INTERDICTION DE LA « MARCHE BLEUE » DANS LA BANLIEUE : Macky « plombe » les ailes du Pds

La deuxième marche des libéraux en croisade contre la vie chère, plus précisément contre la traque de biens mal acquis, programmée pour ce mercredi dans la banlieue dakaroise n’aura pas lieu. Pour cause, le préfet du département de Pikine a décidé d’interdire la marche du Pds jugée à haut risque, en invoquant « une menace de trouble à l'ordre public». Question à mille balles : les libéraux de la banlieue qui menaçaient de marcher avec ou sans autorisation de l’autorité vont-ils passer outre l’arrêté préfectoral et installer la zizanie dans leur localité, en ce mercredi 08 mai 2013 ?
Mamadou Mbodji, le préfet du département de Pikine, a finalement interdit la marche de protestation prévue dans cette localité pour ce jour , mercredi 08 mai, par le Parti démocratique sénégalais (Pds).
Qualifiée de marche «à haut risque » par bien d’observateurs de la scène politique, voire même par les services de sécurité, la manifestation des libéraux qui devait être la deuxième du genre contre la vie chère, plus précisément contre la traque des biens supposés mal acquis et l’incarcération de Karim Wade, ancien tout-puissant ministre d’Etat libéral et non moins fils du Président sortant Abdoulaye Wade, a été noyée dans l’œuf par l’autorité préfectorale. Selon la radio nationale publique qui a relayé l’information, le préfet Mamadou Mbodji a évoqué une « menace de trouble à l'ordre public» pour justifier sa décision. Une décision qui ne manquera pas d’indisposer les libéraux et leurs alliés qui escomptaient, par le biais de cette marche programmée dans la banlieue, réussir une seconde démonstration de force dans leur combat contre le régime de Macky et l’emprisonnement de Karim Wade pour un présumé enrichissement illicite.
Pour rappel, les libéraux et leurs alliés avaient réussi, le mardi 2 » avril, une grande mobilisation contre leur combat contre la vie chère et… l’arrestation de Karim Wade.
Seulement, la demande d’autorisation introduite par le Pds a été rejetée hier, mardi 7 mai, par l’autorité préfectorale qui a opté de préserver l’ordre public contre une manifestation supposée grosse de dangers. Soupçonnant même que la marche du Pds pouvait être à la base d’un cocktail explosif, du fait de «l'insatisfaction des revendications sociales de la grande masse», les services de sécurité étaient sur le qui-vive, rapportait d’ailleurs la presse, hier. Au final, ils ont fini par investir toute la banlieue, en guise de force dissuasive à tout éventuel débordement.
Informés de la décision du préfet d’interdire leur manifestation, les libéraux ont pris acte avant de convoquer leur comité directeur pour statuer sur la réplique à apporter au régime de Macky. «Je prends acte de la décision du préfet d’interdire la marche qui découle d’un droit constitutionnel et le parti va apprécier cet après-midi de la réponse à apporter à cette décision que nous jugeons arbitraire.
En tenant compte des facteurs que nous aurons en main, nous aviserons et l’opinion sera tenue au courant», a fait remarquer Babacar Gaye, le porte-parole du Pds et président du Conseil régional de Kaffrine, sur les ondes d’une radio privée de la place, en l’occurrence la Rfm.
La seule question qui se pose à présent est de savoir si les irréductibles du Pds qui menaçaient de marcher avec ou sans autorisation vont franchir le rubicond et se confronter aux forces de sécurité dans la banlieue, en ce mercredi. En tout cas, force est de remarquer que si les troupes libérales dans la banlieue ne donnent pas raison à l’arrêté préfectoral d’interdiction de leur marche, on risque d’assister à une confrontation ouverte, source de grosses tensions.