DR MOHAMED LAMINE LY OPTE POUR LA CREC
Dans un monde marqué par la recrudescence des pandémies, le docteur Mohamed Lamine Ly estime que les autorités en charge de la Santé doivent permettre aux intervenants de mettre en œuvre une Communication des risques et de l’engagement communautaire (CREC
Dans un monde marqué par la recrudescence des pandémies, le docteur Mohamed Lamine Ly estime que les autorités en charge de la Santé doivent permettre aux intervenants de mettre en œuvre une Communication des risques et de l’engagement communautaire (CREC), en vue de co-construire avec les communautés des stratégies pour prévenir l’exposition, stopper la transmission et amoindrir l’impact de l’épidémie.
Se basant sur le vécu de la communication de santé adoptée lors de la pandémie à Covid-19 au niveau mondial, le spécialiste de la santé publique, ne remet pas en cause l’apport apporté par les médias traditionnels dans cette lutte mais estime seulement qu’un changement de paradigme devrait s’opérer. Le docteur Mohamed Lamine Ly estime ainsi que, faute d’une véritable responsabilisation des communautés de base dans la gestion de leur santé et à cause de l’implication intempestive de fondations prétendument philanthropiques dans la Santé globale, l’émergence de puissants mouvements complotistes a sévèrement desservi les acteurs de la communication pour la Santé. Prenant l’exemple de la pandémie, il a déclaré, dans un communiqué : «une des illustrations les plus caractéristiques de cet état de fait a été l’essor, dans les pays développés, de vastes mouvements anti-vaccins, ayant conduit, il y a quelques années, à la résurgence de maladies virales comme la rougeole aux USA. On a également observé, dans des pays comme le Pakistan, l’Afghanistan ou le Nigéria, une hostilité exacerbée envers les campagnes d’éradication de la poliomyélite, avec des répliques de moindre envergure dans certains autres pays africains (dont le nôtre) ou asiatiques».
Et d’ajouter : «mais le sommet de la défiance contre la santé globale a été atteint lors de la pandémie de Covid-19, venant couronner un cycle ayant débuté en 2002, avec l’apparition du Sras en Chine, suivi par plusieurs autres maladies émergentes, à fort potentiel épidémique voire pandémique (comme la grippe aviaire à A/H5N1, la grippe A/H1N1, le Mers-CoV, la grippe aviaire A/H7N9) ».
Ainsi, de par son ampleur, sa gravité avec une mortalité élevée chez les personnes âgées et ses conséquences dramatiques sur le plan économique, Dr Ly a avancé que la pandémie de Covid-19 s’est dédoublée en une infodémie, c’est-à-dire une pandémie de fake-news, allant du déni pur et simple de la maladie à des accusations d’arrière-pensées mercantilistes sur la commercialisation des vaccins ou de médicaments onéreux.
«Ces rumeurs sont d’autant plus difficiles à combattre, qu’elles empruntent principalement le canal digital préféré aux media institutionnels, devenus moins crédibles, du fait qu’elles sont souvent les porte-voix des puissances d’argent. D’où l’impérieuse nécessité pour les pouvoirs publics de se démarquer de la cupidité, des intérêts privés de Big Pharma et de se réapproprier des informations sanitaires basées sur des données fiables et probantes, pour servir le bien commun», relève-t-il.
Revenant sur la place de la communication digitale pendant les pandémies, il a déclaré : «il faudrait, en outre, dans le cadre de la santé digitale, outiller les professionnels de la communication dans le domaine de la santé, pour qu’ils puissent tirer parti des connaissances sociales et comportementales, en vue de concevoir, mettre en œuvre et évaluer les communications digitales en matière de santé. Ils apprendront ainsi à développer et à mettre en œuvre des campagnes de santé réussies sur les médias sociaux, et à évaluer leurs performances et leur impact sur les comportements liés à la santé».