LES JEUX OLYMPIQUES (JO), 2024 A PARIS : UN TEMPS FORT POUR REEDUQUER LE MONDE
Le grand regret qui me pousse à prendre mon stylo est le silence sur l’origine du nom de Paris pour éduquer les Français et le reste du monde sur la longue histoire des migrations humaines avec leurs lots d’échanges et de partages culturels et spirituel
Pourquoi ? Comment ?
Notre focus ne sera pas de revenir sur l’histoire des Jeux Olympiques (JO car nos anciens étudiants et jeunes collègues, avec leurs bataillons de doctorants, ont des opportunités pour informer sur le choix des sites, la périodicité, les interruptions, les relances, sans oublier les identifications, les origines ethniques, raciales, géographiques des concurrents, des vainqueurs, de l’Antiquité grecque jusqu’à nos jours. Pour l’édition parisienne ; «Aya Nakamura, la franco-malienne, chanteuse francophone la plus écoutée au monde avec 7 milliards de streams, s’est produite à la cérémonie d’ouverture des JO de Paris, ce qui hérissait l’extrême droite». L’événement Bref, il a eu lieu et se poursuit, le retour des Jeux en France sous forme de seconde édition des temps modernes et de la période contemporaine, à Paris, ville lumière, ville de l’amour où les édifices historiques ornent la plus belle avenue du monde. Et comme il est souligné en introduction avec les camps pour ou contre Aya Nakamura, la politique ne pouvait et ne peut être évacuée dans ces jeux. Je ne vais pas livrer mes sentiments et états d’âme, lorsque je pense aux formes de participation des pays comme la Russie, l’Ukraine, la Palestine, Israël, etc. où lorsque j’ai suivi les matches de football entre le Maroc et l’Argentine ou le Mali et Israël. Les prouesses des équipes de basket du Soudan du Sud, du Nigeria, sans oublier les promesses du Kenya et d’autres en athlétisme. Félicitons au nageur français Léo Marchand et l’américain Simone Biles.
Le grand regret qui me pousse à prendre mon stylo est le silence sur l’origine du nom de Paris pour éduquer les Français d’abord et le reste du monde sur la longue histoire des migrations humaines avec leurs lots d’échanges et de partages culturels et spirituels. La transition, je l’ai tirée de mon étude sur l’histoire des Noirs et des Africains dans le temps et dans l’espace. J’ai évoqué le changement du toponyme latin Luttetia en Parisii en référence aux navigateurs gaulois adeptes du culte d’Isis, la grande Dame Noire. (Voir le livre de la CACSEN, sur le 1er Festival des Arts Nègres, Harmattan en 2020, p.60. Le chercheur d’origine camerounaise Dimbori MBock a eu raison de rappeler un fait : «L’inscription de la statue d’Isis, dans la ville de Saîs, en Egypte, a focalisé toute l’attention des philosophes européens au XVIIe siècle, parmi lesquels on comptait plusieurs francs-maçons, etc.» Aujourd’hui, le symbole de la ville de Paris, c’est la Tour Eiffel, un temple symbole d’Isis, pyramide de fer, etc. L’auteur fait une précision utile : F. Le Corsu avait averti : «La franc maçonnerie au départ de ses rites initiatiques, de ses signes de connaissances et des symboles ésotériques, ne dérive pas directement des mystères antiques (de l’Egypte) mais des coutumes, des associations corporatives, comme il en existait déjà dans l’Antiquité puis au Moyen Orient. Ainsi que son nom l’indique, c’est une communauté de maçons anglais qui est à son origine (Dimbori Mbock, le Dieu Noir, Kirikaat éditions, 2014, p.348).
Ces rappels auraient pu aider l’extrême droite dans son éducation sur la longue histoire des migrations économiques, culturelles, politiques. Le Président de la République du Sénégal a été bien inspiré de participer au premier sommet international «Sport pour le développement durable» tenu le 25 Juillet 2024 en prélude aux JO. Ces rappels sont utiles sur «la tradition antique de la trêve olympique, célébrant les idéaux de paix, de sécurité et de compréhension mutuelle entre les peuples». Espérons et œuvrons pour que le sort des réfugiés et des migrants puisse s’améliorer dans le monde. Notre pays a donné naissance à de grands éducateurs par le sport : «Le Sport ne propose à l’homme le corps pour but. Il propose à l’homme de l’appliquer à son corps pour le tendre vers sa limite et en quelque sorte pour la dépasser, tout ce qu’il possède d’énergie spirituelle. Le corps pour le sportif, n’est pas le but, mais l’instrument dont l’homme se sert pour s’épanouir dans la plénitude de sa contribution terrestre, dans la joie de respirer, de fouler la terre, de fendre les eaux, dans la souffrance de l’effort poussé jusqu’à l’héroïsme, jusqu’à la folie des conquérants de l’«Annapurna» jusqu’au-delà des frontières de la possibilité humaine, telle est la vertu, telle est sa dignité». Nous sommes donc convaincu que le sport est un excellent instrument d’éducation… Le sport précipite les jeunes dans un monde qui satisfait à la fois, leur goût de la logique et celui du vagabondage, dans un romanesque précis et actif. Il les arrache de l’enfance, en leur offrant une évasion dans le réel, en leur apprenant la volonté de passion. Voici longtemps que pour eux, les jeux dérivés du football, du basket et autres ont remplacé la «marelle», les embuscades des «Peaux Rouges», de langa buuri» et le «djalbi djalane»
Aux héros de la prairie, ils ont substitué les vedettes du stade. C’est à eux qu’ils dédient leurs songes, leur avenir, leur adoration». L’auteur de ces belles pages, Dibril Guèye n’a pas manqué de souligner la place des sports pour exprimer le patriotisme, le dépassement, l’épanouissement individuel et communautaire. En effet : «la guerre, les fusils, en moins, écrivait Georges Orwell en Décembre 1945 dans la Revue Tribune, à propos de la tournée du Dynamo de Moscou en Grande Bretagne, qui permit aux joueurs soviétiques de se mesurer aux sportifs britanniques. L’histoire du foot est pleine de ces histoires de récupération politique, d’instrumentalisation, voire d’affrontements entre supporters rivaux. Reste qu’il rapproche plus souvent qu’il ne divise. L’identité du foot est positive. Le foot est identitaire et à vrai dire, ça ne nous pose pas problème»
Pour terminer, nous encourageons les onze (11) athlètes qui sont allés pour défendre les couleurs du Sénégal à ces 33e JO dans sept (7) disciplines (400m, 110 haies, triple saut, judo, tennis de table, escrime et canoë). La moisson sera faible, voire nulle en termes de médailles, certains diront que l’essentiel est de participer. Nous félicitions aussi les volontaires engagés pour la réussite de l’événement, les témoins actuels des histoires de guerres et de paix, les artistes et acteurs économiques, les professionnels des médias qui, chacun(e), à sa manière, apporte une contribution à la réussite de ces jeux. Mieux il nous faut revisiter les rapports et conclusions et recommandations des Assises Nationales 2008 -2009, 2010 (surtout le volet gouvernance sociale (à savoir Education, Santé, Culture, Sports et Dialogue Social). Il faut souhaiter que Dakar en 2026 (JO de la Jeunesse) tire des leçons de Paris (JO 2024) pour mieux faire surtout en matière de mémoire. En effet, le site est plus « visible Dakar NDakaaru, Dëkk Raw, ville de refuge, de liberté, une des Cornes de l’Afrique avec Djibouti, le Cap et Tunis. Mais pour le volet touristique, il ne faut pas seulement s’en tenir à Dakar qui regarde vers toutes les Cornes, il doit regarder vers les Amériques aussi, mieux encore tendre la main aux fleuves et rivières du Sénégal et d’Afrique qui tous et toutes ont une part de nos mémoires libérées et/ou étouffées.
Pr Babacar Diop Buuba
Président PAALAE