MARSEILLE, UNE FIN DE SAISON QUI SENT LE SOUFRE
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Anigo et Labrune qui s'en prennent aux joueurs, Valbuena qui vient régler ses comptes en salle de presse et une équipe presque à la dérive et dans l'obligation de se reprendre samedi à Sochaux: à Marseille, la fin de saison est pénible et pourrait tourner au vinaigre.
Le soleil était radieux jeudi après-midi à la Commanderie et même si le fond de l'air était frais, la conférence de presse hebdomadaire n'augurait rien d'extraordinaire.
Et pourtant, très vite, l'intervention de Mathieu Valbuena, "invité surprise", selon ses mots, allait tourner à la mise au point. L'international, l'un des rares à encore se décarcasser sur la pelouse, en avait gros sur la patate, mis en cause la veille dans un article publié sur le site internet d'une radio.
"Je veux juste parler pour rétablir certaines vérités. C'est vrai que les résultats de l'OM en ce moment ne sont pas bons, on cherche des boucs-émissaires et c'est tombé sur moi", expliquait-il, plutôt remonté.
"J'entends parler du +malaise Valbuena+, du +mystère+. Aujourd'hui, on dit beaucoup de conneries, beaucoup de choses injustes", ajoutait-il, rappelant qu'en huit ans au club, il avait "toujours mouillé le maillot".
Tout en reconnaissant que ses performances actuelles avec l'OM sont insuffisantes, Valbuena, l'un des rares à avoir le courage de s'exprimer actuellement et principal responsable de la 2e place obtenue la saison dernière, terminait en appelant l'ensemble de ses coéquipiers à "limiter la casse".
"On ne rêve plus, on n'est pas dans le monde des Bisounours. La 3e place, il faut arrêter, il faut finir dignement", ajoutait-il.
Même tonalité chez son entraîneur José Anigo, lui aussi passablement énervé par les questions pourtant pas inquisitoriales.
- Pas mieux que Baup -
Après ses critiques contre des joueurs qui "n'ont pas fait le métier" lors de la défaite contre Rennes (1-0), faut-il s'attendre à des changements à Sochaux ? "Ce n'est pas ici que je vais en parler", lâche-t-il sèchement. "Vous avez déplacé le débat", lance-t-il aux journalistes. "J'ai dit aux joueurs d'être hermétiques à ce genre d'âneries. Quand ça va mal, il faut être hermétique aux critiques".
"Je suis en droit de demander plus aux cadres, concède-t-il. Ils sont en droit de m'en donner plus", ajoute-t-il, reprenant le même argumentaire que son président Vincent Labrune: "Un club de foot, ça reste une entreprise et quand un employeur n'est pas content, il n'y a pas de raison de ne pas le dire".
A l'OM, qui reste sur trois défaites et un nul, l'heure est donc loin d'être à la sérénité. Les belles promesses de la saison passée se sont vite évanouies, l'entraîneur Elie Baup en faisant les frais début décembre.
Anigo, poussé par son président en première ligne, n'a pas fait mieux depuis lors: son bilan est de 1,3 pt par match contre 1,58 pt/match pour Baup jusqu'à son éviction.
S'il a pu, juste après le revers face à Rennes (le 6e de la saison à domicile) penser à jeter l'éponge, Anigo l'assure: "Il y a eu une phase de décompression, mais je n'ai jamais songé à abandonner".
"A la fin de la saison, on verra où on sera, et j'en porterai la responsabilité", a-t-il ajouté tout en se dédouanant: "Quand j'ai pris l'équipe, le retard existait déjà. On a l'impression que c'est moi qui ai creusé le fossé alors qu'il existait déjà".
Qui assumera donc à la fin de l'exercice si l'OM n'obtient même pas un ticket pour l'Europa League ? Anigo quittera le banc pour reprendre à temps plein sa mission de directeur sportif. Labrune préparera la saison prochaine. C'est donc bien du côté des joueurs qu'il pourrait y avoir du ménage.