EN COULISSES : ENQUETE DE CE JEUDI

MANOEUVRES EN VUE DE LA PRÉSIDENTIELLE DE 2017 : Un député pro-Tanor évoque la piste Mamadou Lamine Loum
L a réflexion qui peut sembler anodine est contenue dans un document intitulé “Avis d’un Grand responsable du Ps sur les Perspectives de l’élection présidentielle de 2017”. Il n’est pas signé par n’importe qui, mais bien par “l’Honorable député Cheikh Seck, Président de la Commission Développement Et Aménagement du Territoire Membre du Bureau Politique du Ps et du Secrétariat Exécutif National, Secrétaire National aux Sénégalais de l’extérieur et Flux migratoires. Secrétaire Général de l’Union Régionale de Diourbel et Maire de Ndindy” (sic). Le député Cheikh Seck, un des barons du Parti socialiste (Ps) dont la proximité avec le Secrétaire général des Verts est connue, estime que “deux éventualités s’offrent au Ps”, dans la perspective de 2017. Première perspective : “Si le Ps devait aller à l’élection présidentielle de 2017, Il est incontestable que le candidat du Parti qui serait choisi au terme du processus d’appel à candidature, et validé par des primaires, serait Ousmane Tanor Dieng”. Mais s’empresse-t-il de nuancer cette perspective en ces termes : “Toutefois, la piste Mamadou Lamine Loum (photo), ancien Premier ministre, mérite une attention particulière car après Tanor, il pourrait faire l’unanimité en tant que potentiel candidat du Ps”. Et pourquoi donc ? Car, “c’est un homme d’Etat d’une envergure exceptionnelle et l’un des pilotes importants des Assises nationales”. Dans tous les cas, estime le député, “le Parti socialiste, concernant l’élection présidentielle de 2017, doit s’inscrire dans une position de roi ou de faiseur de roi, mais il est hors de question pour le Ps de s’adonner à une aventure périlleuse pour son avenir politique”. Mieux, poursuit Cheikh Seck, “le Parti Socialiste est un parti responsable et souverain, dont l’organisation et le fonctionnement exigent à tout militant et responsable, le respect de ses instances de Base et de Direction”. Ce qui veut dire que “le moment venu, les instances souveraines du Ps se réuniront pour statuer sur la question de sa candidature et seul son intérêt supérieur primera sur toute autre considération”. Le député “Vert” n’en pense pas moins que “si BBY devait avoir un seul candidat, la personne la mieux indiquée et bénéficiant de plus de chance serait bel et bien le Président Macky
Sall”.
GOUVERNEMENT/ASSEMBLÉE
C’est ce jeudi, après la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, que le Premier ministre Mahammad Dionne fera face aux députés. Une tribune pour lui permettre de communiquer avec les élus du peuple, en présence des médias. Cette rencontre entre l’Exécutif et le Législatif démarre dans un contexte particulier marqué par la recrudescence des grandes manoeuvres politiques, à moins de deux semaines du prononcé du verdict contre Karim Wade. Sans doute qu’il s’agit aussi de faire de la politique, même si le mot d’ordre officiel est de ne pas en faire. Mais enfin, on verra bien !
CONVOCATION
On ne sait pas trop pourquoi il doit faire face aux hommes en bleu, mais il est convoqué ce jeudi à la Gendarmerie de Touba. Lui, c’est Serigne Assane Mbacké, fils de Serigne Atékh Mbacké Ibn Serigne Fallou. Dakaractu qui donne l’information a pu avoir de l’intéressé la confirmation de la convocation. “Je suis convoqué pour des raisons dénuées de tout fondement. Et Moustapha Cissé Lo et Marième Faye Sall sont derrière tout ça, pour bâillonner un adversaire politique qui n'a jamais cessé de s'attaquer à l'injustice que Macky Sall a instaurée au Sénégal.” Le “Mbacké-Mbacké” qui s’était attaqué à la première Dame et avait saccagé le domicile de Moustapha Cissé Lô évoque dans une correspondance : “Nous continuerons notre combat jusqu'à la libération de notre frère Karim Wade, un détenu politique.”
COMPTE DE SINGAPOUR
Après plusieurs renvois, le dossier opposant Karim Wade à l’expert financier Pape Alboury Ndao revient à la barre du tribunal correctionnel de Dakar, aujourd’hui. Et cette fois-ci, c’est pour être plaidé. Mais l’affaire sera-t-elle retenue si l’on sait que les avocats de Karim Wade exigent la comparution de leur client en détention préventive à Rebeuss ? D’ailleurs, lors de l’audience du 12 février, les avocats de Karim Wade avaient accusé l’Exécutif d’avoir bloqué l’ordre d’extraction délivré par le procureur de la République. Outre la question sur la présence ou non de Karim Wade, il faut relever que les avocats de ce dernier doivent plaider ce matin même, devant la Chambre administrative de la Cour suprême. C’est relativement à la requête introduite contre le réquisitoire introductif du parquet spécial. Autant de faits qui hypothèquent la tenue du procès à l’initiative de l’ex-ministre de la Coopération internationale qui accuse Pape Alboury Ndao de tentative d’escroquerie à jugement et faux et usage de faux. Des faits liés au compte de Singapour crédité de 47 milliards de francs CFA et que l’expert-financier attribue dans son rapport, à Karim Wade.
MACKY/ALPHA CONDÉ
On peut dire que les nuages se sont complètement dissipés entre la Guinée et le Sénégal. La preuve, le président de la République, Macky Sall, a pris part hier au XVIème Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS). Le sommet s’est tenu à Conakry en Guinée. Selon un communiqué de la présidence de la République, les autres Chefs d’Etat des quatre pays membres ont pris part au sommet. Il s’agit outre le Sénégal, de la République islamique de Mauritanie, du Mali et de la Guinée-Conakry pays d’accueil même de cette XVIe édition qui a permis à la Conférence des Chefs d’Etat de faire le bilan des activités de l’année 2014. Mais aussi selon le communiqué, le sommet a aussi permis de définir les objectifs et priorités pour l’année 2015 d’autant plus que, rappelle le document, “l’OMVS est un cadre de gestion sous-régional des ressources du fleuve Sénégal à travers des activités touchant notamment l’approvisionnement en eau potable, l’agriculture, l’amélioration de la navigabilité sur le fleuve et la production d’énergie à travers la réalisation de barrages hydro-électriques”.
ANIMATEURS CULTURELS
Ils sont 20 animateurs culturels à ne pas toujours trouver de l’emploi depuis leur sortie de l’Ecole nationale des arts. Regroupés dans un collectif dénommé “collectif des animateurs culturels chômeurs”, ils lancent un appel aux autorités, à leur tête le président de la République Macky Sall, pour être “recrutés dans la fonction publique pour servir leur pays et contribuer au développement culturel”. D’après un communiqué parvenu hier à EnQuête, ces animateurs chômeurs sont des promotions 2010, 2011, 2012 de l’Ecole nationale des arts. Au moment où ils peinent à trouver preneur, explique la note, des “services et Directions du Ministère de la Culture et de la communication ont besoin d’être pourvus d’agents culturels de qualité”. Toutefois, ces animateurs n’arrivent toujours pas à comprendre que dans un centre culturel, “le Directeur soit à la fois animateur, organisateur et conseiller des artistes, alors qu’il y a des jeunes animateurs culturels chômeurs qui peuvent venir en appoint”. Pourtant les besoins ne manquent pas parce que, à en croire leur communiqué, “à Dakar, les services n’ont pas de personnel et recourent à des contractuels sans formation adéquate” tandis que dans les régions, c’est encore pire”.