REPONSE DE KAWTAL PELLE FULƁE AU ZEMMOUR SENEGALAIS, TAHIROU SARR
Dans un enregistrement vidéo en langue wolof qui circule depuis quelques jours, le sieur Tahirou SARR, Président du « Mouvement nationaliste sénégalais Jël Liñu Moom », a prouvé qu’il méritait amplement le surnom de « Zemmour sénégalais »
Dans un enregistrement vidéo en langue wolof qui circule depuis quelques jours, le sieur Tahirou SARR, Président du « Mouvement nationaliste sénégalais Jël Liñu Moom », a prouvé qu’il méritait amplement le surnom de « Zemmour sénégalais » qui lui est attribué, à cause notamment du sentiment de haine viscérale qu’il nourrit en particulier vis-à-vis de la communauté guinéenne vivant au Sénégal !
Son discours raciste, haineux, visant particulièrement les ressortissants de la République sœur de Guinée est tel, que le CNRA devrait le poursuivre, lui et ses complices qui n’arrêtent pas de disséminer ses dérives xénophobes qui constituent une violation flagrante des droits de l’homme et, par conséquent, condamnées par les lois en vigueur au Sénégal.
Pour cet homme incontestablement très dangereux, « Les Guinéens sont excessivement nombreux au Sénégal. On doit pouvoir en rapatrier un grand nombre. Des millions de Sénégalais ont vendu leurs pièces d’identification à des ressortissants étrangers. J’ai appris d’un Professeur que dans sa salle classe de trente-six (36) élèves, titulaires, tous, de pièces d’identification d’origine sénégalaise, seuls huit (08) d’entre eux comprennent le wolof. Tous les autres sont des Etrangers, bien que possédant des pièces d’identification sénégalaises…Ils bénéficient de la complicité de nombreuses Autorités judiciaires sénégalaises…Il y a des Guinéens qui ont acheté des pièces d’identification sénégalaises. C’est avec plaisir que je désigne nommément les Guinéens ; car ils détiennent le monopole du commerce et contrôlent en outre le marché de l’immobilier au Sénégal. Ceci est inadmissible, c’est à combattre. Ils passent la nuit avec épouses et enfants dans leurs boutiques, au milieu des marchandises infectées qu’ils nous vendent le lendemain, nous faisant ainsi inhaler voire ingurgiter toutes sortes de substances chimiques émanant des matelas sur lesquels ils ont dormi la veille. Il en est aussi qui dorment dans les marchés où ils écaillent des poissons, à peu de frais, privant ainsi les jeunes Sénégalais d’un gagne-pain considérable qui leur revenait de droit, en tant que Nationaux… »
Ainsi parle ce quidam qui fait honte aux enfants du « Sénégal de Teddungal » (Teranga), un gars dont Monsieur le Procureur de la République devrait, sans délai, s’autosaisir du cas tellement ses déclarations sont gravissimes ! En effet, il faut que ce spécimen, assurément rare, apporte les preuves de ses accusations contre nos frères et sœurs de la République de Guinée, tout comme envers les Juges et autres Avocats sénégalais qu’il a implicitement accusés de corruption. Cette affaire ne doit pas rester impunie. Le récépissé de reconnaissance de son « Mouvement nationaliste Jël Liñu Moom » doit également être retiré.
C’est connu : Les Etrangers sont souvent traités comme des boucs émissaires et blâmés pour l’insécurité économique, la criminalité et l’incapacité des Gouvernements concernés à fournir des services publics. Ils ont souventes fois été la cible de manifestations marquées par des violences collectives, des pillages et des incendies de leurs lieux de travail.
Ce tartempion incarne une régression pour les enfants du continent qui doivent (malheureusement) le dénombrer parmi les Africains du vingt-et-unième siècle! Une véritable tragédie pour le continent noir au moment où justement l’Afrique-mère cherche à démanteler les cent soixante-cinq (165) frontières que la colonisation lui a imposées.
La migration qui est aussi vieille que le monde, est dans la nature de l’homme qui a toujours été porté à aller quérir des moyens de subsistance sous d’autres cieux qu’il espère plus cléments, toutes les fois qu’il a estimé que la chance ne lui avait pas souri dans son propre pays.
Il est convenu que les Occidentaux ont été les premiers à venir en Afrique, non pas pour y gagner honnêtement leur vie, mais pour plutôt faire main basse sur les richesses du continent, par un pillage systématique ainsi que par l’exploitation, l’esclavage et la colonisation des masses africaines. C’est un secret de polichinelle.
L’émigration africaine est d’un autre ordre : il s’agit, pour l’homme noir, d’un voyage à la recherche d’un travail plus rémunérateur, afin d’acquérir des biens à même de lui permettre de subvenir convenablement aux besoins de sa famille restée au pays et de vivre mieux lui-même une fois de retour chez lui.
Il n’y a pas que des Guinéens à aller chercher de meilleures conditions de vie hors de leur pays d’origine. Nous vivons dans un monde interdépendant et avons donc besoin les uns des autres; Allah L’Omniscient ayant fait de nous des hommes et des femmes de différentes couleurs et de différentes langues, afin que nous échangions et nous enrichissions mutuellement par nos différences. Ce qui est, somme toute, conforme à la nature humaine
Nos frères et sœurs Guinéens se trouvant au Sénégal, à l’instar des autres hôtes étrangers qui vivent parmi nous, sont d’un apport important dans l’économie nationale, car ils paient régulièrement leurs loyers respectifs, l’impôt prélevé sur l’activité économique qu’ils exercent, le renouvellement de leurs cartes de séjour, acquittent les taxes municipales (taxe sur l’insalubrité, taxe l’hygiène publique), etc..Ils n’ont rien pris d’illégal aux Sénégalais. Ils gagnent honnêtement leur vie. Nous leur devons empathie et respect !
De même, nos braves compatriotes en exil économique injectent, bon an mal an, plusieurs milliards de francs CFA dans l’économie nationale. Il a été rapporté qu’en 2023, les envois officiels de fonds en provenance des Sénégalais de l’Extérieur s’élevaient à près de deux mille (2000) milliards de francs CFA) ; ce qui correspond à environ 10% de notre PIB, soit un montant près de 7 fois supérieur à l’aide publique au développement reçue de nos partenaires étrangers (FMI, Banque mondiale, Union européenne, etc.) ; autrement dit encore, une somme équivalente au tiers de notre budget national. Plusieurs milliards de francs CFA gagnés en terre guinéenne font immanquablement partie des importantes sommes d’argent transférées annuellement par les Sénégalais résidant à l’extérieur.
La migration n’est donc pas l’apanage des seuls Guinéens ! Les Sénégalais aussi ont la réputation d’être de grands voyageurs devant l’Eternel ; un qualificatif qu’ils partagent du reste avec de nombreux autres citoyens du monde. Cela est encore plus vrai de nos jours où le monde est devenu comme un village planétaire.
Il n’existe aujourd’hui aucun pays où on ne trouve des Sénégalais, qui sont généralement bien intégrés dans leurs pays de résidence respectifs où certains se sont même mariés et / ou ont fait fortune. Y compris en République de Guinée. C’est certainement pour cette raison que suivant un adage célèbre chez maints migrants africains, « si l’on se rend dans un pays et qu’on n’y trouve pas de Sénégalais, c’est que ce pays n’est pas une terre d’immigration. Mieux vaut alors poursuivre son chemin, plutôt que de s’y attarder ! »
Les chiffres officiels publiés par l’Agence nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), à l’issue du Cinquième Recensement général de la Population et de l’Habitat (RGPH-5) ont même révélé qu’il y a beaucoup plus de Sénégalais établis hors des frontières nationales, que d’Etrangers résidant au Sénégal. En effet, aux termes de ces chiffres qui-soit dit en passant- sont très en-deçà de la réalité, les Etrangers résidant au Sénégal (207 791) sont moins nombreux que les Sénégalais vivant à l’extérieur (338 040 rien que pour nos compatriotes inscrits sur la liste électorale lors de la présidentielle du 24 mars 2024, selon les données fournies par la CENA).
Ce type est simplement dangereux. Une calamité parmi nous. Aussi, nous demandons-nous, encore une fois, ce qu’attend Monsieur le Procureur de la République pour s’autosaisir de son cas. Pour le sommer de fournir les preuves de ses déclarations d’une gravité extrême et mettre un terme définitif à ses dérives qui sont, indubitablement, de nature à ternir les relations du Sénégal avec d’autres pays, tout en exposant, par-dessus-le marché, la vie et les biens aussi bien des Sénégalais résidant à l’extérieur que ceux des Guinéens et autres ressortissants étrangers établis au Sénégal !
Le harcèlement xénophobe et la violence contre les Etrangers ont été des pratiques fatales dans certains pays où ils ont engendré des meurtres, des blessures graves, des déplacements forcés de populations et des discriminations. Le racisme et la discrimination raciale, ainsi que la xénophobie et l’intolérance qui y sont associées, nuisent à l’émancipation de millions de personnes à travers le monde. La xénophobie n’est simplement pas acceptable. Des poursuites doivent être engagées contre tous ceux qui profèrent des discours d'incitation à la haine ou qui commettent des crimes raciaux.
Nous devons tous lutter jour après jour contre les préjugés raciaux et l’intolérance qui sont autant d’obstacles à la « concrétisation du droit au développement dans le contexte des obligations des Etats, de la coopération internationale et des partenariats mondiaux ».
L’Organisation des Nations Unies a adopté, en 1948, la Déclaration universelle des Droits de l’Homme et, en 1965, la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale. Les Autorités sénégalaises compétentes devraient donc sévir, sans délai, contre ce gars qui ne fait pas honneur au Pays de Teddungal !
Cela dit, nous tenons à rappeler que la maîtrise de la langue wolof n’est pas une preuve d’acquisition de la nationalité sénégalaise. S’il y a des gens qui sont incapables d’admettre que le wolof fait seulement partie des langues nationales sénégalaises mais n’en est pas la seule, tant pis pour eux!
Où se trouve d’ailleurs le problème si ces Guinéens dont cet individu ne veut même pas sentir l’odeur ne comprennent pas le wolof? S’ils ne comprennent pas cette langue, ils en comprennent certainement une autre au moins, notamment le pulaar qui est une LANGUE INTERNATIONALE, nolens volens.
Nous sommes d’avis, par ailleurs, que la migration doit être une exception et non une règle. En d’autres termes, il faut privilégier une politique de fixation des candidats à l’émigration dans leurs terroirs respectifs ; ce qui devrait passer nécessairement par l’adoption de programmes de développement susceptibles de permettre « l’épanouissement individuel et collectif ainsi que l’espoir d’une prospérité économique ».
Hélas ! On a toujours de la peine à faire en sorte que les jeunes s’emparent de cette lumineuse vision qui est, sans conteste, la bouée de sauvetage et se l’approprient, plutôt que de se laisser tenter par l’aventure souvent tragique, parfois à bord d’embarcations de fortune.
A ce stade de notre propos, nous voudrions rappeler, à toutes fins utiles, que dans leur écrasante majorité, les Guinéens du Sénégal sont des Fulɓe appelés généralement « Fulɓe Fuuta » (les Peuls originaires du Fouta). En conséquence:
-Tous les Fulɓe du Fuuta-Tooro (Fuuta sénégalais) sont des Fulɓe Fuuta !
-Tous les Fulɓe du Fuuta- Rewo (Fuuta mauritanien) sont des Fulɓe Fuuta !
-Tous les Fulɓe du Fuuta-Macina (Fuuta malien) sont des Fulɓe Fuuta !
-Tous les Fulɓe du Fuuta-Djallon (Fuuta guinéen) sont des Fulɓe Fuuta !
Sans parler des Fulɓe du Niger, du Nigéria, de la Gambie, de la Guinée-Bissau, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, du Libéria, de la Sierra Léone, du Cap-Vert, du Ghana, du Togo, du Bénin, du Cameroun, de la République Centrafricaine (RCA), du Tchad, du Soudan.
-Tous les Fulɓe des Diasporas dans le reste de l’Afrique, dans les Amériques, en Asie, en Europe et même en Océanie sont des Fulɓe Fuuta !
Nous sommes tous en eux et eux en nous. Nous tous qui avons en commun l’usage de la langue pulaar, sommes les uns des autres.
Que ceux qui ont des oreilles pour entendre entendent!
Que ceux qui ont des cœurs pour comprendre comprennent !