LE PASTEF, À QUITTE OU DOUBLE ?
La stratégie solo du Pastef promet de bousculer l’ordre établi, mais soulève des inquiétudes quant à l’émergence d’un nouveau parti hégémonique. Le vrai combat se jouera sur le terrain des réformes et du développement économique
C'est vrai "Chat échaudé, craint l'eau froide." En prenant la décision d'aller seul, sous la bannière Pastef, aux élections législatives prévues le 17 novembre prochain, le premier ministre Ousmane Sonko et le Pastef ont posé un acte fort qui fera date dans l'histoire politique du Sénégal.
L'attitude de beaucoup que le Pastef a contribué grandement à faire élire aux dernières élections locales et législatives, peut justifier la décision d'Ousmane Sonko qui, en affirmant qu'il n'y aura pas de transhumance vers le Pastef, et que son parti ira seul aux prochaines élections législatives, a clairement indiqué à ses alliés de la coalition Diomaye 2024, la fin de leur compagnonage...
J'ai toujours dénoncé le nombre pléthorique de partis politiques dont les 90% sont des partis cabines téléphoniques, dont les leaders ne représentent qu'eux mêmes...
Ainsi on peut penser que la décision du Pastef est salutaire pour la démocratie et pour la clarification des principes qui fondent la création et la vie des partis politiques au Sénégal. On peut aussi espérer que c'est le début de la fin des jeux de dupes des politiciens au Sénégal...
Enfin, je peux comprendre qu'il soit compliqué et difficile, en une semaine, de constituer des listes départementales et une liste nationale pour une coalition Diomaye-Sonko qui compte 122 partis politiques plus celui de Diop Decroix, nouvellement rallié.
Néanmoins, je considère que le Pastef en créant la coalition Diomaye 2024 en mars dernier, aurait dû être plus clair et n'aurait surtout pas dû, dans un document, faire la promesse à ses alliés de gagner ensemble la présidentielle et d'aller ensemble aux législatives et aux locales. Même si aucune promesse de poste ni de partage du gâteau n'a été exprimée dans ce document.
Donc, il eût été plus juste de dire tout simplement qu'on s'allie pour dégager Macky Sall et son régime néfaste mais pour les législatives, nous discuterons des modalités après la victoire.
En agissant comme ils ont fait, Sonko et les Pastefiens confirment qu'en politique, la parole donnée n'a aucune valeur.
J'espère aussi qu'ils ne sont pas en train de surestimer leur poid électoral...
En politique, il est parfois risqué de jouer à quitte ou double.
Cela dit, les Sénégalais seront toujours des Sénégalais, avec leurs tares.
Même si le Pastef devenait le parti avec une majorité absolue à l'Assemblée nationale, on tomberait toujours dans les mêmes travers qui sont dénoncés aujourd'hui.
Et, pour ma part, je ne souhaite pas le retour, au Sénégal, d'un parti politique hyper dominant comme du temps du PS, qui écrase tout le monde.
C'est comme ça qu'on installe une autocratie et après ce sera le despotisme...
Bref, nous n'avons pas besoin d'homme providentiel pour résoudre le problème du Sénégal. Nous avons besoin d'intelligence collectice.
Seule une équipe soudée et compétente peut transformer ce pays, à travers des réformes institutionnelles courageuses et une politique de développement économique ambitieuse...
En mettant l'accent sur l'éducation et la formation, des investissements massifs dans l’agriculture, l’élevage, la pêche, l’amélioration du cadre de vie, la communication pour les changements positifs de comportement, la culture pour redonner confiance à notre jeunesse fascinée par l'Occident et prête à mourir dans les océans pour un eldorado incertain.
Or, dans certaines nominations du premier gouvernement Diomaye-Sonko et dans les postes de PCA ou de DG, le critère de compétence n'a pas été toujours privilégié.
Bref, qu'Allah SWT nous donne longue vie afin qu'on puisse juger les avancées et voir si le Système a été changé ou pas.
En tout cas je souhaite plein succès à ce gouvernement Sonko car son échec serait une catastrophe pour le Sénégal...