L'OEIL DU TEMOIN DE CE MARDI 10 SEPTEMBRE 2024
KEEMTAAN GI - NECESSAIRE CATHARSIS
Qui pour leur dire que la vie c’est ici, dans ce pays, et maintenant ? Qui pour leur faire comprendre que la réussite est à portée demain et que l’espoir est de retour dans leur propre pays où tout est à reconstruire et qu’il suffit d’y croire pour exister ? « Exister », ce fameux «Tekki » qui tue. Dans une société d’accaparement où les élites ont démissionné de leurs missions pour disputer aux gueux les jouissances, cette vie ne peut être que misérable. Tous ces jeunes qui meurent bêtement au fond de l’océan, éblouis par les mirages d’une Europe en crise et qui rêvent d’Eldorado, se trompent dans leur entreprise périlleuse de rejoindre l’Espagne ou d’autres pays du Vieux continent. Dans leur tête et celles de leurs parents, qui les poussent perfidement au suicide, il suffit de se baisser en Europe pour ramasser des lingots d’or. C’est par centaines, voire par milliers, qu’ils quittaient le pays. L’arrivée d’un nouveau régime n’a pas arrêté la traversée macabre. Elle se poursuit et s’intensifie sans répit avec la présence de despérados d’autres nationalités qui font de ce Sénégal côtier un pays de transit. Un exode qui, à lui seul, résume l’échec d’un pouvoir qui nous promettait une hypothétique émergence et qui nous a laissé un pays en lambeaux. Chaque jour, la liste des prévarications des gens de l’ancien régime s’allonge. Et ce sont les mêmes qui, sans fausse pudeur aucune, semblent se réjouir de ce que des jeunes gens continuent de quitter par centaines ce pays ou qui jubilent intérieurement quand ces desperados disparaissent en mer. Avec toutes ces morts, c’est notre responsabilité collective qui est interpellée. Encore une fois, nous vivons dans une société d’accaparements. Quand des acteurs de la politique se préoccupent beaucoup plus de leur bienêtre social que du développement du pays, c’est tout à fait normal que les laissés-pour-compte nourrissent des frustrations qui les poussent à prendre des pirogues de la mort en quête d’une illusoire meilleure vie. Ce pays qu’on avait confié durant douze ans aux gens de l’Apr/Benno, ils l’ont dépecé sans état d’âme, chacun s’emparant d’une portion. Le récent séjour du Premier ministre à Matam a permis de découvrir une vaste escroquerie de politiciens qui se sont toujours servis de pauvres populations pour leur ascension sociale. Des terres riches mais mal exploitées face à une insoutenable misère. Il nous faut alors procéder à une catharsis et faire comprendre à la jeunesse que son avenir est ici au Sénégal et nulle part ailleurs. Personne ne pourra construire ce pays qui a besoin de leurs bras à leur place. Il faut changer les paradigmes par une rupture épistémologique qui passe par gommer les injustices territoriales et cesser de penser que le Sénégal s’arrête à Dakar qui étouffe.
KACCOOR BI - LE TEMOIN
MINISTRE OUSMANE DIAGNE UN BRILLANT ET SEDUISANT ORATEUR !
On connaissait jusque-là Ousmane Diagne comme étant un courageux procureur de la République. Un procureur qui étalait toujours son talent et sa témérité dans ses réquisitoires. Hier à l’Assemblée nationale, le peuple sénégalais a découvert une autre facette d’Ousmane Diagne, ministre de la Justice et garde des Sceaux. Autrement dit, un ministre de la République doublé d’un droit-de-l’hommiste hors pair. En tout cas, « Le Témoin » a constaté que lors du vote du projet de loi créant la Commission nationale des droits de l’homme (Cndh), le ministre de la Justice Ousmane Diagne a montré aux députés qu’il était bien dans son domaine. En sa qualité de bon orateur qui sait longuement écouter et capter attentivement, le ministre Ousmane Diagne a prouvé aussi qu’il sait répliquer et convaincre avec éloquence. « Quand on parle de droit, les justiciables doivent rester bouche bée » disait feu Procureur François Diouf dans ses réquisitoires lors d’un procès contre « Le Témoin », votre quotidien préféré. Eh bien hier, à l’Assemblée nationale, les députés sont presque restés bouche bée lorsque le ministre Ousmane Diagne parlait de Droits de l’Homme. Une matière dans laquelle, il est vrai, la plupart des députés — surtout ceux de Benno — ne connaissent pas grand-chose !
OUAGOU-NIAYES EN DEUIL MBAYE DIOP S’EN EST ALLE !
Notre ami et sympathique doyen Haj Mansour Mbaye est en deuil. Il a perdu l’un de ses fils prodiges en l’occurrence Abdoulaye Babacar Mbaye alias Mbaye Diop Fary, agent de banque (Bhs). Décès survenu le dimanche 09 septembre 2024 à Dakar suivi de l’enterrement, hier, à Tivaouane où le défunt se préparait déjà à accueillir ses amis et anciens collègues de service (il a pris sa retraite en début d’année) pour le Maouloud. Juste pour dire que le décès de Mbaye Diop a été brutal puisqu’il n’a jamais été apparemment malade. D’où la douleur et la consternation qui ont assommé tout le quartier de Ouagou-Niayes. En service à la Banque de l’habitat du Sénégal (Bhs), Mbaye Diop était un agent très connu et apprécié pour son amabilité et sa disponibilité à l’endroit de la clientèle. Durant toute sa longue carrière à la Bhs, Mbaye Diop s’est toujours montré disponible à l’endroit de la clientèle. Il était d’une courtoisie si exquise et d’une telle disponibilité que le directeur général avait fait de lui le chargé des relations publiques en plus de ses responsabilités au service de monétique. C’est vraiment un très grand Monsieur, un homme bon et généreux, qui s’en est allé rejoindre le paradis du Seigneur. « Le Témoin » quotidien profite de cette douloureuse circonstance pour présenter ses condoléances à Haj Mansour Mbaye et sa famille ainsi qu’à l’ensemble des membres de la Jeunesse amicale de Ouagou-Niayes (Jaon).
CONSEIL DES MINISTRES CE MARDI
Le Conseil des ministres qui se tient traditionnellement les mercredis aura lieu exceptionnellement ce mardi sous la présidence du chef de l’Etat Bassirou Diomaye Faye. Selon nos sources, ce changement s’explique par le calendrier réaménagé du chef de l’Etat qui va séjourner à Tivaouane ce jeudi pour les besoins du gamou prévu dans la nuit du dimanche 15 septembre au lundi 16. Le président Diomaye Faye rentre d’un séjour en Chine où il participait pour la première fois à un sommet Afrique-Chine. On va épier le communiqué du Conseil des ministres qui pourrait déboucher sur de grandes annonces. Surtout depuis la Chine, il a été annoncé une déclaration en direct du président de la République sur les questions de l’heure dès son retour dans ce pays. On attend la suite des événements.
ABDOULAYE SAYDOU SOW «JE NE CHERCHAIS PAS A FUIR»
Entre les anciens dignitaires et les nouveaux tenants du régime, cela sent le début d’un règlement des comptes. Après l’affaire Lat-Diop, voilà que Abdoulaye Saydou Sow a été interdit de sortir du pays. En tant que deuxième vice-président de la Fédération sénégalaise de football (FSF), il devait se rendre au Burundi pour le match de l’équipe nationale du Sénégal. Il a été bloqué à l’aéroport de Diass par la police des frontières. Très courroucé par cette interdiction de sortie, l’ancien ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’hygiène publique, Abdoulaye Saydou Sow a choisi hier la permanence de l’APR pour s’expliquer. «Avec mon passeport simple, je suis parti en Thaïlande et dans d’autres pays. Si je voulais fuir, je n’allais pas revenir et pis, comment puis-je m’enfuir étant dans la délégation officielle de la fédération sénégalaise de football ? C’est absurde» dira-t-il. Poursuivant il raconte que «c’est un lieutenant de la police qui m’a interpellé à l’embarquement pour m’annoncer une interdiction de sortir du territoire. Ce n’est pas vrai, je n’ai pas cherché à fuir. Je me battrai politiquement jusqu’à la dernière minute. Mon honneur et mon engagement ne seront jamais bafoués. On peut me manquer de respect, on peut essayer de m’humilier, on peut essayer de toucher ma dignité, mais ils ne toucheront jamais mon honneur, mon engagement au service du pays » prévient Abdoulaye Seydou SOW.
INTERDICTION DE SORTIE DES DIGNITAIRES DE L’ANCIEN REGIME LA COLERE DES AVOCATS «REPUBLICAINS»
Le collectif des avocats « républicains » dit constater avec regret « une régression des droits humains et de la liberté d’expression au Sénégal ». Me Amadou Sall et ses confrères républicains estiment que « les arrestations jugées arbitraires se multiplient ainsi que la violation des libertés individuelles et la libre expression garantie par la Constitution et les lois ». En sus, note le communiqué des avocats « républicains », « des tentatives de bâillonnement de la presse privée, indépendante et libre, des reconductions de l’aéroport de citoyens sénégalais dont le seul tort est d’avoir appartenu au régime sortant ». Ces interdictions systématiques de sortie du territoire constituent une mesure illégale, injuste et sont manifestement attentatoires à la liberté fondamentale d’aller et de venir, mère de toutes les libertés. « Une mesure d’une extrême gravité, ordonnée par le gouvernement et mise en exécution, sans discernement, par la police des frontières est une violation flagrante des droits de ces citoyens contre lesquels, à ce jour, aucune poursuite judiciaire n’a été engagée et par voie de conséquence ne font l’objet d’aucune mesure judiciaire d’interdiction de territoire », indique Me Amadou Sall dans le communiqué. Les avocats « républicains » dénoncent aussi des actes « anti-démocratiques, despotiques et arbitraires sans fondement juridique ». Ils promettent, dans l’immédiat, « engager toutes les actions juridiques et judiciaires nécessaires pour mettre fin à ces pratiques qu’ils qualifient de totalitaires d’un autre âge, injustes et dangereuses et qui incarnent, malheureusement, le symbole d’un État de droit malmené et à l’agonie »
INTERDICTION DE SORTIES ALIOUNE TINE N’EST PAS D’ACCORD
Les anciens dignitaires du régime précédent peuvent compter sur le soutien du droit-de-lhommiste Alioune Tine. Le vétéran de la cause des droits de l’homme n’est pas d’accord dans la méthode employée par les nouvelles autorités pour la reddition des comptes. Il dit ne pas approuver la toute récente décision d’interdire Abdoulaye Saydou Sow de sortir du territoire national. Selon le fondateur de Afrikajom Center, seul un juge devrait ordonner la rétention de Abdoulaye Sow sur le territoire national. Pour lui, l’exécutif devrait régler d’autres problèmes plus importants. «La Reddition des comptes dans le contexte du Jub, Jubal, Jubanti, correspond à une forte attente des citoyens sénégalais, elle doit absolument être menée avec succès. Pour cela, il faut respecter les droits fondamentaux des personnes suspectées qui ont droit à la présomption d’innocence et ont également droit à la défense», a-t-il écrit. Alioune Tine d’ajouter : «Il faut également respecter les procédures et éviter absolument les interdictions administratives de voyager. Seul le juge peut dans ce contexte décider de qui a droit ou non de sortir du territoire national. Il faut transmettre tous les documents utiles et nécessaires au juge, et lui laisser la liberté d’apprécier ou de parler de ces dossiers. L’exécutif a d’autres chats à fouetter, notamment le bien-être et le tawfeex des Sénégalais ».
KARIM WADE REAPPARAIT DE NOUVEAU
Disparu des radars depuis quelques temps, Karim Wade a réapparu subitement sur la scène publique à travers les réseaux sociaux. Le candidat recalé à l’élection présidentielle de mars dernier a posté un message d’encouragement à la Fédération des Femmes du Pds et aux jeunes de l’UJTL. « Bravo à la fédération des femmes du parti, menée par Fatou Sow, pour leur formidable mobilisation lors de l’assemblée générale du 17 Août ! Un grand merci également à Franck Daddy Diatta et Fatima Lo, respectivement SG de l’UJTL et de la jeunesse féminine, pour leur engagement exemplaire et la mobilisation de ce samedi 7 Septembre», a écrit le fils de l’ancien président de la République, Abdoulaye Wade. Karim Meissa Wade reste encore flou sur son retour au bercail. Pourtant sur cette question, surtout avec l’annonce de la prochaine dissolution de l’Assemblée nationale et des législatives à venir, des internautes ont interpellé le fils de Me Wade.
LE COMMISSAIRE KEÏTA EN PRISON
L’ex-commissaire de police Cheikhna Keïta a passé hier sa première nuit en prison. En garde-à-vue depuis vendredi, il a été placé sous mandat de dépôt par le procureur de la République. L’ancien directeur de l’Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (Ocrtis) est poursuivi pour diffusion de fausses nouvelles. Le président du mouvement Force Doolél Askanwi est aussi poursuivi pour offense au chef de l’Etat. En effet, l’ancien flic avait fait des commentaires sur une supposée bagarre entre le président de la République et le Premier ministre au palais présidentiel. Le Procureur de la République a confié son dossier à un juge d’instruction. Ce qui veut dire que l’ancien commissaire pourrait rester sous les barreaux pendant 6 mois.