DES ÉLUS AMÉRICAINS RÉCLAMENT LE DÉRÉFÉRENCEMENT DE CUBA DE LA LISTE DU TERRORISME
Alors que Cuba est de nouveau visée par des sanctions américaines, 46 élus du Congrès exhortent Joe Biden à annuler la désignation de l'île comme "État soutenant le terrorisme", jugeant la décision de Trump infondée et contre-productive
(SenePlus) - Dans une lettre datée du 31 juillet, 46 membres de la Chambre des représentants ont exhorté le président Joe Biden à revenir sur la décision de son prédécesseur Donald Trump de réinscrire Cuba sur la liste des pays soutenant le terrorisme.
Selon les informations publiées sur le site de la Représentation diplomatique de Cuba à l'étranger, les élus du Congrès soulignent dans leur courrier l'importance du rôle joué par La Havane dans le processus de paix en Colombie. "Nous craignons que la désignation de Cuba comme État soutenant le terrorisme ne rende difficile l'identification d'autres pays garants des négociations", déclarent-ils.
En effet, Cuba a servi de pays hôte aux pourparlers entre le gouvernement colombien et l'Armée de libération nationale (ELN). Comme le soulignent les signataires de la lettre, l'île a rempli ses engagements de façon "pleinement soutenue" par la Norvège, autre garant des négociations.
Ils font également référence à la demande récurrente du gouvernement colombien de retirer Cuba de cette liste, en reconnaissance de "son rôle essentiel dans les pourparlers de paix". Pourtant, Joe Biden n'a pas donné suite à cette requête pour le moment.
Réinscrit sur cette liste controversée quelques jours avant de quitter la Maison Blanche, Cuba fait l'objet d'un renforcement du blocus américain du fait de sa désignation comme "État soutenant le terrorisme". Cette mesure prise sous prétexte du refus cubain d'extrader des membres de l'ELN nie le rôle positif joué par l'île dans le processus de paix, selon les élus signataires.
Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que Cuba figure sur cette liste unilatérale créée en 1982 sous Ronald Reagan. Barack Obama l'en avait retiré en 2015, reconnaissant le caractère infondé de cette inscription. Les autorités cubaines dénoncent pour leur part être victimes, et non à l'origine, d'actes terroristes souvent ourdis depuis le sol étasunien.