VISION ET ÉMERGENCE
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Ce weekend, Diamniadio, la bourgade connue de millions de Sénégalais du fait de sa position privilégiée à l’entrée de Dakar, la mégalopole, a reçu la visite du président Macky Sall, accompagné du Premier ministre, des membres du gouvernement et d’une délégation d’investisseurs nationaux et étrangers.
C’est une date importante dans l’histoire de ce hameau qui, au fil des années et de l’urbanisation effrénée, occupe une place de choix géographiquement enviée. Le lancement des travaux de ce premier pôle urbain s’inscrit, comme l’a dit le président de la République, dans la mouvance du Plan Sénégal émergent (Pse) dont les axes prioritaires ont été déclinés en février dernier à Paris, lors du Groupe consultatif sur le Sénégal.
La nature confère souvent des avantages qui, pour une ville, sont éminemment stratégiques pour son devenir.
Dans le cas de Diamniadio, ces avantages vont êtres sublimés par cette vision du président Macky Sall, convaincu que les jalons économiques futurs doivent être posés maintenant pour résoudre durablement les multiples contraintes auxquelles la capitale fait face et qui ont un impact non négligeables sur l’économie sénégalaise.
Concentrant sur moins d’un pour cent du territoire national, plus de 90% des activités économiques, Dakar étouffe et par ricochet, constitue un goulot d’étranglement de l’économie nationale.
Toutes les études menées, ces dernières années, ont tiré la sonnette d’alarme sur les coûts d’une urbanisation galopante qui représentent autant de points en moins, dans la croissance économique.
La réalisation de l’autoroute à péage a d’ailleurs été décidée pour amoindrir l’impact néfaste des embouteillages sur la compétitivité des entreprises et des ressources humaines sénégalaises et sur la croissance économique nationale.
Depuis le président Senghor, l’idée d’une deuxième capitale, politique celle-là, avait même été agitée, avec le Shah d’Iran, au cours des années 90. Il avait été envisagé, avec les autorités sénégalaises, de dresser un nouveau pôle urbain a environ 50 kilomètres de Dakar.
Malheureusement, ce projet a été emporté par la révolution de 1979, menée par l’Ayatollah Khomeiny et qui a fait tomber la monarchie en Iran.
Le président Wade avait lui aussi évoqué le concept d’une deuxième capitale, à l’image de Yamoussoukro en Côte d’Ivoire, sans que cette idée ne trouve un début d’exécution.
Aujourd’hui, avec le pôle urbain de Diamniadio, le président Macky Sall réalise une ambition qui permettra à la capitale sénégalaise de consolider sa place de porte océane, jouissant d’une position géographique la plaçant, en même temps, à quelques heures de vol, de l’Europe et de l’Amérique, tout en confortant sa vocation économique.
Il ne s’agit pas de créer une nouvelle capitale, politique ou économique, mais de renforcer les atouts et avantages d’une bourgade qui, aux portes de Dakar, demeure une zone de forte polarisation de nombreuses activités économiques, industrielles, sociales, culturelles, universitaires et politiques.
L’autoroute à péage qui permet, en trente minutes, de relier le Plateau, centre ville de la capitale, à Diamniadio, le futur aéroport de Diass, les autoroutes devant relier Mbour et toutes les autres réalisations prévues, constituent autant d’infrastructures de dernières générations pour faire éclore un pôle urbain intelligemment bien conçu, faisant de Diamniadio l’amorce d’une ville moderne qui, avec le temps, sera un sérieux concurrent pour la ville de Dakar.
Déjà, les importants investissements qui seront injectés vont donner une bouffée d’oxygène aux entreprises sénégalaises, compte non tenu des nombreux effets induits sur l’économie.
Nous écrivions sur ces pages, il y a une année, que le libéral Macky Sall, conduit une politique d’obédience Keynésienne : un libéralisme social si l’on met sur la balance, les politiques sociales comme la bourse de sécurité familiale et la Couverture médicale universelle.
Maintenant que la vision a été déclinée et les jalons posés avec le pôle urbain de Diamniadiao, une sainte alliance doit se nouer entre autorités publiques, entreprises privées et les forces sociales pour conforter ces jalons de l’émergence.
Aucune nation ne s’est développée sans une synergie des intelligences, des actions et des moyens. C’est la leçon à retenir, par tous.