JULES DIOP JUBILE, ALY HAÏDAR TEMPERE
Le parc national du Niokolo-Koba a été retiré de la liste du Patrimoine mondial en péril de l’Unesco.
Le parc national du Niokolo-Koba a été retiré de la liste du Patrimoine mondial en péril de l’Unesco. L’ambassadeur délégué permanent du Sénégal auprès de l’Unesco l’explique par ses «plaidoiries». L’écologiste Aly Haïdar applaudit mais soutient que c’est un «travail continu».
Le parc national du Niokolo-Koba n’est plus sur la liste du Patrimoine mondial en péril de l’Unesco. Réagissant à cette bonne nouvelle, mercredi, le ministre de l’Environnement et de la transition écologique a indiqué que cette décision procure plusieurs avantages parmi lesquels la relance de la diplomatie environnementale. «Depuis sept ans, on court derrière le retrait de cette liste. Le retrait du parc du Niokolo-Koba, en plus de contribuer à l’amélioration de sa gestion, va booster le tourisme. Elle permet d’avoir des financements des bailleurs de fonds. L’Etat du Sénégal se devait de prendre certains engagements, donner des gages à l’Unesco. Parmi ces engagements, il y a la fermeture des carrières à l’intérieur du parc, qui étaient sources de problèmes», a réagi, l’Aps, le ministre Daouda Ngom.
Souleymane Jules Diop applaudit
L’ambassadeur délégué permanent du Sénégal auprès de l’Unesco, au micro de Rfi, revient sur les raisons qui avaient motivé le retrait : «On nous a parlé au début du braconnage, des pâturages. Après il y a eu le projet du barrage, les mines, la pollution du fleuve, une carrière de basalte… Il y a beaucoup d’espèces dont le nombre a drastiquement baissé. Nous avons fait énormément d’efforts dans la surveillance. Nous avons renforcé le dispositif contre le braconnage, multiplié les réserves d’eau, les mares, signé un nouveau plan de gestion. Ils réclamaient aussi une étude sur l’impact du barrage de Sambangalou (sur le fleuve Gambie)». Et Souleymane Jules Diop d’ajouter : «Les États (signataires de l’Unesco) ont été sensibles à l’argument que j’ai avancé : c’est que le barrage a des externalités positives, il permet d’humidifier la zone ; ça permettra aux populations de se livrer à l’agriculture et non à l’orpaillage clandestin. Ils ont aussi été sensibles au fait que nous sommes aujourd’hui impactés par des facteurs climatiques dont nous ne sommes pas les véritables responsables ou les auteurs».
Aly Haïdar : «Une bonne chose, mais nous ne devons pas dormir sur nos lauriers»
Interpellé sur la question, l’ancien ministre de l’Environnement Aly Haïdar dit : «C’est une nouvelle très encourageante. Lorsque les instances internationales nous classent mal, ce n’est pas bon pour la publicité du tourisme, ce n’est pas bon pour nos ressources naturelles surtout nos parcs qui sont censés être les derniers refuges des animaux sauvages. S’ils ont remis à sa place le parc national de Niokolo-Koba, c’est une très bonne chose» Mais l’écologiste a le triomphe modeste. «Il ne faut pas croire qu’on nous a donné une médaille. C’est un travail continu. Nous ne devons pas dormir sur nos lauriers», a-t-il indiqué. Pour rappel, c’est en 2007 que le parc, créé en 1954 et frontalier de la Guinée, a été inscrit sur la liste du patrimoine en danger de l’Unesco.