L’APPEL DU PIED DE DR HADJA MAÏ NIANG
Enseignante chercheure en didactique de l’image, à l’Université Iba Der Thiam de Thiès, Dr Adja Maï Niang, appelle les autorités, face aux dérives notées dans les médias audiovisuels, à faire le nécessaire pour ancrer les Sénégalais aux valeurs sociocultu
Enseignante chercheure en didactique de l’image, à l’Université Iba Der Thiam de Thiès, Dr Adja Maï Niang, appelle les autorités, face aux dérives notées dans les médias audiovisuels, à faire le nécessaire pour ancrer les Sénégalais aux valeurs socioculturelles africaines, en particulier Sénégalaises. La didacticienne de l’image lançait ce plaidoyer hier, vendredi, en marge d’un panel en hommage au journaliste émérite, feu Babacar Touré, pour le quatrième anniversaire de son rappel à Dieu. Mme Niang a également appelé à la mise en place d’un nouvel organe qui prend en compte le numérique…
En tant que didacticienne ou pédagogue de l’image, Mme Niang est partie du constat que, depuis les années 2000, des dérives sont notées dans les médias audiovisuels, pour attirer l’attention des nouvelles autorités sur un fléau qui aujourd’hui, impacte gravement la conscience collective. « Nous avons en notre qualité de didacticienne ou pédagogue de l’image audiovisuelle constaté depuis plusieurs années, depuis les années 2000, des dérives dans les médias audiovisuels. A cela s’ajoute des dérives incontrôlables dans les médias en ligne, alors que nous sommes des Sénégalais pétris de valeurs », a constaté pour le regretter l’enseignante chercheure, à l’Université Iba Der Thiam de Thiès. Et Dr Niang de déclarer : « Nous pensons que quand le CNRA ferme les fenêtres aux dérives de la télévision, celles-ci passent par la fenêtre de l’internet. On se dit qu’on ne peut pas réguler l’audiovisuel sans internet au troisième millénaire parce que tous les médias : radios, télévisions, presse écrite se retrouvent sur internet et diffusent sur internet. »
En ce sens, a-t-elle dit, « Nous appelons l’Etat Sénégalais à faire de telle sorte que les Sénégalais soient ancrés dans les valeurs socioculturelles. Aujourd’hui, qu’est-ce qu’on remarque ? Les baptêmes se passent sur internet, les mariages, les insultes, diffamations. Et que ça impacte la conscience collective des Sénégalais… ». Et de préciser qu’« on n’est plus dans la pudeur. On n’est plus dans le sens de la retenue. On n’est plus dans l’humanisme. » A ce propos, elle en veut pour preuve le cas d’une femme habitante des Îles du Saloum qui était en transes durant une séance de danse et qui est morte sur le coup, une image qui a été diffusée en direct… Pis encore, elle donne l’exemple d’une femme qui fait ses lives sur Tik tok et qui fabrique des produits de dépigmentation artificielle, incitant ainsi les Sénégalaises à se débarrasser de leur peau. Un danger en santé publique, selon la pédagogue de l’image. Devant cet état de fait lancera : « Nous appelons également à la mise en place d’un nouvel organe de régulation de l’audiovisuel qui prend en compte le numérique. »
Et bien qu’il y ait des textes conçus pour ARCA, Mme Niang voit plus loin. « Nous pensons que la mention numérique dans la dénomination est importante. Nous appelons également à la dépénalisation des délits de presse en tenant compte des valeurs socioculturelles. Ce ne sera pas un libertinage mais ce sera de la liberté d’expression, de la liberté pour la presse, de la liberté pour les images en tenant compte des valeurs socioculturelle », a-t-elle indiqué.