EBOLA : LA SIERRA LEONE VA SUPPRIMER EN MARS LES PRIMES DE RISQUE POUR LES SOIGNANTS

Freetown, 22 jan 2015 (AFP) - La Sierra Leone a annoncé jeudi la suppression à partir de mars des primes de risque versées aux personnels de santé impliqués dans la lutte contre l'épidémie d'Ebola, en recul dans le pays, qui compte le plus grand nombre de cas.
Le paiement de cette prime, pouvant aller jusqu'à 500.000 leones (118 dollars, 102 euros) par semaine en plus du salaire, prend fin en mars, a déclaré à la presse le coordinateur du Centre national de lutte contre l'épidémie (NERC).
La propagation du virus est en baisse dans les trois pays africains touchés, où le nombre de nouveaux cas est divisé par deux toutes les semaine et demie en Guinée, toutes les deux semaines au Liberia et toutes les 2,7 semaines en Sierra Leone, selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).
L'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest, la plus grave depuis l'identification du virus en Afrique centrale en 1976, partie en décembre 2013 du sud de la Guinée, a fait quelque 8.600 morts identifiés sur près de 22.000 cas recensés, à 99% dans ces trois pays, selon le dernier bilan de l'OMS arrêté au 19 janvier.
"S'il y a une recrudescence des cas, nous réviserons les conditions. Mais à présent trop de personnes dépendent de la prime de risque", a expliqué le coordinateur, Steven Gaojia.
Quelque 26.000 personnel des santé - permanents ou temporaires sont impliqués dans la lutte contre Ebola en Sierra Leone, et 221 en sont morts, sur 296 contaminations. "La fréquence des contaminations de personnels de santé a chuté au Liberia et en Sierra Leone mais a augmenté en Guinée en décembre" 2014, a indiqué mercredi l'OMS.
En décembre, des infirmiers d'un hôpital public de Makeni, dans le nord de la Sierra Leone, ont observé une grève pour réclamer le versement de ces primes, une source de revenu importante dans un des pays les plus pauvres du monde.
Plusieurs soignants se sont déclarés déçus mais pas surpris par cette décision. David Koroma, employé dans une équipe chargée de l'inhumation des morts d'Ebola, s'attend à manquer d'argent quand l'épidémie sera terminée.
Une infirmière d'un centre de traitement d'Ebola a indiqué à l'AFP qu'elle et ses collègues s'attendaient à l'arrêt de cette prime qui va lui "manquer parce que ça couvrait certaines dépenses quotidiennes".
"Cependant, la baisse des nouveaux cas me réjouit et lorsque l'épidémie sera éradiquée, nous retrouverons tous une vie normale", s'est-elle félicitée.