PAUL BIYA, LE PRESIDENT AFRICAIN AUX SEPT VIES
Dans le panthéon des folklores, les chats sont réputés avoir sept vies. De manière similaire, le président du Cameroun, Paul Biya, semble bénéficier de cette réputation après 42 ans au pouvoir, et son règne n’est pas encore terminé.
Dans le panthéon des folklores, les chats sont réputés avoir sept vies. De manière similaire, le président du Cameroun, Paul Biya, semble bénéficier de cette réputation après 42 ans au pouvoir, et son règne n’est pas encore terminé.
À 91 ans, Paul Biya est le doyen des chefs d’État d’Afrique et du monde, se classant comme le deuxième dirigeant le plus ancien du continent, juste derrière Teodoro Obiang Nguema de Guinée équatoriale, au pouvoir depuis 1979.
Son âge avancé suscite inévitablement des spéculations sur sa santé. Récemment, son absence de certaines fonctions publiques, tant nationales qu’internationales, a alimenté des rumeurs concernant son état de santé.
Son absence remarquée lors d’un sommet des dirigeants francophones à Paris et à l’assemblée générale des Nations Unies le mois dernier a contribué à renforcer ces allégations.
Les rumeurs sont devenues si persistantes ces derniers jours qu’elles ont même évoqué des allégations de son décès.
Des sources proches de la présidence ont suggéré que Biya souffrait de fatigue. En réponse, le ministère camerounais de la Communication a publié un communiqué officiel mardi, démentant les spéculations sur la mort du président et cherchant à apaiser les craintes liées à sa santé.
Au fil de ses 42 années de présidence, les Camerounais ont constaté que la voix de Biya s’est progressivement éraillée avec l’âge. Sa démarche voûtée et ses pas chancelants nécessitent souvent le soutien de ses collaborateurs lors de ses apparitions publiques pour éviter une chute, ce qui n’a pas échappé à l’attention des Camerounais, malgré les dénégations de son gouvernement.
Pourtant, ce dernier a fermement rejeté les allégations concernant sa santé, les qualifiant de « fantasmes » et de « pure imagination ».
Le communiqué a critiqué certaines chaînes de télévision pour avoir relayé des informations non vérifiées, motivées par le désir d’attirer une audience.
Le président Biya s’est accordé « un bref séjour privé en Europe » après sa participation active au sommet Chine-Afrique. Selon des sources gouvernementales souhaitant rester anonymes, il se trouve dans son lieu de villégiature habituel, en Suisse.
Le gouvernement rassure les citoyens que, malgré son absence physique, le chef de l’État camerounais reste « attentif à l’évolution de la vie nationale ».
Il appelle les Camerounais ainsi que les partenaires internationaux à ne pas se laisser influencer par ce qu’il qualifie de « manœuvres de désinformation, d’instrumentalisation et de déstabilisation » orchestrées par des « groupes et individus pernicieux » aux « motifs cachés ».
Le communiqué conclut en affirmant que le président Biya « reviendra au Cameroun dans les prochains jours ».
Pendant ce temps, les rumeurs persistent, poussant les Camerounais à demander des preuves que leur président de 42 ans « est toujours en vie et en bonne santé », comme le prétend le gouvernement.
Ils s’inquiètent du fait que la dernière apparition publique de Biya remonte à plus d’un mois, lors d’un sommet en Chine.
Malgré ces spéculations, le leader camerounais a toujours su déjouer les pronostics. À chaque fois, il est réapparu, bien qu’affaibli, mais suffisamment fort pour accueillir des diplomates, diriger des réunions de cabinet et s’adresser à la nation sur des questions de développement.
Samuel Mvondo Ayolo, directeur du Cabinet civil, a déclaré que Biya consacrait son temps à des réunions et au développement du Cameroun, une affirmation corroborée par le porte-parole du gouvernement, René Emmanuel Sadi, qui a qualifié d’absurdes les suggestions concernant la mauvaise santé du président.
« Biya est déjà venu ici auparavant, déjouant toutes les rumeurs avec sa vie intacte », a commenté un Camerounais.
Le président camerounais pourrait bien démontrer la résilience d’un chat ayant survécu à des bouleversements politiques et continuer à exercer son mandat malgré son âge avancé.