DE QUOI MAMADOU OUMAR NDIAYE EST-IL LE NOM ?
Je conjure les journalistes qui sont sous l’empire du CNRA de respecter leur code de déontologie pour ne pas infliger à Mamadou Oumar la douleur suprême de devoir prendre ou même penser prendre une sanction ! Il n’en dormirait pas.
Mes rapports avec les xons sont simples : en bon musulman doomu Ndar, je n’y crois pas ! Bon d’accord, sauf en général une fois par année quand mon équipe de football nawetaan perdait un match. Incapable d’une analyse technique d’un match de football - et en aurais-je été capable que je m’en serais abstenu – j’accusais, en toute mauvaise foi, l’équipe adverse de n’avoir gagné que parce que leur sorcier avait « noué » (takk) les jambes de notre avant-centre et les mains de notre gardien !
Mais je dois dire que, mercredi 2 octobre 2024, en lisant – lire, pas écouter – dans le communiqué du Conseil des ministres « Monsieur Mamadou Oumar Ndiaye, Journaliste, est nommé Président du Conseil national de Régulation de l’Audiovisuel, Poste Vacant », je me suis aussi demandé si le Président Basiiru Jomaay Jaxaar Faay n’avait pas quelques astuces héritées de ses ancêtres Sereer pour « takk » la langue d’une personne, de surcroit Hal Pulaar, lui ôtant la faculté de dire « Non, merci », un xon d’acquiescement en quelque sorte !
Mais je me suis rappelé aussi la réaction d’un brillant journaliste qui, entendant le nom d’une personne sur la liste des ministres du président Wade que le SG du gouvernement lisait en direct en avril 2000, alors que nous étions dans la salle de rédaction de Wal Fadjri, eut cette réaction étonnante : il se jeta sur le téléphone et appela le nouveau ministre pour lui dire « Toi ministre ? On aura tout vu ! »
Persuadé que Mamadou Oumar – je suis tellement réactionnaire qu’il m’est difficile de dire MON car je ne peux appeler une personne que par le nom soufflé dans ses oreilles par une matinée festive avec écoulement du sang d’une bête – donc que Mamadou Oumar ne peut pas être dans WhatsApp, je lui ai fait un petit message par le classique sms du téléphone ainsi - partiellement- libellé : « Eh bien en voilà une grande nouvelle ! Te convaincre à faire autre chose que du journalisme ! MashAllah ! ».
En effet, si on m’avait demandé de quoi Mamadou Oumar Ndiaye est le nom, ma réponse aurait été, sans hésitation, «Journaliste » ! Je me suis toujours demandé s’il savait faire autre chose !
Est-ce que même il sait conduire une voiture, faire du ataya ou même baxal nenn ? Ceux et celles qui me connaissent savent que j’ai une admiration sans limite pour les personnes brillantes, même si elles sont au Soudan ou en Côte d’Ivoire. Et Mamadou Oumar l’est par son talent et sa résilience ! Heureusement que le CESTI n’a pas finalement voulu de ce rebelle car il aurait sans doute, au bout de trois ans d’école, obtenu un parchemin avec la plus haute distinction, qui aurait fait de lui un journaliste quelconque. Comme nous autres quoi !
En sortant tôt, il a conservé ce charisme intellectuel tranquille doublé d’une candide fausse naïveté. Il ne s’embarrasse pas de débats mais s’exprime par des articles d’une écriture dont la qualité aurait sans doute fait de Senghor son admirateur comme le fut, sans le dire en public, le trio Diouf-Wade-Macky dont il revendique – avec courage- l’amitié !
Et c’est précisément ce talent professionnel et son courage éditorial qui ont été les boucliers de Mamadou Oumar et qui ont forcé l’admiration de tous. Il fait partie de ces journalistes que tout lecteur normal est gêné de « détester »,simplement parce qu’on sait que ce qu’il écrit, c’est ce qu’il pense sur le moment et il le fait avec talent.
Et comme je considère que le manque de talent est une faute professionnelle chez une/un journaliste, lui en a tout le temps ! Avoir partagé avec lui la rédaction de Takusan, le seul journal qu’on achetait avant sa parution, avec Mbagne Pathé, Camou, Tidiane, Charles, Xun Xunoor, Mame Ola, Kamara, et j’en passe, a été un des ses exquis moments professionnels qu’on n’oublie pas.
Même si Mamadou Oumar nous a fait un « mbass » imprévu comme toute esquive, nous ne lui en voulons pas puisque nous avons été largement compensé par la profondeur de son texte, le premier éditorial explicatif jamais paru au Sénégal pour légitimer, avec raison, ce passage d’un journalisme galérien mais libre (et même libertin parfois) à l’institutionnel rigide ! Et je conjure les journalistes qui sont sous l’empire du CNRA de respecter leur code de déontologie pour ne pas infliger à Mamadou Oumar la douleur suprême de devoir prendre ou même penser prendre une sanction ! Il n’en dormirait pas.
Ce texte est déjà trop long donc je dois conclure en avouant que le but n’était pas de dire le nom de celui que vous appelez MON ! Mais Mamadou Oumar le sait, lui :si j’écris ce n’est que pour trouver un prétexte pour écrire le nom d’une autre personne que lui et moi considérons – à tort, diront sans doute, avec raison, certains- comme la meilleure, la plus brillante d’entre nous journalistes (jigéen ak góor), celle pour qui notre double affection de Njayeen était presque pathologique au point qu’on a refusé de voir (moi, en tout cas) qu’elle partait. Celle qui, en lisant- – lire, pas écouter – le communiqué du 2 octobre 2024, aurait simplement dit « Waa lii moom lanla ? » avant de replonger dans ses rêveries ou sa lecture. Je termine par son nom : Rokhaya Daba Sarr.
Mademba Aas NDIAYE
Journaliste ?
Email : mademba.ndiaye@gmail.com
PS :
1. Je voudrais saluer la décision de mon ami et compagnon de « tefess » - quand la plage existait encore à Pointe des Almadies-, qui a écrit aux autorités pour leur dire que son mandat était terminé. Un simple courrier à forte portée éthique ! Je pense que cette pratique devrait être érigée en règle, quitte à la sanctifier dans le droit positif.
2. Le point d’interrogation sur la signature ne relève pas d’une erreur typographique du journal !