CRISE ENERGETIQUE : LE BURKINA SE TOURNE VERS LA RUSSIE
Les chefs militaires du Burkina Faso ont fait quelques pas en avant dans leur projet de collaboration avec la Russie pour la construction d'une centrale nucléaire afin d'augmenter l'approvisionnement en électricité.
Les chefs militaires du Burkina Faso ont fait quelques pas en avant dans leur projet de collaboration avec la Russie pour la construction d'une centrale nucléaire afin d'augmenter l'approvisionnement en électricité.
La junte s'est tournée vers la Russie pour obtenir un soutien économique et militaire depuis qu'elle a pris le pouvoir en septembre 2022.
L'accord conclu l'année dernière est l'aboutissement des discussions entre le chef militaire burkinabé, le capitaine Ibrahim Traoré, et le président russe Vladimir Poutine en juillet lors du sommet Russie-Afrique à Moscou.
Pourquoi le Burkina Faso veut-il de l'énergie nucléaire ?
Le Burkina Faso veut « recourir à la solution nucléaire » pour résoudre définitivement son « déficit énergétique », a déclaré Yacouba Zabré Gouba, ministre burkinabé de l'énergie et des mines.
Le secteur de l'électricité au Burkina Faso est actuellement fortement dépendant des importations (68 %) et de nombreuses personnes n'ont toujours pas accès à l'électricité selon un rapport du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) publié en mars 2023. La demande croît à un rythme de 10 à 15 % par an, selon le PNUD.
Selon la Banque africaine de développement, environ 22,6 % de la population avait accès à l'électricité en 2020, avec une grande disparité entre les zones urbaines et rurales.
Toutefois, des progrès pourraient être réalisés dans ce domaine. Sur sa page Facebook, le ministère de l'Énergie et des Mines a confirmé en juillet qu'il y avait « une disparité dans les taux d'électrification entre les zones rurales et urbaines, qui étaient respectivement de 5,49 % et 86,21 % en 2022 ».
Une centrale nucléaire pourrait jouer un rôle crucial dans la transformation de l'économie du pays et avoir un impact positif sur le bien-être de la population. Elle permettrait de stimuler l'industrialisation du pays et de réduire sa dépendance à l'égard des importations d'énergie en provenance des pays voisins tels que le Togo, la Côte d'Ivoire et le Ghana.
En 2022, ces importations coûteront environ 166 millions de dollars, dont 98,5 millions de dollars en provenance du Togo, 41,9 millions de dollars de la Côte d'Ivoire et 25,3 millions de dollars du Ghana, selon l'Observatoire de la complexité économique (OCE).