LES 11 LEVIERS STRATEGIQUES POUR UNE SOCIETE EDUCATIVE INCLUSIVE ET EFFICIENTE
«Former à l’horizon 2035, un citoyen bien adossé à son socle endogène de valeurs africaines et spirituelles tout en étant préparé aux défis du développement durable, des sciences et technologies, du numérique et de l’Intelligence artificielle"
«Former à l’horizon 2035, un citoyen bien adossé à son socle endogène de valeurs africaines et spirituelles tout en étant préparé aux défis du développement durable, des sciences et technologies, du numérique et de l’Intelligence artificielle.» Telle est la vision déclinée par le Ministère de l’éducation nationale (Men) dans son nouveau plan sectoriel. Ledit plan est constitué de 11 leviers stratégiques.
Le système éducatif sénégalais va aussi faire sa mue. C’est en tout cas la volonté exprimée par les nouvelles autorités. Dans ce cadre, le ministère de l’Education nationale a défini une nouvelle vision pour «faire évoluer notre système éducatif vers une société éducative inclusive et efficiente, pour enfin former, à l’horizon 2035, un citoyen bien adossé à son socle endogène de valeurs africaines et spirituelles tout en étant préparé aux défis du développement durable, des sciences et technologies, du numérique et de l’Intelligence artificielle». Ce plan sectoriel du Men va s’appuyer, dans sa mise en œuvre, sur 11 leviers stratégiques. Le premier consiste à valoriser la profession enseignante pour une transformation systémique de l’éducation. Il est également prévu avec ce levier de «faire le bilan et mettre à jour le plan de résorption des déficits de personnel enseignant». Celui-ci est basé, entre autres, sur «la rationalisation de l’utilisation du personnel existant, le recrutement des besoins restants, le traitement des instances de gestion administrative des enseignants», la mise en place d’un «guichet unique pour faciliter le traitement des instances». Avec ce plan, le département dirigé par Moustapha Guirassy compte «trouver un accord définitif sur le traitement de la situation des décisionnaires (périmètre, impact financier et décret), vider toutes les instances de gestion administrative des enseignants», renforcer les capacités des enseignants, élaborer un plan d’optimisation des systèmes de formation, un plan de renforcement des compétences des enseignants «basé sur le référentiel de compétences, le référentiel de la qualité des enseignements…». Toujours concernant cet axe, le Men envisage de mettre en œuvre le plan d’optimisation des systèmes de formation, celui de mise à niveau des capacités des enseignants. Pour la motivation, la reconnaissance et la valorisation des enseignants, les autorités promettent d’élaborer un plan allant dans ce sens avec notamment la mise en œuvre d’un projet de logements sociaux.
Le deuxième levier de ce référentiel concerne l’amélioration du bien-être, de l’environnement et du cadre d’apprentissage de l’élève. Il s’agira, selon les services du ministère, d’élaborer et de mettre en œuvre «le nouveau plan de résorption des abris provisoires (salles de classe et ouvrages annexes)», de mettre «à niveau des infrastructures et équipements scolaires», d’élaborer «un plan de mise aux normes et construction des infrastructures scolaires intégrant : le plan d’amélioration du paquet minimum de services intégrés dans les écoles (électricité, eau, toilettes, mur de clôture, latrines, premiers soins…), le plan de construction des nouveaux établissements et classes, le plan de mise à niveau des équipements scolaires». Le nouveau projet pour le système éducatif tient aussi à l’amélioration du bienêtre des élèves. De ce fait, il est annoncé l’élaboration d’un plan en termes : «émotionnel et mental/Cadre de vie/Santé et alimentation /Protection et sécurité/Climat scolaire et prévention des violences», le renforcement des services d’accompagnement et de suivi psycho-social. Le troisième levier de ce projet, c’est de renforcer l’équité et l’inclusion sociale et scolaire. Sur ce point, il est souligné la finalisation et la validation de la politique nationale d’éducation inclusive, sa mise en œuvre et l’élaboration du plan de mise à niveau des instituts spécialisés pour les enfants et jeunes en situation de handicap lourd. Tenant en compte l’inclusivité et l’équité, les auteurs du document insistent sur un plan de mise à niveau afin de «développer le maillage territorial des instituts spécialisés pour les enfants et les jeunes» dans ladite situation. Dans leur nouveau projet, les autorités veulent aussi régler le problème de l’état civil des élèves en mettant en place un dispositif de régularisation. Dans ce référentiel du système éducatif, il est prévu l’optimisation de l’éducation non formelle. Pour y arriver, les autorités vont d’abord procéder à la cartographie, à l’état des lieux des initiatives et projets d’éducation non formelle, des enfants hors système scolaire, la finalisation de l’évaluation des classes passerelles, la définition d’une nouvelle stratégie d’optimisation de l’éducation non formelle.
Il était annoncé la généralisation et l’accélération de l’introduction des langues nationales. Ce sujet est le quatrième levier stratégique du nouveau projet du système éducatif avec la définition de la politique linguistique, l’élaboration de la cartographie linguistique, la finalisation de la codification des langues nationales, l’évaluation de la mise en œuvre du Programme modèle harmonisé d’enseignement bilingue au Sénégal (Mohebs), définition d’une nouvelle stratégie de généralisation de l’introduction des langues nationales dans le système éducatif.
Voulant bâtir l’éducation et la formation sur un socle inclusif, les auteurs du document parlent de favoriser l’émergence d’une société éducative par le développement des daaras, de l’éducation religieuse et d’autres modèles alternatifs. Pour cela, il est annoncé la mise en place du cadre juridique et de concertation des daaras, la revue du projet de loi portant leur statut, sa validation, le développement et l’intégration des daaras dans le système éducatif, l’élaboration de la cartographie nationale des daaras, la mise en œuvre et la généralisation du curriculum daara moderne, l’élaboration d’un plan de développement des passerelles vers les filières de formation professionnelle.
L’une des innovations dans ce référentiel, c’est le développement de l’éducation religieuse. Les autorités informent ainsi qu’il sera mis en place un comité de réflexion sur le développement de l’éducation religieuse, l’élaboration d’un programme sur ce sujet adapté à nos valeurs nationales, son introduction dans le curriculum révisé, l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan de formation des enseignants pour ledit programme. Ouvrant de nouvelles perspectives, les initiateurs du projet envisagent de développer des modèles alternatifs d’éducation et de faire une étude sur les stratégies de valorisation et capitalisation des savoirs endogènes.