«CETTE LOI DOIT REVENIR A L’ASSEMBLEE NATIONALE, PARCE QU’IL Y A ENORMEMENT DE MANQUEMENTS»
BARTHELEMY DIAS SUR L'ACTE III DE LA DECENTRALISATION

En marge de la première session du nouveau Conseil départemental de Tambacounda, Barthélemy Dias - qui était l'invité du président de ladite institution, le socialiste Alassane Sina Cissokho - s’est exprimé sur des sujets d'actualité, dont le bras de fer entre le Président Macky Sall et Khalifa Sall.
Acte III de la décentralisation : Guéguerre entre Khalifa Sall et Macky Sall
«Khalifa Sall est un acteur des collectivités, et il a le droit d’avoir une opinion. Depuis le début du débat sur l’Acte III, on doit avoir l’honnêteté intellectuelle de dire qu’il a toujours répondu par le silence. Il fait partie de ceux qui pensent que l’Acte III a été précipité. Et moi, personnellement, je fais partie de ceux qui pensent que la vision de l’Acte III est arrivée à son heure. Ceci étant dit, aucune oeuvre humaine n’est parfaite. Les uns et les autres doivent accepter en toute humilité de reconnaître certaines erreurs, et voir ensemble, comment rectifier. Je pense que cette loi doit revenir à l’Assemblée nationale, parce qu’il y a énormément de manquements. On ne peut venir nous faire croire que la loi est parfaite. Si elle est parfaite, toute les collectivités locales seraient en train de fonctionner normalement. Ce qui n’est pas le cas. Il faut reconnaître que la vision de l’Acte III est salutaire. On avait besoin de territoires viables, fiables, rentables, et éventuellement bancales. Les politiques ont une vision, et c’est aux fonctionnaires de la mettre en oeuvre. Le président de la République a lancé une idée, et quelque part, la coordination fait défaut. Ceci étant dit, ce n’est pas trop méchant. Nous avons été invités à voter les budgets, et d’ici à un mois, la visibilité se fera»
Affaire Karim Wade
«C’est ce qui se passe dans toutes les démocraties qui se respectent. La justice fonctionne normalement. Au Sénégal, toutes les personnes sont des justiciables. Tous les jours que Dieu fait, des gens défilent devant les barres des tribunaux et des Cours sénégalaises. Maintenant, si l’on veut, au Sénégal, limiter la justice et l’actualité autour d’un seul cas ou d’une seule personne, ce sera un eu dommage. Il faut qu’on apprenne à évoluer, à avancer. Karim n’est pas le seul homme politique qui ait un dossier pendant devant la justice»
Crise scolaire et universitaire
«Quant à la crise universitaire, je crois qu’on ne peut pas parler de développement au Sénégal, si certains confondent les rôles. C’est vrai que les syndicalistes ont des droits. Tout de même, ces mêmes syndicalistes ont été des élèves et étudiants. Des professeurs ont eu à les accompagner, un Etat a eu à les accompagner. Il n’y a nulle part au monde une éducation qui est gratuite. Quand on parle d’éducation, on parle de savoir, on parle d’avoir, on parle de pouvoir. Cela a un coût, un prix. es gens doivent apprendre à se respecter. Quand pour un oui ou pour un non des syndicalistes se lèvent et se braquent pour exiger le départ d’un ministre, cela relève d’un chantage. Ce n’est pas de la responsabilité. Malheureusement, on est en train de sacrifier l’avenir de ce pays»