TACKO FALL DEGUERPIT SOTRACOM
LITIGE FONCIER AUX PARCELLES ASSAINIES

La Société de travaux et de construction (Sotracom) en charge des travaux dans le cadre du programme de la voirie de la ville de Dakar-mairie des Parcelles a été sommée de quitter le terrain titre foncier Tf 24795/Dg (11 500 m2) sis à l’unité 17. Les éléments de la brigade de la gendarmerie de la foire ont envahi hier, très tôt, dans la matinée ce terrain litigieux opposant le gérant de la société immobilière «Assurim Sa», El hadji Serigne Tacko Fall à la mairie des Parcelles assainies.
Rebondissement dans le litige foncier opposant le gérant de la société immobilière «Assurim Sa», El hadji Serigne Tacko Fall, gérant de la société immobilière «Assurim Sa» à la mairie des Parcelles assainies de Moussa Sy. Très tôt hier, en début de la journée, les éléments de la brigade de la gendarmerie de la Foire ont pris d’assaut le terrain titre foncier Tf 24795/Dg (11 500 m2) sis à l’unité 17 qui abrite actuellement la base de chantier de la Société de travaux et de construction (Sotracom).
A bord de deux pick-up, les hommes en bleu, armés de boucliers antiémeutes, des bâtons de défense de police à poignée latérale dit tonfa et des fusils en bandoulière, ont tout simplement prié les ouvriers qui commençaient déjà à prendre possession de leurs engins à plier bagage et libérer le terrain litigieux. Ils ont ainsi quadrillé tout le périmètre sous le regard de simples curieux mais aussi des commerçants du marché de l’unité 17 visiblement très contents de cette opération qui, selon eux, va les libérer des nuisances sonores et de la poussière. Cependant, du côté des responsables Sotracom Sa, c’est le silence radio. Personne n’a voulu lâcher un mot sur le sujet. «Si, on a une déclaration à faire, on vous fera signe», nous dit-on. Chez les ouvriers par contre, c’est un sentiment d’étonnement général pour ne pas dire l’effet de la surprise qui habite tout le monde. «A vrai dire, moi-même je ne sais pas ce qui se passe. C’est avec une grande surprise que j’ai vu les gendarmes débarquer ce matin sur notre chantier. Ils nous ont demandé de partir sans explications. On n’a reçu aucune information sur ce qui se passe pas même du côté de nos supérieurs», témoigne un jeune camionneur, âgé d’une trentaine.
«C’est la justice qui a demandé aux forces de l’ordre de venir m’apporter assistance»
Arrivé sur les lieux quelque temps aussitôt après le départ de la délégation municipale dirigée par le maire Moussa Sy, El hadji Serigne Tacko Fall, gérant de la société immobilière «Assurim Sa» a informé que c’est lui qui a fait venir les forces l’ordre sur le site. Répondant aux questions des confrères, gérant de «Assurim Sa qui n’a pas manqué de fustiger la détermination du maire Moussa Sy à faire échouer son projet qui est un exemple de partenariat public privé sur ce site, a notamment indiqué que c’est la justice qui a demandé aux forces de l’ordre de venir lui apporter assistance. «J’ai un domaine que j’ai acquis pour un projet de plus de 5 milliards. Et j’ai déjà commencé à investir depuis que j’ai acquis le titre foncier. J’ai décidé de réaliser un projet qui va révolutionner les parcelles. Mais, depuis lors, le maire Moussa Sy s’oppose à la construction malgré le fait que je bénéficie d’une autorisation de construction, d’un agrément au code des investissements, d’un agrément de l’autorité publique. Mieux, j’ai hypothéqué le terrain le titre foncier au niveau de la Banque régionale (Brs) Orabank et j’ai même fini de viabiliser le terrain. Nonobstant de tous ces documents, il dit que ce projet ne se fera pas. Un projet de cette envergure, un mobilier urbain pour l’ensemble de la population des parcelles assainies. Ça n’a pas de sens», dit-il. «Ils (Moussa Sy et Khalifa Sall) ont instrumentalisé la banque en lui demandant, rapidement de m’assigner et de me réclamer les fonds. Et c’est dans ce cadre qu’il a donné l’autorisation à la société d’occuper illégalement un terrain appartenant à autrui avec des gravats, du basalte. C’est dans ce cadre qu’on a envoyé la gendarmerie pour les déguerpir», poursuit-il. Avant d’ajouter, «C’est la justice qui a demandé aux forces de l’ordre de venir m’apporter assistance et les documents attestant ce que vient de vous dire sont là »
Selon lui, contrairement à ce qui est dit, le terrain n’est pas vendu mais adjugé à la banque pour assurer le paiement les créances
Moussa Sy, «l’entreprise Sotracom a commis une erreur»
Alerté de la présence inattendue des forces de sécurité sur ce terrain litigieux, le maire Moussa Sy de la commune des parcelles est le premier à se rendre sur les lieux. Accompagné de ces plus proches collaborateurs dont son premier adjoint, Mamadou Wane responsable du Parti socialiste aux Parcelles, Moussa Sy à la suite d’un bref entretien avec le chef des éléments de la gendarmerie sur les lieux, a indiqué que c’est El hadji Serigne Tacko Fall, gérant de la société immobilière «Assurim Sa» qui a amené des gendarmes et un huissier pour demander à Sotracom de quitter les lieux. Toutefois, il a reconnu que c’est l’entreprise qui a commis une erreur.
«J’ai octroyé l’autorisation provisoire d’occuper le terrain pour base chantier à la société Sotracom chargée des travaux dans le cadre du programme de la voirie de la ville de Dakar-mairie des Parcelles. Ce qui s’est passé, c’est que l’entreprise a commis une erreur. Elle a été saisie par le vieux pour quitter les lieux mais au lieu de nous informer, elle a préféré engager une bataille juridique avec M Fall à notre insu. La société ne devrait pas aller au tribunal. Elle devait plutôt nous saisir parce que c’est que nous qui lui avions donné l’autorisation d’occuper» informe le maire Moussa Sy.
Qui poursuit, «La mairie dispose de tous les documents d’expropriations signés par le directeur général des impôts en date du 03 septembre 2009, la lettre de conciliation du préfet de Dakar datée du 09 janvier 2009 dans laquelle, il nous demandait à l’ensemble des acteurs de se retrouver pour discuter des conditions de l’affection du terrain querellé à la commune. Je pense que les responsables de cette société devaient m’informer avant de faire toutes démarches. Mais, ils ne l’ont pas. Elle (société) est assignée en justice pour déguerpir le site. Pour moi, il y’a aucun problème encore moins de changement concernant ce terrain», rassure l’édile des Parcelles assainies.
«Il faudra nous enterré sur...»
Toutefois, malgré cette opération coup de poing qui va certainement peser sur le délai de la livraison des chantiers déjà entamés par cette société aux parcelles, le maire Moussa Sy se dit plus que déterminé à aller au bout du bras de fer qui l’oppose au gérant d’Assurim Sa. Estimant que M Fall fait tout simplement de la diversion, il a annoncé une réunion du bureau municipal dès ce soir (hier ndlr) et un conseil municipal au plus tard le vendredi prochaine (demain) pour statuer sur la suite à donner à l’achat à vil prix de 320 millions 625 mille par la banque Brs Orabank d’un terrain (11 500 m2) appartenant à toutes les populations parcelloises dont la valeur de vénale de 2, 300 milliards.