L’ASSAD POUR LA GRATUITE DE LA PRISE EN CHARGE DU DIABETE
Selon Baye Oumar Guèye, président de l’Association sénégalaise de soutien et d’assistance aux diabétiques (Assad), les dépenses d’un diabétique de type 1 est estimé à 75.000 F Cfa par mois, soit 912.000 par an.
Selon Baye Oumar Guèye, président de l’Association sénégalaise de soutien et d’assistance aux diabétiques (Assad), les dépenses d’un diabétique de type 1 est estimé à 75.000 F Cfa par mois, soit 912.000 par an. Il a aussi renseigné que parmi les personnes touchées par cette maladie, 80% sont démunies de moyens financiers. Face à ce tableau, il appelle l’Etat du Sénégal à faire du diabète une maladie sociale en rendant gratuite la prise en charge. M. Guèye s’exprimait hier, jeudi 7 novembre, lors du point de presse tenu en prélude à la Journée mondiale du diabète qui sera célébrée le 17 novembre sur le thème : « Diabète et bien être ». Dans cette même mouvance, le professeur Babacar Niang est revenu largement sur le diabète de l’enfant avec 16000 cas suivis dans le pays. Un chiffre qui prend des proportions inquiétantes avec un taux de décès de 2,9%.
Le nombre d'enfants diabétiques augmente dans le monde. Selon le professeur Babacar Niang, près 1 200 000 personnes de moins de 20 ans sont atteints de diabète. La particularité en Afrique, selon les dernières études a montré que 80% des enfants diabétiques ne sont pas diagnostiqués, donc qu’ils meurent sans qu'on ne sache pourquoi. « La gravité chez l’enfant, avec le diabète de type 1, c'est la loi du tout ou du rien. Soit, il est diagnostiqué et traité, soit l'enfant décède car un adulte peut avoir le diabète pendant 5 ans sans le savoir, vivre avec la maladie. Ce qui n’est pas le cas pour l’enfant », a-t-il fait savoir.
Pour le clinicien, il faut diagnostiquer le diabète de type 1 chez l’enfant, sinon en moins d'une semaine, il décède. Sur le plan thérapeutique, il renseigne que les particularités sur le plan physiologique sont différentes de celle de l'adulte. Sur le plan médicamenteux, c'est un enfant qui est dépendant de l'insuline. « Dans le diabète type 1, c'est un enfant qui manque d'insuline. Et l'insuline est indispensable à la vie. Donc, si on ne lui met pas de l'insuline, l'enfant peut mourir. Sur le plan évolutif également, les complications sont essentiellement des crises aiguës qui peuvent engager immédiatement le pronostic vital, c'est l'hypoglycémie et l'acidocétose », a souligné Pr Niang. Le diabétologue est aussi revenu sur les progrès de cette prise en charge au Sénégal. « Avec les dernières études qu'on a faites avant l'installation du programme, on avait à peu près 250 enfants qui étaient suivis, connus. Avec la mise en place du programme en 2008, chaque année, on a vu le nombre important qui augmente. Aujourd'hui, on est à 1 600 enfants en 6 ans. Ça veut dire qu'on a amélioré les diagnostics », a til déclaré. Et d’’ajouter : « le taux de décès a drastiquement augmenté. On est passé d'un taux de décès en 2016 qui était de 2,9 % à environ 6,7 %. L'objectif, c'est zéro décès. Parce qu'en Europe, l'espérance de vie d'un enfant diabétique est égale à l'espérance de vie d'un enfant non diabétique ».
Pour le président de l’Association sénégalaise de soutien et d’assistance aux diabétiques (Assad), 8% des personnes vivant avec le diabète n'ont pas confiance en elles. Et les 16% craignent de développer des complications imputables à la maladie. Une situation qui l’a amené à faire le plaidoyer pour une gratuité de la prise en charge. « Il y a des difficultés imputables à la maladie qui ont pour nom l'inaccessibilité financière parce que les médicaments coûtent excessivement cher, l'inaccessibilité géographique, des médicaments ne sont pas toujours disponibles partout. Lorsque vous faites face à ces deux préoccupations, vous pouvez justement comprendre que vous faites face à un handicap qui doit être combattu », a avancé Mbaye Omar Gueye.
Profitant de cette tribune, il a fait le plaidoyer pour la gratuité de la prise en charge. « Aujourd'hui, on est arrivé à l'heure où le diabète doit être considéré comme une maladie sociale en légiférant sur la question. Et nous sommes disposés à rencontrer ces représentants de la prochaine législature pour leur faire comprendre quelque part cet enjeu qui est multiple. Parce que le diabète est une maladie qui dure toute la vie et qui coûte cher » a-t-il fait comprendre. Et d’ajouter : « l'autre problématique, ce sont les besoins en termes d'accessibilité de soins de santé de qualité. Car beaucoup de choses ont été faites mais sont loin aujourd'hui de satisfaire totalement les besoins en termes de prise en charge de qualité. Les diabétiques sont un peu partout à travers le pays, dans les coins les plus reculés. Il y a un besoin de spécialisation, d'unité de diabétologie dans ces localités mais aussi d'accessibilité des médicaments ».