LA CNEPT ENGAGE LE GOUVERNEMENT
À l’occasion de la Journée internationale de la langue maternelle, célébrée chaque année le 21 février sous l’égide de l’UNESCO, la Coalition Nationale Éducation Pour Tous du Sénégal (CNEPT) rappelle son engagement en faveur de la diversité linguistique

À l’occasion de la Journée internationale de la langue maternelle, célébrée chaque année le 21 février sous l’égide de l’UNESCO, la Coalition Nationale Éducation Pour Tous du Sénégal (CNEPT) rappelle son engagement en faveur de la diversité linguistique et du multilinguisme..
Dans un communiqué émis au lendemain de la Journée internationale de la langue maternelle, célébrée chaque année le 21 février sous l’égide de l’UNESCO, la Coalition Nationale Éducation Pour Tous du Sénégal (CNEPT) souligne que «les langues jouent aussi un rôle crucial dans notre identité culturelle, et l’éducation multilingue contribue à préserver la diversité des langues et des systèmes de connaissances. Or, une langue disparaît en moyenne toutes les deux semaines, et seules 351 langues sont utilisées comme langues d’enseignement parmi les 7000 parlées ou signées dans le monde», précise la note.
L’AFRIQUE PARTICULIEREMENT CONCERNEE PAR CET ENJEU
«En Afrique, les enfants qui apprennent dans une langue qui leur est familière ont 30% de chances de plus de comprendre ce qu’ils lisent à la fin de l’école primaire que les enfants qui apprennent dans une langue qu’ils ne connaissent pas», relève la CNEPT dans le document qui rappelle qu’au Sénégal, «22 langues ont été codifiées et donc prêtes à être enseignées». Selon la CNEPT, «nos langues sont plus utilisées dans l’alphabétisation et l’éducation des adultes où elles ont beaucoup contribué à réduire le taux d’analphabétisme notamment avec les grands projets que sont le PAPA, le PAPF dans le cadre de la ‘’Stratégie du faire-faire’’ avec les opérateurs en alphabétisation dont l’apport a été considérable». Pourtant, «au Mozambique, la mise en place d’une éducation bilingue au primaire a permis d’augmenter les taux d’apprentissage de 15%», lit-on d’après le communiqué. Cependant, malgré ces avancées, la généralisation de l’enseignement des langues nationales connaît des obstacles.
La CNEPT déplore notamment le fait que «l’introduction des langues nationales à l’élémentaire et au préscolaire, qui était en voie d’être généralisée, est de plus en plus ralentie notamment avec le retrait d’un partenaire stratégique et important comme l’USAID». Face à cette situation, la CNEPT propose plusieurs mesures pour favoriser la promotion des langues nationales. Elle appelle à «La promotion de l’environnement lettré dans les lieux publics», à réserver «Plus de pages publicitaires, de journaux et d’émissions en langues locales dans nos médias». Tout en rappelant que «de plus en plus, des organes de presse étrangère animent des journaux et émissions en langues africaines», la CNEPT souhaite «Que l’enseignement des langues soit plus effectif dans le moyen secondaire, général et technique mais aussi au supérieur». Aussi invite-t-elle à «Collecter des données sociolinguistiques et éducatives pour orienter les politiques et l’allocation des ressources», et «Recruter des enseignants maîtrisant à la fois la langue maternelle des apprenants et la langue d’enseignement officielle et les former pour qu’ils assurent un enseignement multilingue adapté à leur contexte spécifique». La CNEPT affirme sa volonté de renforcer l’apprentissage en langue maternelle au Sénégal et de préserver le patrimoine linguistique du pays.