LE FRAPP PRESSE LES MAIRES DE DAKAR
Le coordonnateur de la section Dakar du mouvement, Adama Diatta et Cie, ont saisie d’une lettre le maire du plateau, Aliou Ndoye et l’édile de la ville de Dakar, Barthélémy Dias.
La section Dakar du front pour une Révolution Anti-impérialiste Populaire et Panafricaine (FRAPP) a déposé des lettres auprès des maires de la ville de Dakar et de la commune de Dakar-Plateau, pour un changement de l’odonymie et la décolonisation des rues, avenues et places publiques de Dakar.
Le Frapp ne lâche pas l’affaire de la débaptisation des artères et places de la capitale. C’est dans la matinée, d’hier que le coordonnateur de la section Dakar du mouvement, Adama Diatta et Cie, ont saisie d’une lettre le maire du plateau, Aliou Ndoye et l’édile de la ville de Dakar, Barthélémy Dias. Les membres du Frapp réclament ainsi la rebaptisation, des rues, avenues et places publiques de la capitale, par des noms d’illustres fils du pays voire du continent.
Adama Diatta ne manque pas de découvrir le contenu des lettres et l’essence de leur démarche inscrite dans le cadre de la commémoration des 80 ans du massacre des tirailleurs sénégalais, «Thiaroye 44», par des militaires français.
Avec la commémoration de cet anniversaire, dit-il, «on est venu déposer ces lettres pour marquer l’histoire. Nous voulons aussi que les maires de la ville de Dakar et du plateau rebaptisent toutes les rues, les avenues et les places publiques qui portent des noms de colonisateurs», spécifie le coordonnateur du Frapp. Il explique dans la foulée l’objet de la démarche. C’est, poursuit-il, parce que dans la conscience humaine, les noms marquent comme s’ils font partie de la localité et des résidents alors que «ces colons (dont les rues portent les noms) nous ont imposé leur langue et leur culture ainsi que leur manière de vivre. Pis, les africains étrangers dans ces pays ne sont souvent pas bien accueillis», déplore l’activiste. Selon lui, la nouvelle génération d’africains refuse ces pratiques d’une autre époque. Les jeunes refusent également que le Franc Cfa soit «imposé» à d’anciennes colonies de la France. «Le Sénégal en particulier ne veut pas de ce Franc Cfa. Cette monnaie marque l’empreinte de la France ainsi que sa domination», s’indigne le membre du Frapp avant de s’interroger.
POURQUOI NE DEVRIONS-NOUS PAS AVOIR NOTRE PROPRE MONNAIE ?
Adama Diatta dépeint un tableau peu reluisant de la monnaie frappée par le France pour ses anciennes colonies. «Les pays de l’Afrique dite francophone qui partagent cette monnaie sont sous l’emprise de la France. Ces 14 pays font partie des 22 pays les plus pauvres du monde»
Il interpelle directement les représentants de la France au sein des Banques centrales pour piloter ce système monétaire. « Nous demandons à la France de dégager du conseil d’administration de la BCEAO, mais elle refuse. Par contre, elle veut remodeler sa façon de diriger cette monnaie. Ce système monétaire est hérité de l’époque de la domination hitlérienne en occident», insiste le coordonnateur de la section Dakar du Front anti-impérialiste. Adama Diatta ne passe pas sous silence un autre symbole de la présence de l’ancienne puissance coloniale. C’est la même demande, renchérit-il, que «nous formulons pour ce qui concerne les bases françaises implantés en Afrique. De Gaulle avait formulé la même requête aux américains au lendemain de la deuxième guerre mondiale». Il rappelle en fin de compte que des membres du mouvement Frapp avait essayé, le «15 avril 2022», de déposer cette lettre à la mairie de Dakar plateau, mais «ils ont été brutalisés par des nervis». Il clarifie le fait que le Frapp «n’est pas antifrançais» et qu’ils sont plutôt «anti-impérialiste». Et que «la démarche impulsé à Dakar va se poursuivre dans les 39 sections installées dans des départements du pays», indique le coordonnateur de la section Dakar du Frapp, Adama Diatta.