PLUS DE 25% DES FEMMES JOURNALISTES VICTIMES DE VIOLENCES PHYSIQUES ET SEXUELLES
Aucun secteur d’activité n’est épargné par les violences faites aux femmes et aux filles. Dans le milieu des médias, c’est plus de 25% des femmes journalistes qui sont victimes de violences physiques et sexuelles.
Aucun secteur d’activité n’est épargné par les violences faites aux femmes et aux filles. Dans le milieu des médias, c’est plus de 25% des femmes journalistes qui sont victimes de violences physiques et sexuelles.
Les violences basées sur le genre ont toujours existé mais elles se sont accentuées avec l’avènement des réseaux sociaux. Michel Kenmoe, conseiller Afrique de l’Ouest pour la communication et l’information, chef secteur communication et information UNESCO qui faisait une présentation sur les violences faites aux femmes et aux filles facilitées par les technologies émergentes avec un focus sur les femmes journalistes lors du forum de Remapsen, estime que les femmes journalistes qui ont participé à l’enquête réalisée par l’Icfj et l’Unesco disent avoir été victimes de plusieurs formes de violences en ligne. Il s’agit de menaces, d’agressions sexuelles et physiques, de propos injurieux, de harcèlement via la messagerie privée, de menaces visant à salir leur réputation professionnelle ou personnelle, des atteintes à la sécurité numérique, de la manipulation trompeuse d’images et du chantage financier. «Parmi elles, 25% ont été confrontées à des menaces de violences sexuelles, 25% à des menaces de violences physiques. Mais 13% de ces femmes journalistes disent aussi avoir reçu des menaces de violence à l’encontre de leurs proches. 4% déclarent s’être absentées de leur travail de crainte que les agressions en ligne ne se propagent hors ligne», révèle-t-il. A l’en croire, la majeure partie de ces agressions est facilité par la technologie qui peut prendre plusieurs formes, que ce soit l’intelligence artificielle, l’usage des drones, des logiciels espions, du cyberharcèlement «qui consiste à utiliser l'Internet ou d'autres moyens numériques pour harceler une personne, que ce soit les abus basés sur l'image, mais également l’utilisation des caméras et le contrôle coercitif numérique», indique-t-il. Cependant, affirme Michel Kenmoe, il y a des cas où des partenaires font recours aux technologies pour pouvoir contrôler, pour pouvoir menacer l'autre ou encore les cas de violences basées sur des préjugés, qui sont assez répandues.
M. KENMOE : «DES FEMMES JOURNALISTES ONT SOLLICITE UNE AIDE MEDICALE OU PSYCHOLOGIQUE POUR SURMONTER LE CHOC»
Toutefois, indique M. Kenmoe, «13% de ces femmes journalistes ont décidé de ne pas se laisser faire en renforçant leur sécurité physique à la suite de violences en ligne. Certaines de ces femmes, pour éviter les violences en ligne, pratiquent l’autocensure sur les réseaux sociaux. Elles sont 20% à éviter toute forme d’interaction en ligne et 18% à s’abstenir de tout échange avec leur public». D’après le chef du service communication information à l’Unesco, Michel Kenmoe, les violences en ligne exercées contre les femmes journalistes causent un grave préjudice psychologique, en particulier, lorsqu’il s’agit d’actes qui se répètent et se prolongent. « En effet, l’impact des violences en ligne le plus cité par les femmes journalistes ayant répondu à l’enquête concerne la santé mentale. Nombre d’entre elles disent avoir sollicité une aide médicale ou psychologique ou pris un congé pour surmonter le choc qu’elles ont subi», révèle-t-il. En outre, il souligne que les violences en ligne ne sont pas cantonnées à l’univers numérique. « Elles se déversent également hors ligne, ouvrant des blessures tant physiques que psychologiques», souligne Michel Kenmoe.