DES CENTAINES D’INSCRITS AU CI ET UNE INSUFFISANCE DE SALLES DE CLASSE
Aux écoles primaires publiques Fass Paillotte, Médina Fass Mbao et Sam-Sam3, ilya une forte demande au cours d’initiation (CI). Mais ces établissements n’ont pas le nombre suffisant de salles de classe et de maîtres pour pouvoir satisfaire les demandeurs
Aux écoles primaires publiques Fass Paillotte, Médina Fass Mbao et Sam-Sam3, ilya une forte demande au cours d’initiation (CI). Mais ces établissements n’ont pas le nombre suffisant de salles de classe et de maîtres pour pouvoir satisfaire les demandeurs. Respectivement, elles comptent 129, 80 et 100 inscrits au CI. Seule Fass Paillotte dispose de deux classes de CI.
L’ éducation est un droit pour tout enfant. Étudier dans des conditions optimales en est un autre. Cependant, le constat est général : les conditions ne sont pas favorables dans les écoles primaires publiques sénégalaises. La situation des écoles élémentaires publiques Fass Paillotte, Médina Fass Mbao et Sam-Sam3 en est une parfaite illustration. Dans ces trois établissements de la banlieue de Dakar, la demande est largement supérieure à l’offre. Ils enregistrent une centaine d’inscrits au cours d’initiation, mais rencontrent des problèmes évidents de salles de classe et d’enseignants pour satisfaire la demande.
Pour Fass Paillotte, 129 élèves sont inscrits au CI, mais il n’y a que deux salles de classe pour accueillir tous ces enfants. D’ailleurs, même s’il y a toujours des demandeurs, les inscriptions pour cette étape ont été arrêtées. Le directeur de l’établissement, M. Diop, informe que pour gérer la situation, ils seront obligés de mettre les plus petits à trois par table. “Si l’on fait la répartition, on aura plus de 60 élèves par classe. Pour les CI, il n’y a pas de classe à double flux à Fass Paillotte, car cela n’est pas adapté pour les petits. S’il y a deux groupes, la cohorte qui doit venir l’après-midi ne fera qu’errer”, a-t-il expliqué.
C’est pourquoi il préfère maintenir des classes (CI) à effectif traditionnel, ce qui permettra aux élèves d’être régulièrement à l’école.
De son côté, l’école Médina Fass Mbao compte 80 inscrits et les inscriptions se poursuivent. Malheureusement, elle n’a qu’une seule classe de CI. Selon le directeur de cet établissement, Youssoufa Dramé, pour satisfaire tous les élèves, ils doivent avoir des classes à double flux. Cela signifie que les écoliers seront répartis en deux cohortes : un groupe fera cours le matin et l’autre l’après-midi, du lundi au samedi, dit-il. Cette école ne dispose que de trois salles de classe pédagogiques et d’abris provisoires.
Concernant l’école élémentaire publique Sam-Sam3, elle a 100 élèves inscrits au CI, mais n’a qu’une salle de classe pour accueillir tous ces potaches.
Trouvé dans la cour de l’école en train de faire le point sur le nombre de départs et d’arrivées, le directeur de l’école élémentaire Sam-Sam3, Ousseynou Fall, soutient qu’ils auront, comme chaque année, des classes à double flux. Dans cet établissement, toutes les classes sont à double flux, sauf le CM2..
“Les écoles primaires publiques ne sont pas subventionnées”
D’ailleurs, ils ont arrêté les inscriptions au CI, même si la demande est toujours présente. L’école compte 16 salles de classe, mais malheureusement seules huit sont fonctionnelles. Ces dernières ont été réfectionnées l’année dernière. Cependant, souligne le directeur de cet établissement, la réfection n’a pas pris en compte les toilettes. C’est avec le budget de l’école qu’il est en train de les réparer. Les huit autres classes sont dans un état de délabrement très avancé.
Selon M. Fall, l’établissement n’a que huit enseignants et il lui manque encore trois. Par ailleurs, depuis sa création en 1994, a rappelé Ousseynou Fall, l’école Sam-Sam3 n’a pas d’eau. C’est à partir de l’eau du puits, situé au milieu de la cour, qu’ils effacent leurs tableaux. Pour boire, fait-il savoir, les élèves sont obligés d’apporter de l’eau ou d’aller dans les maisons environnantes en cas de besoin.
Malgré toutes ces conditions difficiles, le directeur affirme que l’école Sam-Sam3 se classe première aux examens. L’année dernière, ils ont obtenu 100 % au CFEE et à l’entrée en 6e.
Depuis plusieurs années, l’école primaire publique sénégalaise est laissée à elle-même. Elle ne reçoit aucune subvention de l’État. Même l’achat du matériel, ce sont les écoles qui s’en chargent ; elles paient aussi leurs factures d’électricité.
Si dans les autres communes, les maires soutiennent les écoles primaires, cela n’est pas le cas dans ces établissements scolaires. Les fournitures scolaires que la mairie offre aux élèves, après le partage, ne permettent à chaque écolier de se retrouver qu’avec un seul cahier.