L’APR DENONCE UNE « CABALE » ET UNE « TENTATIVE DE MANIPULATION »
Les responsables de l’Alliance pour la République (Apr) lancent la contre-offensive concernant les malversations révélées par le rapport de la Cour des Comptes sur la gestion des finances publiques entre 2019 et 2024
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Au lendemain de la publication du rapport de la Cour des Comptes sur la gestion des finances publiques entre 2019 et 2024, les responsables de l’Alliance pour la République (Apr) sont montés au créneau pour dénoncer une « cabale » et une « tentative de manipulation » de l’actuel Premier ministre et son gouvernement. En conférence de presse hier, jeudi 13 février, ils ont estimé que ce rapport de la Cour des Comptes ne mentionne, dans ses recommandations, « aucun cas de détournement, d’ouverture d’information judiciaire, de traduction devant la chambre de discipline financière, ou même de remboursement ».
Les responsables de l’Alliance pour la République (Apr) lancent la contre-offensive concernant les malversations révélées par le rapport de la Cour des Comptes sur la gestion des finances publiques entre 2019 et 2024. En conférence de presse hier, jeudi 13 février, ils ont dénoncé une « cabale » et une « tentative de manipulation » de l’actuel Premier ministre et son gouvernement qui cherchent à « avouer qu’ils vont échouer mais qu’ils vont faire porter la responsabilité de cet échec à d’autres ». Et de poursuivre : « Ce rapport de la Cour des Comptes, dont la méthodologie et certains contenus brillent par leur caractère douteux et bancal, n’est en fin de compte que la revendication d’un attentat contre le Sénégal et les Sénégalais perpétré par Ousmane Sonko ». A ce titre, l’ancien ministre de la Jeunesse, Pape Malick Ndour, porte-parole du jour, dira avec fermeté que « l’Apr s’inscrit totalement en faux contre les accusations grossières d’un enfant gâté, qui pense que l’exercice de l’Étatrelève de l’accusation permanente, du bavardage sans fin et de l’incompétence érigée en vertu ». En effet, selon Pape Malick Ndour « à la lecture du rapport, plusieurs observations s’imposent au sujet de cette nouvelle machination politicienne dont la seule volonté est la négation du Sénégal ». Et de pointer le non-respect du principe du contradictoire : « Le rapport produit parles services de l’IGF et la certification n’ont pas respecté le principe du contradictoire. Aucun ancien ministre des Finances n’a été soumis à cet exercice, ce qui aurait pourtant permis d’apporter des éléments de réponse à certaines interpellations » a-t-il martelé.
Poursuivant son propos, le porte-parole du jour a également tenu à apporter la réplique au ministre de la Justice, Garde des Sceaux qui a annoncé l’ouverture d’enquêtes pour situer les responsabilités. Estimant que « le rapport ne mentionne, dans ses recommandations, aucun cas de détournement, d’ouverture d’information judiciaire, de traduction devant la chambre de discipline financière, ou même de remboursement », l’ancien ministre se demande « par quelle alchimie le ministre de la Justice est arrivé à définir des catégories d’infractions et des personnes qui devront répondre devant les juridictions compétentes en l’occurrence, la Haute Cour de Justice et le parquet financier ».
LA COUR DES COMPTES AVAIT CERTIFIÉ LES RAPPORTS PRÉCÉDENTS
Par ailleurs, les responsables de l’Apr ont également rejeté catégoriquement les conclusions de ce rapport de la Cour des Comptes. Selon eux, « la Cour des comptes, toutes chambres réunies, avait validé les comptes de l’État à travers la certification des lois de règlement. Aujourd’hui, seule la chambre des affaires budgétaires et financières, remet en cause le travail conjoint de toutes les autres ». Loin de s’en tenir-là, les responsables de l’Apr ont estimé qu’en matière de reddition des comptes, la loi de règlement constitue le principal outil de contrôle du Parlement sur l’exécution des lois de finances initiales et rectificatives adoptées par l’Assemblée nationale. Dans la foulée, ils ont rappelé que toutes les lois de règlement des années 2019 à 2021 ont été votées par le Parlement après certification de la Cour des comptes, donnant quitus au gouvernement, tandis que celles de 2022 et 2023, elles aussi certifiées parla Cour, ont été transmises au Parlement.
L’ANALYSE DE LA DETTE EXTÉRIEURE N’APPORTE PAS D’ÉLÉMENTS NOUVEAUX
Abordant les révélations de la Cour des comptes sur la dette extérieure, les responsables de l’Apr assurent que l’analyse de cette dernière contenue dans le rapport n’apporte pas d’éléments nouveaux, d’autant plus que le dernier rapport sur la dette réalisé par la Cour des comptes (mystérieusement disparu de la barre de téléchargement du site de la Cour) avait déjà mentionné des écarts. « Ces écarts avaient été attribués par la Cour à des dysfonctionnements dans les comptabilités de la Direction de la dette publique, de la DODP et du Trésorier général », ont-ils souligné avant d’ajouter au sujet de la dette garantie. « Il en est de même pour la situation de la dette garantie, où une meilleure coordination entre les services de l’IGF et ceux du ministère de l’Économie et des Finances pourrait aider le nouveau gouvernement à être plus exhaustif dans son rapport qui fait état d’un montant de 535 milliards contre 2,265 milliards comptabilisés parles services et validés par la Cour des comptes ».
La Cour elle-même n'émet aucun grief sur la vente des immeubles de l'État à la SOGEPA Abordant la question des immeubles de l'État qui auraient été vendus à la SOGEPA, les responsables de l’Apr ont estimé que la Cour elle-même n'émet aucun grief sur cette vente puisque d'une part la Sogepa est une société nationale détenue exclusivement par l'État et d'autre part l'article 4 de la loi n°2022-36 du 22 novembre 2022 permet le transfert par l'État à la SOGEPA, par cession ou à titre gratuit ou onéreux ou par tout autre mode, des droits et immeubles nécessaires à la réalisation de son objet social.
ENGAGEMENTS DE L’ÉTAT VIS-À-VIS DU SECTEUR BANCAIRE
S’agissant du point relatif aux engagements de l’État vis-à-vis du secteur bancaire, les responsables de l’Apr ont également indiqué que le montant de 2 219,79 milliards relevé par la Cour comme étant enregistré qu’à fin décembre 2023 et partant des déclarations des services du ministère des Finances et ceux de l'Économie contraste bien avec le chiffre de 619,8 milliards contenu dans le rapport. Par conséquent, ont-ils dit, « les tenants actuels du régime gagneraient à nous dire d'où est ce qu'ils tiennent ce chiffre ».