LE SÉNÉGAL PLAIDE POUR LA CRÉATION D’UN FONDS MONDIAL DÉDIÉ À LA CONSERVATION DE LA BIODIVERSITÉ
”La flexibilité d’un tel fonds correspondra à un critère majeur pour faire face à l’urgence des réponses d’inversion durable de l’érosion de la diversité biologique”, a soutenu le ministre de l’Environnement, Daouda Ngom
Le ministre sénégalais de l’Environnement et de la Transition écologique, Daouda Ngom, a appelé, mardi, à mettre en place un Fonds spécialement dédié à la conservation de la biodiversité et administré par la Convention sur la Diversité Biologique (CDB).
‘’Pour ce qui est du financement de la conservation de la biodiversité, en plus d’un nécessaire rehaussement de l’allocation de ressources financières domestiques, de la définition de mécanismes innovants de financement et de la mise à contribution du secteur privé, il est important conformément à la position affichée par le Groupe africain, de mettre en place un Fonds spécialement dédié à la biodiversité et administré par la CDB”, a-t-il préconisé.
Daouda Ngom intervenait au cours du Segment ministériel de haut niveau de la 16e session de la Conférence des Parties (COP 16) de la Convention sur la biodiversité biologique (CDB) qui se déroule à Cali, en Colombie, du 21 octobre au 1er novembre 2024.
La présidente de la COP 16 de la CDB, Susana Muhamad, la secrétaire exécutive de la CDB, Astrid Schomaker, ainsi que des ministres de plusieurs pays en charge de l’environnement et de la biodiversité étaient présents.
”La flexibilité d’un tel fonds correspondra à un critère majeur pour faire face à l’urgence des réponses d’inversion durable de l’érosion de la diversité biologique”, a soutenu le ministre de l’Environnement.
Il a indiqué que le Sénégal milite aussi pour la mise en place d’un mécanisme multilatéral approprié de partage des avantages découlant des Informations de séquençage numérique (ISN) afin de permettre une équité dans l’accès et le partage des avantages découlant de l’utilisation des ressources génétiques, tout en réaffirmant la place centrale du Protocole de Nagoya.
”Nous appelons à définir une démarche inclusive de plaidoyer pour influencer la mise en œuvre desdites politiques et susciter un engagement en faveur de la conservation de la biodiversité et de la transition écologique pour la pleine intégration de la biodiversité dans les politiques sectorielles et à travers les secteurs de développement”, a-t-il lancé.
D’après lui, ”il est également nécessaire à ce sujet de favoriser l’intégration de la biodiversité dans la planification locale”.
Daouda Ngom a indiqué que ”le renforcement du niveau de conservation de la biodiversité induira de notre part d’élargir les réseaux d’aires protégées, d’encourager de manière importante les autres mesures de conservation efficaces, en particulier celles découlant des peuples autochtones et des communautés locales”.
Il nécessite également, selon lui, de mettre en place des aires marines protégées (AMP), au-delà des zones de juridiction nationale, dans le cadre de l’adoption du Traité international pour la protection de la haute mer et de la biodiversité marine (BBNJ, en anglais).
Concernant la contribution durable de la nature au bien-être des populations, le ministre a souligné qu’il faudra nécessairement passer par la gestion durable des espèces sauvages, l’amélioration de la biodiversité et la durabilité dans les secteurs agricoles, aquacoles, halieutiques et forestiers et par la préservation des biens et services écosystémiques en vue d’en assurer une bonne disponibilité pour les populations.
Et enfin, pour atténuer les effets des changements climatiques sur la biodiversité et renforcer la résilience des écosystèmes, la mise en œuvre des solutions fondées sur la nature s’appuiera sur une bonne synergie entre les Stratégies et plans d’action nationaux pour la biodiversité (SPANB) et les Contributions déterminées nationales, a-t-il préconisé.
Il a invité les Etats membres de la Convention sur le biodiversité biologique (CDB) à des ”actions et des réflexions solidaires” à partir de ces propositions émises pour une réconciliation avec la nature, tout en réaffirmant l’engagement du Sénégal, ”à mettre en œuvre les recommandations de la CBD pour la conservation de la biodiversité”.
La 16e session de la Conférence des Parties (COP 16) de la Convention sur la biodiversité biologique se déroule à Cali est la première rencontre internationale depuis l’adoption du cadre mondial Kunming-Montréal, et elle marque un moment clé pour finaliser les modalités opérationnelles des engagements pris par les États pour valoriser les ressources biologiques.