6 MENAGES SUR 10 PAUVRES OU VULNERABLES
IMPACTS DES CHOCS SUR LA PAUVRETE
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D’après une étude sur ‘’les impacts intergénérationnels des chocs sur la pauvreté des ménages : cas des inondations, incendies, pertes de récoltes’’, ces chocs ont une forte incidence sur la pauvreté au Sénégal. plus les individus subissent ces sinistres, plus leur propension à rester pauvres augmente. il est constaté que 6 ménages sénégalais sur 10 sont pauvres ou vulnérables et 55% des individus de toute génération ayant subi ces chocs sont pauvres.
Les sinistres (inondations, incendies…) ont une forte incidence sur la trajectoire de la pauvreté au Sénégal. D’après les résultats de l’étude des «impacts intergénérationnels des chocs sur la pauvreté des ménages au Sénégal : cas des inondations, incendie, perte de récoltes», 55% des individus ayant subi ces chocs sont pauvres.
Selon l’étude réalisée par le Dr Latyr Dramani économètre, Dr Rokhaya Cissé sociologue et le Pr Abdou Salam Sall sociologue pour le laboratoire de recherche sur les transformations économiques et sociales (Lartes) de l’Ifan, «dès l’instant où on connaît un sinistre, on a plus de chance d’être pauvre». Il est noté que la propension de temps passé en pauvreté des sinistrés (65%) est supérieure à celle que les non sinistrés passent dans la pauvreté (55%).
Cela fait qu’au Sénégal, à cause de ces chocs 6 ménages sur 10 sont pauvres ou vulnérables. De plus, sur 6 ménages dans la catégorie pauvre, 4 ménages sont pauvres et 2 sont très vulnérables à tout choc économique, sanitaire et écologique. Les incendies, la perte de récoltes, les maladies liées aux changements climatiques accentuent la pauvreté et font passer plus de temps dans la pauvreté aux sinistrés qu’aux non sinistrés.
C’est ainsi que l’étude révèle que 35% des individus qui étaient malades pendant l’enfance sont dans une situation de pauvreté chronique, 29% dans une situation de pauvreté transitoire et 20% des pauvres chroniques pendant l’enfance le demeurent durant leur jeunesse ; 53% des adultes qui ont connu une maladie dans leur enfance et qui étaient dans une situation de pauvreté chronique sont aussi restés pauvres et ont un fort risque de le rester jusqu’à leur vieillesse.
LES PAUVRES RESISTENT MOINS AUX CHOCS
Le constat est fait que les pauvres sont moins résistants aux chocs que les personnes aisées, car ils n’ont pas de moyens de production pour refaire surface. Face à cette situation, ils initient des stratégies de survie impliquant l’endettement, la vente de biens ou la suppression de l’éducation de leurs enfants. L’enquête établit aussi que la jeune génération continue d’être la plus exposée aux chocs et à la pauvreté.
Toutefois, les jeunes restent exposés davantage à la pauvreté transitoire qu’à la pauvreté chronique qu’on peut observer chez les générations les plus anciennes. Dans un contexte de crises multiples, les jeunes générations développent davantage des moyens de résilience et se remettent plus rapidement des chocs que les anciennes générations.
Pour lutter efficacement contre cette pauvreté, les chercheurs recommandent de mettre en place des politiques de développement qui prennent en compte les différentes générations, de réhabiliter les fonds de solidarité en replaçant l’Etat dans sa fonction de régulateur, de protecteur des groupes vulnérables pour éviter de nouvelles expositions aux chocs ; de trouver des mesures et des aides qui soient spécifiques et destinées aux sinistrés pour éviter leur basculement et leur maintien dans la pauvreté. Il est recommandé aussi de mettre l’accent sur l’environnement écologique afin de limiter la récurrence des chocs liés aux changements climatiques et de réaliser des politiques cohérentes pour l’insertion des jeunes, en valorisant le potentiel de créativité pour briser le cercle vicieux de la pauvreté.