VIDEODIMBOKRO, UN MASSACRE COLONIAL OUBLIÉ
Dans cette petite ville ivoirienne, la colère populaire s'est heurtée à la violence coloniale. Le résultat ? Un massacre qui a fait trois morts et plus de cinquante blessés. Un drame qui a changé le cours de la lutte anticoloniale en Afrique de l'Ouest
Le 30 janvier 1950, Dimbokro, Côte d'Ivoire. Une foule de manifestants africains s'assemble pour exiger la libération de Samba Koné Ambroise, un leader du Rassemblement Démocratique Africain (RDA). Soudain, les forces coloniales ouvrent le feu. Bilan : 13 morts et plus de 50 blessés.
Ce jour-là, le sang coule sur la terre ivoirienne, mais l'histoire reste muette. Les autorités coloniales emprisonnent les blessés, falsifient les témoignages. Un an plus tard, un procès unique condamne les victimes.
Le massacre de Dimbokro marque un tournant. Félix Houphouët-Boigny, figure du RDA, rompt avec le Parti communiste. Une décision qui façonnera l'avenir politique de la Côte d'Ivoire.
Aujourd'hui, le cimetière des martyrs de Dimbokro s'efface sous la végétation. Les noms des victimes s'écrasent sur les plaques abandonnées. Un oubli qui interroge sur la mémoire collective et la reconnaissance des sacrifices passés.
Dimbokro, 1950 : une cicatrice dans l'histoire de la décolonisation, un cri silencieux qui résonne encore dans l'Afrique contemporaine.