VIDEOLE MARABOUT ET L'ÉTAT, UNE DANSE SÉNÉGALAISE MILLÉNAIRE
Il y a l'exécutif, le législatif, le judiciaire... et puis il y a eux. Les marabouts, gardiens d'une spiritualité ancestrale, sont devenus les arbitres officieux de la politique nationale. Ils ont su tisser une toile d'influence aussi discrète qu'efficace
Dans la symphonie du pouvoir sénégalais, un instrument résonne plus fort que les autres : le chapelet du marabout. Loin d'être une simple relique du passé, le pouvoir maraboutique s'est imposé comme le quatrième pilier d'un État en perpétuelle négociation avec ses racines.
De l'ombre des mosquées aux salons feutrés du palais présidentiel, les marabouts ont su tisser une toile d'influence aussi discrète qu'efficace. Leur force ? Une patience millénaire et un pragmatisme à toute épreuve. Là où d'autres auraient brandi le sabre, ils ont choisi la plume et la parole, sculptant l'âme du peuple à petits coups de sermons et de bénédictions.
Aujourd'hui, alors que le vent du changement souffle sur le Sénégal, certains prédisaient la fin de cette alliance tacite entre turban et cravate. Erreur ! Le pouvoir réaffirme son attachement à cette force tranquille qui a traversé les siècles.