UNE FACTURE SALEE A L'ETAT
Un tronçon de la voie ferroviaire Dakar-Tambacounda est impraticable à hauteur du PK 257. La cause, les fortes précipitations qui se sont abattues le 17 juillet passé dans la région de Kaffrine.
Un tronçon de la voie ferroviaire Dakar-Tambacounda est impraticable à hauteur du PK 257. La cause, les fortes précipitations qui se sont abattues le 17 juillet passé dans la région de Kaffrine. Une situation qui risque de causer un réel préjudice à l’Etat du Sénégal et impacter négativement sur le contrat de financement.
L’image est frappante. Tel un pont suspendu. La pluie a fait des dégâts au niveau du chemin de fer. Et c’est sur l’axe Kaffrine-Tambacounda, plus précisément au point appelé PK 257, que les rails ont été complétement détruits par les eaux de ruissellement, emportant du coup toute cette partie de l’infrastructure ferroviaire renouvelée il y a seulement quelques semaines à 36 milliards de francs CFA, a-t-on appris. Et ce n’est pas seulement ce
tronçon. Après la réhabilitation de l’axe Thiès-Tamba par l’ancienne direction générale de Chemins de fer du Sénégal (Cfs), sous Malick Ndoye, presque tout a été emporté par la première pluie. Des techniciens mettent en doute la réhabilitation de façon générale qui ne serait pas faite correctement. Sur ces travaux, l’ancien ministre des Transports terrestres Mansour Faye disait le 22 juin 2023 : «Les travaux de réhabilitation des Chemins de fer Dakar- Tambacounda, exécutés entre 60 à 70%, seront livrés en décembre 2023. Nous sommes sûrs, selon les délais contractuels, que le train marchandises va rouler, soit en fin décembre, soit en début janvier (2024).» Quelques mois plus tard, soit précisément au mois d’octobre de la même année, Papa Amadou Ndiaye ministre délégué aux Transports ferroviaires confiait à l’étape de Tambacounda aux journalistes : «Les travaux de réhabilitation du chemin de fer avancent à pas de géant. Le train sifflera à nouveau à
Tambacounda au mois de janvier prochain.»
Pour rappel, le montant global des travaux était estimé, d’après le ministère des Infrastructures terrestres à 754 milliards de FCFA (1,15 milliard d’euros). Ils sont financés par la Chine à un taux concessionnel tournant au maximum autour de 2 %. Le
remboursement sera échelonné sur 30 ans. Les travaux vont durer quatre ans, ajoute le communiqué et vont générer 20 000 emplois pour les nationaux. Une partie des travaux de réhabilitation contenus dans le contrat (15 %, soit 113 milliards de F CFA) sera confiée à des firmes locales.