NDOUMBELANE, L’AN UN DE LA REDDITION DES COMPTES
Dans ce vaste théâtre, on en oublierait presque que le Goorgoorlu en est quasiment à la moitié de son mois de ramadan et que tata Mimi est toujours mécontente d’avoir perdu le perchoir au profit de Manne Diop

Cela fait un an, un an qu’à Ndoumbélane, on danse au rythme de la reddition des comptes qui fait sourire les uns d’impatience et provoque chez les autres, l’effervescence. Depuis l’élection présidentielle qui a porté Koromak mocy Ngundu à l'avenue Roume, au niveau institutionnel, on rivalise de gravité dans les annonces renversantes pour décrire les ruines. Cet héritage pour le moins accablant du régime remercié du Watchacha. Si du côté de Serifi Ngundu, la parole est toujours mesurée, respectueuse du principe élémentaire de la séparation des pouvoirs, pour Koromak, le premier Ministre trop important pour les locaux de la Primature et trop empêché pour être Président de Ndoumbélane, la ligne éditoriale est… Comment dire, relâchée. Mais qui pourrait vraiment lui en tenir rigueur, lui qui était déjà habitué aux déclarations fracassantes ? Ce ne sera certainement pas la majorité, les 54%.
Koromak mocy Ngundu versus Watchacha et alliés
À ces 54%, on a promis une traque sans merci des présumés pilleurs de la République. Le rythme des interpellations opérées par le Parquet financier est jugé peu frénétique par les habitants des réseaux sociaux, même si le rapport de la Cour des comptes, qui n’a pas dit moins que ce que Koromak a révélé, fait couler encre et salive. Le constat est sans appel : Ndoumbélane est plus endetté qu’il ne l’avait admis, à 99% du PIB pour être exact. Une guerre de l’opinion est entamée depuis la publication du rapport et se poursuit toujours entre les camps Ngundu mocy Koromak et Watchacha.
Le Watchacha, de l’Afrique du sud où il parlait justement de dette, a rejeté les conclusions du rapport de la Cour des comptes et évoqué un “procédé politique”. Il s’est même permis un petit conseil à l’endroit du duo “travaillez au lieu de critiquer ce qui a été fait pendant ces 12 dernières années". Chez Koromak mocy Ngundu, des lieutenants se font remarquer. Et particulièrement sur les réseaux sociaux : Amadou Ba, non ce n’est pas le député absentéiste trop riche pour être honnête, c’est l’autre député expert en tout de Pastef et Waly Diouf Bodian, le DG du port autonome de Dakar dont l'autonomie de la langue ne s'accommode pas vraiment des rudiments de la tenue et de la retenue langagière. Pour eux, la ligne éditoriale ne change que de peu, en plus de continuer à vendre un Ndoumbélane en ruine, il faut bien insister sur le réputé coupable, le Watchacha, que Njekk Sarré et non moins porte-parole du Gouvernement, traite de “chef de Gang” et exhorte même à revenir “s’il pense qu’il n’a rien fait".
Sora Goro réenfile le kimono !
Bien évidemment, il est hors de question de laisser faire pour Sora Goro, l’ancien chef du MITTA et non moins goro du Watchacha. Depuis qu’il n’a plus le temps de menacer de porter plainte contre les journalistes aux langues trop pendues, Sora s’est trouvé un nouveau hobby littéraire : pourfendre sur sa page Facebook, "Sas demi dieu", comprenez Koromak. Du kérosène perdu entre les déplacements de Koromak dans l’avion de Ngundu au mandat de dépôt qui a eu raison de Farba le Chambellan, Sora ne manque pas de taper sur sa cible préférée, qu’il accuse de tout ce dont on peut accuser un individu qui a semé “contre-vérités et manipulation” à un point où il a obtenu l’onction d’un électorat sénégalais “berné”. Sora n’est pas content et il ne s’en cache pas. Il n’est tellement pas content qu’il s’offusque de tout ou presque. Plus sérieusement, il a essuyé une interdiction d’embarquer à l’AIBD sur “instructions de l’autorité supérieure”, ratant ainsi son “pèlerinage à Djeddah” alors qu’à sa connaissance, il ne fait l’objet “ d’aucune procédure ni d’aucune enquête”. Il faudra peut-être souffler l’info à Koromak qui confiait à Walf, lors de la campagne électorale pour les législatives, que dans un Etat de droit, on ne peut pas restreindre le droit d’aller et de venir d’un citoyen sans qu’il ne fasse l’objet d’une procédure ou d’une enquête.
Des enjeux de justice sélective ?
Dans ce vaste théâtre, on en oublierait presque que le Goorgoorlu en est quasiment à la moitié de son mois de ramadan et que tata Mimi est toujours mécontente d’avoir perdu le perchoir au profit de Manne Diop. Farba le chambellan et TF, comprenez Tahirou Foncier, expérimentent leurs premières nuits derrière les barreaux et Thiemo Alassane Sall a déposé une proposition de loi trop abrogeante pour ne pas couter de l’argent à Ndoumbélane. En parlant d’abrogation, la législature Pastef veut une abrogation partielle de la loi d’amnistie pour faire la lumière, dit-elle, sur les “crimes de sang” qui ont eu lieu entre 2021 et 2024. C’est tellement bien formulé qu’on pourrait même perdre de vue le fait qu’il n’y a pas eu que des crimes de sang, au pays de Père Léo le poète. Peut-être est-il congru d’avoir une mémoire partielle ou parcellaire pour absoudre d’autres crimes ? On aura peut-être la réponse à cette question prochainement dans la République de Ndoumbélane où personne n’est jamais coupable de rien, pas même ceux qui ont affirmé avoir financé la fabrique de la joyeuseté qu’est le cocktail molotov.