LE GLAIVE DE MANSOUR
« Je n’ai pas peur », a-t-il affirmé. Ces mots, simples en apparence, résonnent dans un climat politique où le fracas des enquêtes et des accusations enflamme les débats. Mais de quoi aurait-il peur ?

Dans la torpeur d’un après-midi sénégalais, Mansour Faye, ancien ministre et beau-frère de l’ex-président Macky Sall, a fait une déclaration qui, si elle n’a pas surpris, a néanmoins retenu l’attention.
« Je n’ai pas peur », a-t-il affirmé. Ces mots, simples en apparence, résonnent dans un climat politique où le fracas des enquêtes et des accusations enflamme les débats. Mais de quoi aurait-il peur ? Des accusations évoquant des irrégularités sous son ministère ? Des appels incessants à rendre des comptes lancés par un pouvoir galvanisé par les dernières élections ? Mansour Faye semble, en tout cas, lire l’avenir : « Il apparaît clairement que ce régime et ses sbires ont prévu de surpeupler davantage les prisons ».
Son assurance, certains la lisent comme de l’arrogance. D’autres y voient une posture d’homme politique aguerri, qui a appris à naviguer dans les eaux troubles du pouvoir. En tout cas, sa déclaration a le mérite de souligner un contraste frappant dans le paysage politique sénégalais : entre ceux qui esquivent et ceux qui affrontent, Mansour Faye choisit la ligne droite. Reste à savoir si cette audace lui servira ou si elle précipitera sa chute. Car en politique, comme dans la vie, l’absence de peur n’a jamais été une garantie d’immunité.