LA FECONDITE DES JEUNES EN DEBAT
Le taux moyen de fécondité chez les jeunes au Sénégal est de26,6%, avec des disparités régionales en matière de fécondité précoce.
Le taux moyen de fécondité chez les jeunes au Sénégal est de26,6%, avec des disparités régionales en matière de fécondité précoce. Pour prendre en charge cette problématique qui touche les pays de l’Afrique, l’Ong Action et Développement (AcDev) a ouvert depuis hier, lundi 14 octobre, le3ème Forum international de Dakar sur la Santé de la reproduction Ado jeunes (SRAJ). A cette occasion, le directeur de cabinet du ministre de la Santé et de l’action sociale, Samba Cor Sarr, a invité les acteurs à mettre en place un cadre de suivi pour la mise en œuvre des recommandations qui sortiront des travaux devant durer trois jours.
Selon le directeur du cabinet du ministère de la Santé et de l’action sociale, Samba Cor Sarr, venu présider la cérémonie d’ouverture du 3ème forum international de Dakar sur la Santé de la reproduction Ado-jeunes ( SRAJ), organisé par l’Ong AcDev, la santé de l'adolescent a toujours été un enjeu stratégique pour l'atteinte des objectifs de développement durable de 2030 pour le Gouvernement du Sénégal. « Selon une approche multisectorielle, l'Etat du Sénégal met en œuvre plusieurs stratégies dont l'objectif est de contribuer à la promotion du capital humain de qualité. Le Sénégal a compris que l'Investissement dans la santé les jeunes est une opportunité pour exploiter le dividende démographique » a-t-il fait savoir. Et d’ajouter : « c'est ainsi que diverses actions ont été mises en œuvre pour améliorer l'accès aux services de la santé de la reproduction des adolescents à travers la mise en place de structures dédiées, le développement du cash transfert qui leur permet de rester le plus longtemps à l'école»
Dans le domaine de la santé de la reproduction, Samba Cor Sarr estime que les adolescentes constituent une cible vulnérable en matière de fécondité. S’appuyant sur les résultats du recensement général de la population et de l'habitat de 2023, il a attesté : « compte tenu de leurs jeunes âges (10 à 19 ans), leurs accouchements sont souvent associés à beaucoup de risques, aussi bien pour la santé de la mère que celle de l'enfant. Le taux moyen de fécondité chez les jeunes est de 26,6%, avec des disparités régionales en matière de fécondité précoce ». Face à ce tableau, le directeur exécutif de l’Ong Acdev, Dr Cheikh Tidiane Athié, a soutenu que la santé et le bien-être des jeunes et adolescents méritent une attention particulière en raison des enjeux qui tournent autour. « À l'échelle mondiale, 16 millions d'adolescentes âgées de 15-19 ans et deux millions de filles de moins de 15 ans accouchent chaque année. Dans les régions les plus pauvres du monde, cela se traduit par environ une jeune fille sur trois enceintes à l'âge de 18 ans. Les adolescentes sont les plus exposées à la mortalité maternelle. Le risque de décès lié à la grossesse est deux fois plus élevé chez les filles de 15-19 ans et cinq fois plus chez les filles de 10-14 ans par rapport aux femmes dans la vingtaine », a-til fait savoir. Et d’ajouter : « en outre, les adolescentes enceintes sont plus enclines que les adultes à chercher à faire des avortements non médicalisés ; environ trois millions d'avortements à risque se produisent chaque année chez les filles de 15-19 ans».
Pour Dr Cheikh Tidiane Athié, au Sénégal et dans la majorité des pays africains, les pouvoirs publics prennent de plus en plus en compte l'importance de l'éducation à la santé et au bien-être des jeunes et des adolescents. « L'éducation à la santé et au bien-être des jeunes et des adolescents demeure une préoccupation mondiale. Il sera nécessaire de faciliter l'accès à des services pour prévenir, diagnostiquer et traiter les IST, et par des conseils en matière de planification familiale. La défense des jeunes face aux multiples agressions, au mariage précoce, à l'exploitation de leur vulnérabilité, doit constituer des enseignements qui leur sont destinés ainsi qu'à tout leur environnement » a-t-il préconisé. Le ministère de la Santé et de l’action interpellé par les initiateurs de ce forum reconnait bien que, malgré tous les efforts consentis, il existe encore des défis à relever notamment la recherche-action. « Nous devons davantage bâtir nos politiques et stratégies sur des données probantes et des évidences.
Les échanges seront un cadre de partage des expériences réussies, elles vont aussi porter sur les problématiques quotidiennes rencontrées dans nos diverses pratiques. Je suis persuadé qu'au sortir de cet atelier, nous serons mieux éclairés, sur la base des données probantes et évidences scientifiques, pour mieux affiner nos politiques et stratégies de santé de la reproduction des adolescents », a avancé M. Sarr. Et d’inviter les acteurs : « à mettre en place un cadre de suivi pour la mise en œuvre des recommandations ». Rappelons que deux cents jeunes venus du Sénégal, du Togo, du Bénin, du Burkina Faso, Cameroun, du Mali et de la Suisse prennent part à ce forum.