VENT DE RÉBELLION À L'IPRES
LE PERSONNEL CONTESTE LE NOUVEAU DG
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Mamadou Sy Mbengue qui a été porté au pinacle par les membres du Conseil d’administration de l’Ipres devra se payer les services d’un marabout ou compter sur la volonté divine pour espérer réussir sa mission. Preuve que sa désignation crée déjà un profond malaise, le personnel qui a toujours défendu l’idée d’une promotion interne en lieu et place d’une candidature externe, est monté au créneau.
En Assemblée générale dans les locaux de l’institution, le personnel a menacé de mettre le feu dans la maison au cas où Mamadou Sy Mbengue dit «Diagne Sy» viendrait à leur être imposé. «Ce qu’ils cherchent, c’est pouvoir mettre un pion pour ensuite dérouler. Mais qu’ils se le tiennent pour dit : à la première dérive, à la première étincelle, on mettra le feu aux poudres», a averti Médoune Dramé, délégué syndical. Il argue en effet que la promotion interne qu’ils appellent de tous leurs vœux n’est pas qu’une simple vue de l’esprit.
C’est leur conviction, le souhait de tous les travailleurs de la boîte. «Si on veut amener une personne, il faut qu’elle soit acceptée par le personnel. On nous a tordu le bras mais nous n’accepterons pas le diktat. S’il y a des gens qui se sont mis le couteau sous la gorge en essayant de faire passer une candidature externe, c’est leur problème».
Abdoulaye Sy, lui aussi délégué syndical, abonde dans le même sens. Jusque-là, dit-il, aucune personnalité influente de la boîte n’a osé confirmer ou infirmer l’information. «Nous avons reçu l’information officieuse, celle qui a été relayée par les médias. Mais nous sommes contre. S’il faut aller jusqu’à tenir des sit-in dehors, se désaffilier de ces centrales syndicales, nous le ferons. On fera tout pour leur barrer la route. S’il faut aller jusqu’à paralyser l’institution, on le fera», éructe-t-il.
Un sexagénaire qui représentait l’Union nationale des veufs et veuves de Thiès à cette rencontre estime que le moment est venu de dire stop, de montrer que le personnel qui a tant donné est aussi capable de manager la boîte. A partir d’aujourd’hui, a-t-il dit à la jeune génération de travailleurs qui était fortement mobilisée, la règle doit être la promotion interne.
«Ça ne doit plus être le Conseil d’administration ou un autre qui désigne le Directeur général, c’est vous le personnel; parce que jusqu’à samedi soir c’est Ismaïla Guèye qui partait favori dans la compétition. Comment ont-ils fait pour que ce soit un autre ? C’est le dimanche sûrement qu’ils ont fait ce revirement qu’ils n’osent pas encore confirmer».
Arona Sall, délégué syndical au sein de l’institution, crie sa rage : «comment on peut donner à un candidat apprenant 9/9 et à celui qui connaît bien la maison 8/9 ? Qu’on nous écrase s’il le faut. Refusez ! Ces gens ne sont pas nos pères ni Dieu. Ce qu’ils doivent faire, c’est administrer la maison mais pas nous imposer quelqu’un. On se moque des menaces», martèle Sall.
Fary Diop, seule femme à prendre la parole, refuse tout compromis. «Comme c’est la guerre, il faut que ce soit mondial», a-t-elle menacé.