UN OPHTALMOLOGUE APPELLE À FAIRE DE LA GREFFE DE LA CORNÉE UNE CHIRURGIE DE ROUTINE
Le Pr Robert Ndiaye, membre du Conseil national du don et de la transplantation, a plaidé pour que la greffe de cornée devienne une pratique courante au Sénégal. Selon lui, cette chirurgie pourrait permettre à 4000 personnes de retrouver la vue.
Thiès, 14 oct (APS) – L’ophtalmologue, professeur Robert Ndiaye, membre du Conseil national du don et de la transplantation (Cndt), a souligné, lundi, à Thiès (ouest), l’importance de faire de la greffe de la cornée ”une chirurgie de routine”, pour permettre à 4000 patients de retrouver la vue.
‘’Il est important que la greffe de corne, soit une chirurgie de routine, qu’on puisse la faire tous les jours pour le bonheur des populations. Ce qui permettra à 4 000 individus qu’il faut greffer de retrouver la vue’’, a déclaré l’ophtalmologue lors de l’atelier d’élaboration de supports de communication pour le don et la greffe de la cornée.
La greffe de cornée est une technique chirurgicale des ophtalmologistes, a expliqué le praticien, soulignant qu’il s’agit d’une procédure essentielle pour restaurer la vision chez les patients souffrant de diverses pathologies cornéennes.
Appelée aussi cataplasme, la greffe de corne n’intéresse que la lésion qui siège au niveau de la corne, a-t-il indiqué. ”Le sujet peut avoir d’autres maladies oculaires”, a-t-il précisé.
Revenant sur les objectifs de la rencontre, l’ophtalmologue a souligné qu’il s’agit de faire comprendre à la population qu’il y a beaucoup de malades qui sont aveugles et qui sont susceptibles d’être traités.
Il s’agit d’informer les patients qu’il y a possibilité de traitement en leur faisant comprendre que donner par exemple un organe pour sauver quelqu’un et lui permettre de retrouver la vue est un acte de charité humaine, a-t-il dit.
A l’endroit des médecins, le but est de leur faire comprendre que le Sénégal est en train de faire des efforts dans ce domaine, a-t-il ajouté.
”La maladie peut intéresser la cornée. Et en ce moment-là, le remplacement de leur cornée leur permettra de retrouver une bonne vision et d’avoir une activité professionnelle ou bien une activité lucrative qui leur permettent de vivre’’, a-t-il expliqué.
Pour une réalité de la greffe de la cornée au Sénégal, le praticien mise sur la communication.
‘’Le vivant peut aider le vivant, mais le décédé peut aider le vivant. Et ce message-là doit être compris. C’est pour cela que si on parvient à faire comprendre aux populations qu’un parent décédé peut donner sa corne et permettre à quelqu’un de retrouver la vue, nous aurons atteint notre objectif’’, a-t-il défendu.
Dans cette perspective, Mamadou Moustapha Diop, directeur de la lutte contre la maladie a souligné la nécessité d’avoir un bon plan de communication. ”Les Sénégalais ne connaissent pas très bien la transplantation. Nous devons tirer les leçons du don de rein. Il faut que la communication soit beaucoup plus intensive’’, a plaidé M. Diop.
‘’Contrairement à la greffe du rein qui nécessite un sujet en vie et bien portant, la greffe de la cornée nécessite un prélèvement du sujet qui n’est plus en vie. Ce qui implique une spécificité particulière. Si on rate la communication rien ne marchera. Nous sommes dans un pays où il y a beaucoup de rumeurs d’où l’intérêt d’élaborer de bons messages pour les populations’’, a pour sa part souligné le professeur Fary Ka, président du Conseil national du don et de la transplantation.