COP29, LA QUESTION CRUCIALE DU FINANCEMENT CLIMATIQUE AU CŒUR DES DÉBATS
Alors que les engagements de 100 milliards de dollars annuels tardent à être respectés, la pression monte pour établir un nouveau pacte financier, indispensable à l’adaptation et la résilience face aux crises climatiques.
Ce lundi, s’ouvre à Baku, en Azerbaïdjan, la 29e Conférence des Parties (COP29) de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. Les discussions s’annoncent tendues autour de la question du financement, véritable pierre angulaire de la lutte contre le changement climatique. Malgré les engagements pris en 2009 par les pays développés de verser chaque année 100 milliards de dollars aux pays vulnérables, cet objectif reste difficile à atteindre, soulevant des inquiétudes quant à la réalisation des efforts collectifs de préservation du climat, notamment en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, actuellement frappées par de graves inondations.
La vice-présidente du Groupe de travail II du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), Zinta Zommers, déclare que la COP29 est avant tout une « COP sur le financement du climat ». Selon elle, les impacts des changements climatiques s’aggravent et les financements actuels, bien en deçà des besoins, ne suffisent plus à faire face aux crises. « En Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, plus de 7 millions de personnes sont touchées par des inondations dans 16 pays, exacerbant les vulnérabilités de populations déjà démunies », précise-t-elle.
Face à cette situation alarmante, le Fonds central d’intervention pour les urgences humanitaires des Nations unies a débloqué 38 millions de dollars pour des actions d’urgence. Toutefois, cette contribution, bien que significative, est largement insuffisante. Zommers souligne que les financements nécessaires pour répondre aux enjeux d’atténuation, d’adaptation et de résilience face aux chocs climatiques pourraient avoisiner les 4 000 milliards de dollars par an.
Au-delà des défis financiers, les changements politiques dans les grandes nations, en particulier aux États-Unis, constituent une autre source de préoccupation. L’incertitude autour de l’engagement des États-Unis, alors que Donald Trump pourrait influencer le débat avec ses positions climato-sceptiques, pourrait également affaiblir les efforts globaux. Ces tensions montrent l’urgence d’une mobilisation mondiale pour sécuriser un financement durable et ambitieux.
À Baku, les parties sont appelées à fixer un nouvel objectif collectif en matière de financement climatique. Ce dernier devra prendre en compte l’augmentation rapide des gaz à effet de serre et les événements climatiques extrêmes qui se multiplient. Alors que les crises humanitaires se font de plus en plus fréquentes, le besoin de solutions concrètes et d’un pacte financier renouvelé se fait pressant.
La COP29 se pose donc comme une conférence cruciale où la survie de millions de personnes dans les régions les plus vulnérables dépendra de la capacité des pays riches à tenir leurs promesses et à répondre au défi climatique avec les moyens nécessaires.