WADE-DÉPENDANCE
Après avoir présidé le meeting du 21 novembre dernier, l’ancien chef de l’État est annoncé aux manifestations du Pds prévues ce vendredi à la place de l’Obélisque
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Après avoir imputé la responsabilité de l’interdiction de marcher à Macky Sall, le Parti démocratique sénégalais a donné rendez à ses partisans demain pour un grand meeting à la Place de l’obélisque. Une rencontre qui sera suivie d’un grand sit-in samedi en ce même lieu, en présence et sous la présidence du secrétaire général Me Abdoulaye Wade.
Le Parti démocratique sénégalais (Pds) en veut au président de la République Macky Sall qu’il accuse d’être derrière l’interdiction de sa marche qui était prévue hier. Une grosse couleuvre que les Libéraux peinent à avaler. En conférence de presse hier à leur permanence, Me El Hadji Amadou Sall et ses «frères et sœurs» appellent les Sénégalais à se mobiliser pour faire face à «la confiscation de libertés orchestrée par Macky Sall».
Le porte parole du jour, a notamment invité : «Nous demandons à nos responsables, nos militants, bref tous les Sénégalais des quartiers, des villes, des campagnes... de manifester leur désaccord pour défendre les libertés et le droit», tout en les conviant au grand meeting du vendredi, qui sera suivi d’un sit-in que le Pds et ses alliés comptent organiser sous la présidence de Me Abdoulaye Wade.
Mettant en garde contre toute tentative d’interdiction de ces manifestations, Me Sall, le visage grave, s’est fait menaçant : «Nous interpellons directement Macky Sall parce que nous savons qu’il est derrière toutes ces interdictions, en lui disant que les Pds et ses alliés feront contre tout sabotage ou interdiction des manifestations de vendredi et samedi.» Selon lui, Macky Sall, depuis qu’il est au pouvoir, met en branle une politique de «règlement de comptes» vis-à-vis des dignitaires du Pds.
A titre d’illustration, El Hadji Amadou Sall cite des propos qu’au- rait tenus l’actuel président de la République, alors opposant, le 12 août 2010 devant ses militants à Washington : «J’ai un problème personnel à régler. Je vais le régler avec le Pds après tout ce qu’ils m’ont fait endurer, au-delà du désir de rétablir la vérité et de sauver le Sénégal. Je dois solder des comptes !»
Flanqué de Lamine Faye, Pape Samba Mboup et d’autres responsables, El Hadji Amadou Sall, peinait à cacher sa colère. D’une voix gonflée d’amertume, l’avocat a constaté au Sénégal «la transformation ou la substitution d’un système démocratique apaisé par un système d’autorité et de terreur».
Pour Me Sall, le Président Macky Sall «refuse» à des Sénégalais le droit de marcher alors qu’il est allé faire la même chose en France dans «l’affaire Charlie Hebdo». «Macky Sall est allé en France contre l’opinion publique sénégalaise pour défendre dit-il, la liberté d’expression. Il ne peut interdire aux Sénégalais ce que lui-même a fait. Nous aussi, nous avons le droit de manifester librement nos opinions par la marche, par l’écrit et toute autre forme d’expression.»