LE LAÏCAT SÉNÉGALAIS GRONDE
"L'Église ne connaît pas la peur." Le Conseil national du Laïcat répond à la récente sortie de Sonko et dénonce un "acharnement à stigmatiser l'Enseignement privé catholique". L'organisation invite le Premier ministre à "faire montre de considération"
Le Conseil national du Laïcat du Sénégal (CNL) a publié, le 21 septembre, une note d'information réagissant aux récentes décisions gouvernementales en matière d'éducation. Tout en saluant certaines initiatives, le CNL dénonce fermement la qualification d'"écoles étrangères" attribuée aux établissements catholiques par le Premier ministre. Rappelant que "l'Église est républicaine", le CNL souligne que son action éducative est fondée sur la Constitution.
"NOTE D'INFORMATION
1- Le Conseil national du Laïcat du Sénégal (CNL) a suivi avec intérêt les conclusions de la réunion interministérielle sur la préparation de la rentrée scolaire 2024-2025 tenue à la Primature le jeudi 19 septembre 2024.
2- Le CNL se réjouit, à la lecture des directives finales issues de cette rencontre, du souci du gouvernement, notamment :
d'améliorer les conditions d'enseignement-apprentissage ainsi que les performances des élèves.
de prévenir et de gérer les violences en milieu scolaire.
de protéger les couches vulnérables,
de procéder aux réformes qui s'imposent dans le secteur de l'Éducation.
3- L'intérêt particulier porté par le gouvernement et le traitement médiatique subséquent fait sur la problématique du port obligatoire de l'uniforme scolaire confortent l'Enseignement privé catholique, précurseur en cette matière, dans sa persévérance à promouvoir l'égal accès de toutes les filles et de tous les fils du pays à l'Éducation, dans une égale dignité que ne sapent ni les différences de conditions socio-économiques, culturelles et religieuses, ni les disparités territoriales.
4- Ce faisant, l'Enseignement privé catholique, demeure ancré dans les principes fondamentaux édictés par la Constitution de l'Etat laïc du Sénégal qui, en son article 8, consacre respectivement le droit à l'éducation et le droit de savoir lire et écrire à chaque citoyen sénégalais.
5- Le CNL encourage, dès lors, tous les établissements privés catholiques du Sénégal, établissements au demeurant tous sénégalais et placés sous la responsabilité des autorités diocésaines que sont les Évêques du Sénégal, à demeurer fermes dans la promotion des valeurs chrétiennes qui fondent leur projet éducatif, dans le respect des principes constitutionnels d'égalité, de liberté, de respect mutuel, au total, du vivre ensemble.
6- Des Sénégalais de toutes conditions et de toutes obédiences font confiance en l'Enseignement privé catholique. Rien, ni personne ne doit le détourner de l'essentiel : la formation de l'homme et de tout l'homme dans l'amour et la charité, sans aucune discrimination.
7- Sous ce prisme, le CNL regrette la persistance dans l'erreur du chef du gouvernement à considérer les écoles privées catholiques comme des « écoles étrangères ». Cet acharnement à stigmatiser l'Enseignement privé catholique est à dénoncer, tant il est étranger aux valeurs culturelles qui cimentent et sédimentent l'exception sénégalaise faite de pluralités vivant en harmonie.
8- Le CNL invite, par conséquent, tous les fidèles chrétiens, tous les frères et sœurs de toutes confessions religieuses et tous les citoyens épris de justice et de paix, à demeurer vigilants face à ces signaux alarmants qui tendent, à s'y méprendre, à ostraciser la communauté catholique et, partant, à fragiliser la cohésion sociale. Les Chrétiens du Sénégal ne sauraient être considérés comme des citoyens de seconde zone.
9. Le CNL invite le chef du gouvernement à faire montre de plus de respect et de considération à l'endroit de l'Enseignement privé catholique basé sur les valeurs évangéliques. Les menaces sont inopérantes. L'Église ne connaît pas la peur. Elle marche dans la Vérité, la Justice et la Paix.
L'Église est républicaine et, en matière d'Éducation et de Formation, elle fonde son action sur la Constitution. Son engagement à cet égard ne saurait être flétri par un arrêté.
10- En définitive, face aux graves défis multiples et urgents de l'heure, le CNL engage le gouvernement à ne désormais conjuguer de verbe que celui de l'action pour le bien-être des populations sénégalaises dont il tient le mandat.
Vive l'école sénégalaise ! Vive le vivre Ensemble ! Vive le Sénégal !"