apr parle d’un manque d’élégance du président Diomaye Faye parce que ses prédécesseurs n’ont jamais parlé de cette question. Or, selon l’ancien parti au pouvoir, tout ce qui se fait avec les fonds est encadré et un rapport déposé à l’Assemblée nationale. L’Apr parle, en s’adressant à vous, d’une absence préoccupante de maîtrise a minima du budget et de ses règles d’exécution. Quelle est votre réponse à ces accusations ?
Le Président de la République Bassirou Diomaye Faye a dû faire preuve de beaucoup de retenue pour décrire la tenue des finances de la Présidence de la République et du pays de façon générale. Son sens de l’Etat l’invite à laisser les corps de contrôle faire leur travail et ne pas les gêner dans leurs missions. La ligne d’action du Président de la République repose sur le triptyque « Jub - Jubal - Jubbanti ». Alors,si dire aux Sénégalaisla situation de leurs finances est un manque d’élégance, que nos « amis » se préparent à en enregistrer d’autres car, s’agissant de la conduite des affaires de ce pays, la transparence sera toujours de mise. Toutefois on les comprend aussi, le régime sortant a toujours été allergique à la transparence et à la reddition des comptes. C’est une chose nouvelle qu’ils viennent de découvrir. Les fonds politiques dits fonds « spéciaux » mis à la disposition du Président ont été consommés par l’ancien régime en flagrant mépris des règles de consommation des crédits qui limitent l’utilisation de 50% des fonds sur les 6 mois d’exercice.
L’Apr dément les propos du chef de l’Etat disant qu’il n’a rien trouvé dans les caisses. Quelle est la situation exacte que vous avez trouvée ?
La situation financière de ce pays est catastrophique : surfacturations, détournements, fuites de capitaux, spoliations, emplois fictifs… tout y est. Qu’ils ne s’impatientent pas. Les résultats des audits et contrôles en cours révéleront qui a fait quoi et comment il l’a fait.
Selon toujours l’Apr, l’anéantissement des contrats annoncé par le président Diomaye ferait courir un risque de poursuites judiciaires et de condamnations à l’Etat du Sénégal. Quels effets vous font ces mises en garde sous forme de menaces de l’Apr ?
Après avoir bradé nos ressources, je pense que les gens de l’ancien régime devraient avoir la sagesse de nous laisser réparer — « Jubbanti » — leurs dégâts. Ils ont été incapables de préserver les intérêts du Sénégal dans l’exploitation des ressources naturelles. Ils n’ont passu faire. Alors, qu’ils observent le silence et nous laissent faire ! Pour la réduction des prix des denrées ils avaient dit que c’était impossible. Nous l’avons fait. Ce sera toujours ainsi car, quand on est incapable, on peut facilement penser que tout le monde est incapable.
La réforme annoncée de la justice et surtout les positions alambiquées du président sur le Conseil supérieur de la magistrature poussent l’Apr à parler d’une volonté de votre part de mettre en place une justice aux ordres. Que lui répondez-vous ?
Ont-ils peur des conséquences de leurs actes posés durant leurs 12 années de gouvernance ? S’il y a des sujets sur lesquels l’ancien régime est interdit de parler, la justice en fait partie. Les morts non-élucidées, le coude sur les dossiers, les convocations tous azimuts, les arrestations intempestives, etc. ça porte bien la signature de l’APR-BBY !